Petite analyse

euro17

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Pour envisager sereinement l'avenir, il convient non pas de refaire, mais comprendre le passé.
La grosse dégringolade (il y en a déjà eu avant), ce ne sont pas les profits warning, c'est :

le départ de Belmer
et l'annonce d'un plan de scission. 

C'est là ou la chute a été brutale en 3 jours (en %) puis une chute de 25 à 8 € (environ)
Concernant le départ de Belmer, et donc, eu égard à la nouvelle direction en place, les résus 2022 seront le juge de paix. S'ils confirment leur capacité à redresser la barre (comme ils l'ont fait ces derniers temps), alors, le cours remontera naturellement vers 15 € (estimation).
Il ne faut pas oublier qu'ATOS n'a pas le droit de se planter, car la sanction serait alors terrible. Ils le savent bien et ont été prudents dans leurs estimations lors du Capital Market Day. Vue la déconfiture passée, ils ont fait des prévisions très conservatrices, afin, au minimum, de les tenir, mais, aussi probablement, de les dépasser...
D'ailleurs, qu'avons-nous eu depuis? 

Un T3 au-dessus du consensus
Intervention d'Oliva indiquant non pas être confiant, mais "très confiant" pour la suite
Intervention de Bihmane qui est confiant lui aussi (ils est dans la boite depuis bien longtemps et sait ce qui va et ne va pas)
Partenariat avec AWS qui n'a pas été valorisé (et encore moins dans le cours de bourse).
Partenariat avec l'UEFA ( et ils se sont bien gardés de donner des chiffres, alors qu'ils indiquent des contrats "spectaculaires" (cf Oliva).
Un plan social en préparation (en épargnant la France le plus possible j'imagine), qui sans vouloir être cynique (par respect pour les salariés), plait habituellement au marché.

