3. Réduire les coûts énergétiques et renforcer la sécurité
"L’un des principaux freins à la compétitivité européenne serait également le coût de l’énergie, bien plus élevé que chez ses concurrents, Chine et Etats-Unis en tête. Des tarifs qui pèsent lourdement sur les entreprises, et que Bruxelles entend limiter en lançant un
plan pour l’énergie abordable, dont les détails seront dévoilés prochainement.
Dans cette dynamique, l’UE prévoit aussi d’accélérer la décarbonation de son industrie tout en soutenant les secteurs clés comme la chimie, l’acier et l’automobile. Un
pacte pour une industrie propre sera annoncé le
26 février. Promis par Ursula von der Leyen dans les 100 premiers jours de son second mandat, ce dernier est porté par le commissaire français et son homologue espagnole à la Transition écologique et à la concurrence, Teresa Ribera. Il combine compétitivité et innovation pour promouvoir des
technologies bas-carbone et renforcer l’
indépendance énergétique du continent.
L’Union souhaite en effet
réduire ses dépendances stratégiques. La capacité du continent à les diversifier et les réduire dépendra de la signature de partenariats efficaces.
“Pour continuer à diversifier et à renforcer nos chaînes d’approvisionnement, la boussole mentionne une nouvelle série de partenariats pour des échanges et des investissements propres qui contribueront à la sécurité de l’approvisionnement en matières premières”, est-il
écrit dans le communiqué de la Commission.
Une plateforme commune d’achat de matières premières sera notamment mise en place pour sécuriser l’approvisionnement en ressources essentielles, tandis qu’une réforme des règles de passation des marchés publics introduira une préférence européenne pour les secteurs critiques."
Conclusion de l'auteur de l'article :
Une ambition forte mais des défis à surmonter
Avec cette “Boussole pour la compétitivité”, Bruxelles veut envoyer un signal fort aux investisseurs et aux marchés. Toutefois, plusieurs obstacles pourraient freiner la mise en œuvre de ces réformes. Le financement des mesures annoncées reste une question en suspens : Mario Draghi estime qu’il faudrait entre 750 et 800 milliards d’euros (plus de 4 % du PIB de l’UE) d’investissements par an pour relancer l’économie européenne, un seuil que l’UE peine encore à atteindre.
Par ailleurs, des dissensions existent au sein des Etats membres, certains plaidant pour un assouplissement des réglementations environnementales du Pacte vert afin de privilégier la compétitivité. La France et l’Allemagne, notamment, réclament des mesures rapides et d’envergure pour réduire les charges pesant sur leurs entreprises.
La Commission européenne fixe donc un cap de compétitivité pour l’Union. Reste à voir si les Vingt-Sept voudront le suivre pour éviter au Vieux Continent de décrocher davantage face à ses concurrents.