Nourdine Bihman dans La Tribune ce matin

lg600

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LA TRIBUNE – Atos traverse depuis deux ans une passe très difficile et va se scinder en deux en 2023. Le nouveau Atos, que vous allez diriger, ne conservera que le cœur d’activité historique, c’est-à-dire l’infogérance informatique. C’est une activité en net déclin depuis que les entreprises migrent massivement vers le cloud public dominé par les Gafam. Comment comptez-vous remonter la pente ?
NOURDINE BIHMANE – Le cloud a complètement révolutionné l’informatique. Au début de ce mouvement, les champions de l’infogérance comme HP, IBM ou Atos, se disaient que les entreprises, les collectivités et les administrations ne renonceraient pas au contrôle de leur parc informatique pour mettre leurs données et leurs infrastructures dans le cloud. C’était une erreur bien sûr. Atos n’a pas pris conscience suffisamment tôt de la pertinence des services délivrés sur le cloud public, ce qui a permis à Amazon Web Services, Microsoft Azure et Google Cloud de dominer ce marché. Les acteurs de l’infogérance ont donc évolué en proposant, en plus de la gestion quotidienne du parc informatique des clients, des plateformes de cloud privé, qui nous ont permis de contenir cette fuite vers les Gafam, tout en faisant bénéficier à nos clients de la souplesse et des nouvelles potentialités du cloud. Mais la bascule vers le cloud public, et particulièrement ceux des Gafam qui captent l’essentiel de la croissance, est inéluctable. C’est ce que veut le marché, on ne peut pas lutter contre ça. Il faut donc s’adapter à cette nouvelle donne, car ce n’est pas parce que les entreprises basculent chez les hyperscalers du cloud qu’elles n’ont pas besoin de services d’infogérance pour les aider à optimiser leurs infrastructures.
Amazon Web Services vient d’annoncer la signature d’un partenariat exclusif avec Atos, qui prévoit que vous proposiez de façon préférentielle les services cloud d’Amazon à vos plus gros clients. Le futur d’Atos, c’est aider Amazon à consolider sa position dominante en France, où il pèse à lui seul 46% du marché ?
C’est un partenariat gagnant-gagnant. La réalité, c’est qu’une partie de nos clients partent dans le cloud public, et beaucoup chez Amazon. Et quand ils le font, non seulement Atos perd des revenus, mais nous nous retrouvons aussi avec des infrastructures sous-utilisées. Le partenariat avec AWS règle ce problème business, car nous conservons la relation client tout en migrant vers le cloud public la gestion d’une partie de ces infrastructures.
L’enjeu des hyperscalers (fournisseurs leaders dans le cloud, Ndlr), c’est qu’il faut des compétences techniques fortes pour maximiser l’utilisation de leurs services. L’accord prévoit donc que AWS forme 3.000 salariés d’Atos à ses dernières technologies. Le partenariat va dans les deux sens : nous proposons leurs services à nos clients qui veulent migrer vers le cloud public, mais nous devenons leur partenaire stratégique en contrepartie.
Il ne faut pas oublier que le monde du cloud se complexifie. Nos clients sont hybrides, ils veulent du cloud public pour certaines activités afin de profiter de l’avance technologique d’AWS, mais ils gardent aussi du cloud privé. Ils ont besoin d’acteurs capables de comprendre et surtout de maîtriser toute cette complexité, de la sécuriser et de leur offrir un niveau de services que nous sommes les seuls à pouvoir assurer, qui leur permet de maîtriser l’ensemble de leur chaîne de valeur dans le cloud.
Actuellement, les activités à haute valeur ajoutée technologique d’Atos se concentrent dans la cybersécurité, la data, le calcul de haute performance et les simulateurs quantiques.  Ce sont aussi les seules activités en croissance. Mais demain, Atos en sera séparé, puisqu’elles vont se regrouper au sein d’une nouvelle entreprise indépendante, Evidian. Renoncez-vous à l’ADN d’Atos d’être un fleuron technologique français ?
Non car Atos ne va pas devenir un simple vendeur d’Amazon Web Services. Mêmeaprès la scission, le nouveau Atos restera le numéro un en Europe des infrastructures etde l’environnement de travail numérique. Nous restons un groupe de technologies et des investissements sont prévus dans les technologies liées à notre secteur d’activité, comme le cloud ou encore la réalité virtuelle et augmentée, qui va contribuer à l’évolution du travail.
Dans le cloud, Doctolib opère ses systèmes sur AWS, mais Atos sécurise toutes les clés de chiffrement pour Doctolib concernant les données hébergées chez AWS. Dans le cadre du partenariat, nous proposons donc des services additionnels dans lesquels nous apportons notre propre technologie. Certains de nos clients qui sont passés sur des clouds publics ont également vu leur facture exploser car les hyperscalers proposent une énorme quantité de services et une facturation complexe. Des directeurs financiers font donc appel à notre expertise technologique pour les aider à gérer leur facturation et optimiser leurs coûts. Notre valeur vient donc du conseil mais aussi de la maîtrise des technologies des hyperscalers et de la connaissance des enjeux de nos clients, qui nous permettent de proposer des services additionnels.
A l’heure où l’on parle de plus en plus de souveraineté numérique et qu’un écosystème français et européen du cloud tente de s’imposer en alternative crédible à Amazon, Microsoft et Google, n’est-il pas contre-productif qu’un acteur français, Atos, aide le leader mondial dominant du secteur à renforcer ses positions en France ?
L’avenir sera avec les hyperscalers, c’est la réalité du marché. A partir du moment où nos clients nous disent « on va partir chez un hyperscaler », notre rôle n’est pas de leur dire d’aller plutôt chez un Français mais de continuer à les accompagner et d’assurer la sécurisation de leurs données. Pour l’instant, la souveraineté technologique est illusoire en Europe, tant qu’on ne peut pas maîtriser le code source il n’y a pas de vraie souveraineté. L’enjeu devient plutôt la sécurité des données et des infrastructures. Un écosystème européen vraiment souverain du cloud est souhaitable, mais on ne peut pas aujourd’hui faire sans les acteurs Américains. Si on veut s’en extraire, alors on perdra nos clients. Ceci dit, nous ne travaillons pas exclusivement avec AWS, mais aussi avec OVHCloud par exemple.