Donc, la première phase, qui est la pierre angulaire de la stratégie, c'est la confirmation du retournement économique d'Atos. Car avant toute autre chose, Cash is King, et les fondamentaux financiers sont la base de tout. Mais déjà là, le "rapport de force" commencerait à s'équilibrer run peu.
Ensuite, intéressons-nous au plan de scission. 
Le marché est resté dubitatif à cette annonce, et demande à être convaincu.
Le première obstacle (qui a fait le bonheur des Hedge Funds et pour reprendre l'analyse pertinente de Mata, dont les hedge funds ont joué un rôle autre que simple spéculateur financier), c'est la défiance dans la capacité d'ATOS à accomplir cette scission dans les délais. Plus de retard signifiait plus de temps et donc d'argent. Et comme les HF ont effectué un travail de démolition, le risque de défaillance financière était grand.
Et pour le coup, on peut dire que le management en place a fait le boulot. Pourquoi ? Parce que c'est plus facile pour des gens de l'intérieur et donc éclairés de mener à bien cette opération avec l'adhésion du personnel (pour rappel Oliva a bien parlé de relations constantes "tous les mois" avec le personnel pour restaurer la confiance). Et Bihmane est dans la boite depuis bien longtemps. Il a gravi les échelons, se qui génère respect et adhésion du personnel.
Ils sont dans les temps sur cet aspect. Et c'est ce 2ème élément qui sera aussi scruté lors des résus 2022, car ils vont nécessairement faire un point d'étape qui, pour les analystes, sera décortiqué afin de pouvoir faire leurs valos.
Souvenez-vous, pendant longtemps, les analystes sont restés vers 15-22 € comme objectif avant que GS ne balance sont "0 pointé", pardon, son 8 pointé qui a achevé le cours de bourse...
Tiens, GS ? Une boite américaine, quelle hasard.... (quand je pense que j'ai hésité à accepter leur offre d'embauche après mon MBA aux US, je ne regrette absolument pas avec le recul... je ferme cette parenthèse).
Or, cet objectif de 15-22 comprenait déjà toutes les mauvaises nouvelles....
Donc, oublions un peu pour le moment les OPA, offres de rachats avant ou après scission...
Car à court terme, ce qui compte, ce sont les résus 2022 et le point d'étape sur l'avancement du plan de scission.
Les médias (les échos et l'interview du patron d'Airbus) ont permis au court de faire un joli sursaut.
Si Atos nous annonce 1 ou 2 contrats pertinents, alors, on pourra finir d'achever le matraquage des HF et le cours devrait alors retrouver les 13-15 Euros soans trop de problème.
En outre, ll y a aussi les fonds de gestion. Aujourd'hui (début 2023), il est certain que quelques fonds prennent une petite ligne spéculative. 
D'une action à oublier (2022), Atos est devenue une action à regarder (2023). Quelques baisses sont possibles avant résus, mais, comme indiqué ci-avant, certains fonds de gestion se placeront. Pourquoi? Parce que le risque en début d'année (2023) n'est plus le même qu'en milieu ou fin d'année (2022), c'est à dire que les fonds peuvent assimiler une perte de 20%  sur cette ligne, contre un potentiel de 40% sur cette même ligne.
Ce ne seront pas encore des grosses lignes, mais quelques petites lignes à titre spéculatif cela représente déjà pas mal de titres...
Le coup d'Airbus est un bonus, et aussi un message qu'Airbus veut envoyer à l'Etat, afin de sentir la tendance et préparer leurs arguments (avec par exemple, la mise en place d'une structure juridique spécifique pour couvrir la souveraineté). En agissant tôt et en faisant bruiter l'info par média (c'est pas innocent bien évidemment), cela leur laisse du temps pour discuter non seulement avec Atos mais aussi avec l'Etat pour définir les contours d'un accord.
Quand je parle d'Etat, je ne me préoccupe pas vraiment du Ministère de la défense et des Armées, ni de la DGA. Et là, je parle en connaissance de cause, pour avoir travaillé avec ces entités. Ma boite (que j'ai vendue il y a à peine 1 an et qui m'a permis d'acheter entre autre pas mal d'actions Atos) travaillait avec eux pour la fourniture des bombes placées sous les ailes des rafales. Je peux vous dire qu'ils aboient, mais n'ont aucun pouvoir. Le décideur, c'est le détenteur des cordons de la bourse, c'est à dire Bercy, avec l'aval de l'Economie (ce sont eux mêmes qui nous le disaient en réunion, car les commandes étaient longues à venir, toujours en attente de Bercy et de L'économie...).
Et la souveraineté (développée par BFM, pas par les échos), c'est un faux problème pour les raisons évoquées ci-avant. Par ailleurs, nos chers militaires sont aujourd'hui équipés de fusils..... allemands (ironique non, quand on critique Airbus). Et les munitions françaises viennent ... d'Allemagne et d'Italie. Alors, le souveraineté, elle a bon dos. Donc, les vociférations de l''armée et de la défense concernant l'avion Européen défendu par Dassault (qui en passant est à la limite de l'ingérence avec le Ministère), cela a bon dos pour parler d'une préférence Thales. Car de toute façon, ils ne décident pas.
Bref, les résus seront déterminants tout comme l'annonce d'avancement du plan de scission.
Les spéculations Airbus, Thalès, ce n'est que du bonus.... pour le moment.
Valoriser le cours futur juste avant la scission s'avère un exercice délicat, mais on peut imaginer que 25-30 € serait une bonne base.... de départ. 
Après, libre à Airbus, Thalès et consorts de sceller un deal pré-scission avec Atos pour une exécution juste après la scission... Pourquoi pas. A quel prix? Je ne m'aventure pas sur cette échelle de temps.
Attendons d'abord les résus, car la valeur de l'entreprise, ne l'oublions pas, dépend d'abord et avant tout de sa capacité à réaliser des plus values.  
Ce n'est qu'une analyse personnelle, et modeste contribution eu égard à Map, Meta et consorts, qui méritent le plus grand respect, et la plus grande reconnaissance pour le travail réalisé.
 

admin

New member
J'en ai vu qu'une et je vais la corriger. Après je suis pas une référence dans ce domaine :)
 
Merci pour cette belle analyse, d'ailleurs pour aller dans ton sens, on a bien vu en juillet 2017 lors du bras de fer entre Macron et le chef d'état Major de Villiers qui a gagné. Il avait pourtant dit devant un petit groupe de 6/7 dans une salle de l''assemblée nationale "je vais pas me laisser enculer par Macron".
 
