Supercalculateur « IA militaire » : le tandem HP-Orange en passe d'écarter Atos
La Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (Dirisi) s'oriente vers Hewlett Packard Enterprise plutôt qu'Atos pour équiper d'un supercalculateur l'Agence ministérielle pour l'IA de défense. Le marché n'est pas encore signé.
HPE est en pole position pour doter l'Agence ministérielle pour l'IA de défense (AMIAD) d'un supercalculateur (Crédits : Reuters)
Hewlett Packard Enterprise (HPE) plutôt qu'Atos. Selon des sources concordantes, c'est le choix que la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (Dirisi) a jusqu'ici effectué pour doter d'un supercalculateur l'Agence ministérielle pour l'IA de défense (AMIAD), dont la mission est de permettre à la France de maîtriser de façon indépendante ces technologies. Le ministère des Armées l'a annoncé mercredi à Atos, qui a désormais une quinzaine de jours pour le contester. Pour autant, affirme-t-on à
La Tribune de source proche du dossier,
« ce n'est pas la fin de l'histoire. la procédure n'est pas terminée et le marché n'est pas encore notifié ».
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Ce supercalculateur va notamment valider les algorithmes développés par l'AMIAD. La couche soft sera maîtrisée par Orange (cyber et maintenance) tandis que le hard (supercalculateur) sera « cantonné » à HPE et les puces (le gros de l'achat) à Nvidia, incontournable dans le domaine de l'IA (environ 98% du marché). HPE et Orange auraient fait une meilleure offre en termes de performances et de prix, assure-t-on à
La Tribune. Mais, HPE pourrait avoir cassé les prix pour arracher, quoi qu'il en coûte, un marché emblématique en France face à Atos. Ce qui donnerait, si le marché est in fine notifié à HPE, un très mauvais signal au marché et aux clients d'Atos, tant en France qu'en Europe.
Un choix qui interpelle
Au-delà du signal négatif qui impactera Atos, la décision du ministère des Armées risque d'être compliquée à expliquer sur le plan politique, au moment où la souveraineté est devenue un maître mot en France.
« Il n'y a pas de sujet de souveraineté, explique-t-on.
Toutes les offres comportent des puces fabriquées par Nvdia ». Une offre combinée d'Atos, le seul fabricant de supercalculateurs en Europe, et Orange dans le cadre d'une procédure de gré à gré permise par l'article 346 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), aurait certainement pu faire émerger une offre au contenu plus français. En vertu de cet article, les États membres sont dotés d'un droit d'exemption de certains marchés du champ d'application de cette directive, lorsque le périmètre concerné est strictement nécessaire pour protéger leurs intérêts essentiels en matière de sécurité.
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Autre aspect délicat du dossier : Atos reste dans une situation très précaire sur le plan financier. Le groupe espère notamment une rentrée d'argent frais à hauteur de 700 millions d'euros (contre 1 milliard espéré initialement) avec la vente de ses activités jugées stratégiques et sensibles à l'État français : activités de calculs haute performance (HPC) utilisés notamment pour la dissuasion nucléaire (CEA) et celles avec l'armée française, et les produits de cybersécurité.
Le choix du ministère arrive au plus mauvais moment pendant les négociations menées par l'Agence des participations de l'État (APE), qui incarne l'État actionnaire français, en partenariat avec Thales et Dassault. Il va très certainement irriter ces deux industriels déjà réticents à s'engager sur ce dossier, sur lequel l'État leur a tordu le bras pour financer tout ou partie de l'opération.
Source:
https://www.latribune.fr/entreprise...p-orange-en-passe-d-ecarter-atos-1008004.html
P.S.: je poste ici en attendant un retour de
@map , j'enlèverai ce message une fois publié