Atos est-il en train de développer un « cloud de confiance » avec Amazon Web Services, sur le modèle de Bleu (Microsoft Azure avec Orange et Capgemini) et de S3ns (Google Cloud avec Thales), comme des rumeurs l’ont évoqué le mois dernier ?
Nous ne commentons pas les rumeurs.
Quelles sont les autres activités du nouveau Atos en plus de l’infogérance ?
Le nouveau Atos totalise 52.000 employés dans le monde, soit un peu moins de la moitié des effectifs globaux du groupe pré-scission. La plupart sont aux Etats-Unis, notre premier marché. L’infogérance pesait 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 [sur 10,8 milliards pour le groupe au total, Ndlr], dont la moitié dans les datacenters. L’autre moitié est essentiellement dominée par nos activités dans le «digital workplace », c’est-à-dire les services de gestion externalisée de l’environnement de travail numérique des entreprises. Gartner nous présente dans son rapport annuel Magic Quadrant de février 2022 parmi les quatre leaders mondiaux de ce marché, pour la sixième année consécutive.
Nous déployons des environnements de travail hybrides, sécurisés et performants, qui sont devenus essentiels pour les entreprises dans le monde post-Covid. Nos services sont variés : support à distance des utilisateurs finaux, prise en charge de leurs équipements, provisionnement de PC physiques ou virtuels, multiples services d’automatisation et de collaboration reposant sur l’intelligence artificielle pour améliorer l’engagement et la performance des employés… Cette activité nous permet d’avoir 5 millions d’utilisateurs dans le monde. Nous avons également une activité de services professionnels, essentiellement en Europe, que nous cherchons à déployer aux Etats-Unis. La très grande majorité de ces activités seront conservées dans le nouveau Atos.
Comment Atos en est-il arrivé à cette situation d’extrême fragilité ? Les revenus 2021 ont baissé par rapport à 2020, le cours de Bourse a dégringolé de 75% depuis janvier et l’entreprise va être scindée en deux…
C’est une combinaison d’erreurs stratégiques et d’évolutions du marché, notamment dans l’infogérance. Atos est une entreprise fabuleuse mais qui a beaucoup grossi à coups d’acquisitions sous Thierry Breton dans les années 2010. Quand j’ai rejoint Atos, il y a 21 ans, nous étions 5.000 employés, désormais nous sommes 112.000 dans le monde. Les grosses acquisitions nous ont donné la stature d’un grand groupe mondial, elles ont créé du volume d’affaires et d’importantes bases de clients, mais elles ont aussi complexifié notre portefeuille. Certaines acquisitions n’ont pas été des succès, nous n’avons pas eu le temps d’intégrer certaines équipes et certains produits. La complexité de l’ensemble ne fonctionne plus et ne génère pas assez de valeur.
La réorganisation à l’œuvre depuis un an, décidée par le Conseil d’administrationprésidé par Bertrand Meunier, devrait assainir tout ceci. Le travail que nous menonsavec Philippe Oliva et Diane Galbe devrait permettre au nouveau Atos d’un côté, et à Evidian de l’autre, de repartir du bon pied. La scission des activités en deux branches est cohérente car la multiplication des activités au sein d’une seule entreprise créé de la confusion et de la désorganisation. Il est plus sain qu’il y ait deux entreprises performantes opérant sur leur marché respectif, qu’une seule qui ne serait pas assez focalisée.
Quelle est votre stratégie pour retrouver la croissance avec les activités historiques d’Atos, alors que vous ne récupérez que les activités en déclin ?
Atos a pâti d’un manque d’investissement et d’un manque de focus et de clarté dans sa vision. Ma stratégie s’articule en trois phases. La première est le recentrage, avec l’objectif de rationnaliser le portefeuille. Atos a essayé d’être partout, mais s’est perdu en chemin. Atos est un fournisseur de services, c’est un marché nécessaire et qui a un avenir. Nous allons arrêter certains contrats et activités qui ne sont plus stratégiques et recentrer les investissements.
La deuxième phase sera celle du redressement. Nous avons souffert de l’impact des pure players indiens qui sont arrivés sur notre marché de l’infogérance avec des prix très compétitifs. Nos prix ont donc baissé, mais les coûts n’ont pas été rationnalisés en Europe continentale. Notre plan de transformation prévoit donc d’injecter 850 millions d’euros sur cinq ans, dont 80% dans les deux prochaines années, pour réorganiser cette activité.
La troisième phase sera celle du rebond, avec des investissements dans de nouvelles sources de valeurs : le cloud souverain, l’edge computing, la réalité augmentée notamment. Le but est de stabiliser le chiffre d’affaires et de redevenirrentable d’ici à 2025.
Y’aura-t-il un plan social ?
Il n’y aura pas de plan social en France, où le nouveau Atos emploierait 5.700 personnes. En revanche, nous avons démarré un processus d’information et de consultation des instances représentatives du personnel au niveau européen, en vue d’adapter notre organisation.
Evidian, la branche des activités technologiques en croissance d’Atos, semble assez courtisée. Plusieurs acteurs ont manifesté leur intérêt pour un rachat. Qu’en est-il pour le nouveau Atos ?
Nous avons reçu des manifestations d’intérêt pour un rachat également. Toute demande sera étudiée et fera l’objet d’une réponse du conseil d’administration. Dès lors que nos activités stratégiques au sens de la souveraineté numérique de la France seront déplacées dans une autre entreprise, Atos pourra également s’ouvrir à d’autres investisseurs, y compris étrangers. Nous sommes en train de mener un véritable redressement : l’an dernier l’activité infogérance a baissé de 12%, mais on rattrape plus vite que prévu, nous étions à -2,6% au deuxième trimestre 2022 et déjà à +0,3% au troisième trimestre.
Atos a été un peu malmené ces dernières années, mais nous menons une restructuration profonde qui est pertinente et qui génère de l’intérêt, à la fois commercial et pour une potentielle acquisition. Au niveau commercial, nous venons de signer quelques heures avant de vous parler [l’interview a été réalisée mercredi 7 décembre après-midi, Ndlr] un important contrat avec l’UEFA pour être le partenaire officiel de la transformation numérique des 55 ligues de football nationales, pendant huit ans. Nous allons leur fournir de nombreux services de digital workplace et d’expérience client, comme nous le faisons pour Paris 2024. Il ne faut pas sous-estimer Atos malgré son cours actuel en Bourse.
Propos recueillis par Sylvain Rolland
 