Mais pourquoi faire tout se bzine si au final la Cyber va revenir à Thalès? Autant vendre plein but la cyber à Thalès 3Md€ et il restera Digital + TFco en cours de redressement et une entreprise désendettée et qui aura le temps de se redresser.
Je reste persuadé qu'il y a un combat pathologique de Meunier vis à vis de Caine et une personne à la personalité névrotique chez Meunier.
 
En ce qui concerne les bons résultats du T3, je l'ai déjà dit je n'ai pu lire les réponses car j'étais mal à ce moment, c'est le résultat de Belmer et pas du trio. C'est impossible d'avoir des résultats avant 3 mois. Donc le vrai jugement sera le T4.
 

admin

New member
A propos l'avancement du plan de scission, personne ne sait si le référé de la CGT a été accepté par le juge?
 

admin

New member
En fait, la raison de l'agressivité des analystes vis à vis d'Atos et de Meunier en particulier, c'est qu'aucun d'eux ne voyait de logique industrielle à la scission hormis une tentative désespérer de faire remonter le cours et d'empêcher une OPA, car je l'ai dit et je le redis Caine n'achètera jamais Evidian avec 30% dans TFco. Le coût de la scission, même si maintenant tout le monde à compris que les 1.6Md€ était juste le besoin en trésorerie pour tenir jusqu'à ce que le FCF revienne à zéro, va être énorme, autour de 200M€ de frais divers et variés d'experts juristes, banques conseils, et un doublement de tous les coûts de gestion, siege social, etc...
 
Les analystes ont donc vu une fuite en avant de dépenses sans certitudes de réussite autre qu'un power point McKinsey. En laissant Atos se redresser comme elle le fait maintenant, elle conserverait une plus value du fait de son statut OPAble, et si nos deux loustics font le tax, dans 2 ans elle pourrait être à 35€ et dans 3 ans à 40€ et dans 5 ans à 50€.
Si avec la scission on récupère 50€, je me les mange !!
 

euro17

Member
Euh, non (il est tard), il s'agit bien du T3, mais uniquement le CA accompagné de commentaires en lien avec les objectifs annoncés lors du Capital Market day de juin 2022
 

euro17

Member
Le Cyber ne va pas forcément revenir à Thalès.
Airbus a récemment (par média et en interview BFM) envoyé un message non pas à Thalès mais à l'Etat.
Il est certain qu'Airbus va travailler sur une entité autonome qui pourrait juridiquement satisfaire l'Etat. En agissant de cette façon (en public), l'Etat ne peut pas simplement les écarter sans se justifier publiquement également, et c'est cela le but voulu par Airbus je pense. 
 
 

euro17

Member
Map, 
McKinsey, je les connais, j'y ai travaillé avant de les quitter, puis, racheter la boite que j'ai revendu il y a un peu moins d'1 an.
Pour en dire un peu plus sur eux (je peux dire que j'en ai fait des power point) ils possèdent des "data center" (pour rester dans la thématique ?, ils en ont 1 en Inde, 1 en Belgique par exemple), qui concentrent bases de données et informations de tous les clients qu'ils traitent, ainsi que des chercheurs dans tous les domaines qui alimentent les bases de connaissance.
L'astuce ensuite consiste à pondre uns stratégie qui sera élaborée à partir des ces bases d'information.
Par exemple, ils travaillent pour une boite X, puis pour une boite Y puis pour une boite Z toutes 3 dans le même secteur d'activité.
Ils auront eu accès à toutes les informations confidentielles de ces 3 boites. Ils disposent alors d'une base de connaissance phénoménale qui est alimentée par chaque nouveau client.
Ils connaissent alors la stratégie et les fonctionnements de toutes ces entreprises. C'est assez simple alors de proposer une solution sous power point sachant qu'ils peuvent reprendre toutes les stratégies, bonnes pratiques et méthodes collectées précédemment.
C'est un système qui s'auto-alimente par les clients. 
Ceci dit, toutes les boites de conseil font la même chose, sauf que les plus réputées (McKinsey, BCG, Bain...) travaillent toutes pour les plus grosses sociétés mondiales.
Donc, la stratégie développée par Mckinsey n'est pas mauvaise en soi, à condition bien sûr que les bonnes personnes soient en place pour la mise en application.
Oliva et Bihmane n'étant pas connus auparavant comme dirigeants, le marché a émis des doutes sur leur capacité à exécuter le plan de scission. 
C'est dans ce sens que je parlais de défiance (scepticisme, doute), quand à la capacité pour Atos de mettre ne place ce plan de scission dans les délais....
 
 
 

admin

New member
Tu as parfaitement verbalisé mes griefs contre McKinsey. Leurs plans ne sont pas en soit mauvais, mais comme tu le dis fort justement, il faut que les bonnes personnes soient en place pour la mise en application.
Pour Bihmane, il ne fait pas mention de son cursus académique. Il a probablement un BTS gestion commerciale ou action Co. J'ai réfléchi à ça et me disant est-ce que des profils similaires sont à la tête de très grosses sociétés. Dans très les anciens il y a Edouard Leclerc et Franck Mulliez, deux épiciers. Mais après ça j'ai collé. Dans une société où j'ai travaillé dans le domaine de l'impression, il y a "que" 200 salariés, un des commerciaux est devenu chef d'agence, puis à 40 ans puis directeur des ventes France Sud, puis Directeur commercial, puis à 45 ans PDG. Jeune il voulait faire carrière dans le foot, mais une fois PDG, il a explosé les ventes en comparaison du précédent PDG diplomé d'une grande Ecole et il est toujours à son poste.
Par contre je pense qu'il lui aurait manqué un peu de compétences académiques pour diriger une boite taille CAC40. Mais peut-être est-ce que je me trompe. C'est ce qui me fait un peu peur Bihmane, mais il faudrait l'entendre sur un interview vidéo de 30mn pour vraiment gérer sa personalité. Quand à Oliva, il dégage une force tranquille, mais a-t-il le pédigré pour faire croitre Evidian de 7% par an et de passer de 7% de MOP à 12% de MOP. C'est ambitieux Ca veut dire égaler Cap.
En fait j'ai plus confiance à Bihmane, car l'objectif plus réaliste. Passer d'une MOP négative à 3% de MOP à court-moyen terme c'est plus facile que de passer de 7% à 12%. Quand les commerciaux de TFco vont arriver, c'est limite si les clients vont pas avoir  une petite larme de compassion de savoir que le précédent contrat a été vendu à perte :) Alors que le client d'Evidian, il sera plus rude en se disant que 7% c'est pas rien.
En ce qui concerne ta boite, tu l'as vendu, rachetée, et ? Revendu ?
 

euro17

Member
Tu veux un exemple map? Luciano Biondo.
Je mets en lien un article relativement récent....
Il a commencé ...à l'atelier peinture. Il est respecté par les syndicats. Il a continuellement monté en grade.
Pour te répondre, après mon MBA aux USA, je suis allé chez McKinsey (j'étais basé au Moyen Orient).  Puis, je les ai quitté (trop de stratégie, pas assez d'exécution) pour rejoindre un groupe, toujours au moyen orient, dans la finance.
Puis, de retour en France il y a bientôt 7 ans, j'ai racheté une boite que j'ai fait monter en puissance (celle liée aux bombes du rafale). Je l'ai revendu il y a à peine 1 an (en fait, j'ai reçu une offre de rachat qui ne se refuse pas).
Le contexte économique étant délicat, il n'est pas aisé de faire des valorisations d'entreprises, en raison d'innombrables conditions suspensives et ou d'ajustements de prix à définir. Donc, pour le moment (un peu moins d'1 an), je suis en veille d'entreprise potentielle à acquérir. 
J'en ai donc profité pour me remettre aux marchés financiers (une partie de mon ancien boulot au Moyen Orient), histoire de resté "occupé" et d'essayer d'accompagner le marché afin de faire fructifier mon capital. 
 
 

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