lg600

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J'espère que tu aurais raison mais le cours d'ATOS est devenu incompréhensible à mes yeux
Je cherche néanmoins un point bas pour reprendre une ligne 
 

lg600

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Chaques nouvelles glisse sur le cours 
Bonnes nouvelles : Baisse
Mauvaises nouvelles : Baisse
A 8.5 je peux me laisser tenter par une ligne effectivement mais pas avant
J'en suis même à me demander que si un prédateur annonçait une OPA le cours chuterait encore :) :) 
 

youpiii

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Interview intéressant du DG qui semble lucide sur les raisons de la chute et les moyens à mettre pour y remédier, le navire possède désormais un cap, le temps qu'il faudra pour un redressement de la rentabilité mais la restructuration DOIT être faite même s'il faut des sacrifices à court terme.
Je reste dans le train et je croise les doigts pour un retour de la rentabilité le plus tôt sera le mieux.
Cette réflexion est intéressante : "La scission des activités en deux branches est cohérente car la multiplication des activités au sein d’une seule entreprise créé de la confusion et de la désorganisation. Il est plus sain qu’il y ait deux entreprises performantes opérant sur leur marché respectif, qu’une seule qui ne serait pas assez focalisée."
 
 
 

lg600

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Ouverture en baisse le marché ne croit plus en rien chez ATOS...incompréhensible 
Demain une OPA a 15 est annoncée le titre va chuter car le marché va pricer une fake-news :) :) 
 

youpiii

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Le CAP est mis, il faut maintenant naviguer vers le bon port...;-)21 ans de société, beaucoup d'expérience interne, c'est bien de confier la barre à un pragmatique de la maison surtout que les erreurs de gestions sont reconnues, seule condition pour trouver des solutions pour y remédier.Bonne chance à Mr Bihrmane. 
Quand au cours de bourse en intraday, ça ne veut rien dire d'autant que la spéculation fait rage sur atos, toute la vade n'est pas encore sortie mais pas mal d'allègement depuis et ils font tout pour sortir sans dégâts ce qui explique cette atonie du cours de bourse d'atos, c'est un très bon signe LG
Une fois l'habillage de portefeuille fait en fin d'année, 2023 sera peut-être l'année Atos amha, citi relève déjà son objectif de cours, les autres suivront, je croise les doigts
 

m8994812

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Merci beaucoup pour avoir rendu accessible l'interview de La Tribune sur Atos.blog.
 
Personnellement, j'aime bien Nourdine Bihman qui essaie de nous faire croire qu'une entreprise, même étrangère, pourra investir dans Atos, voire, faire une offre. Alors ça, c'est le commercial qui parle parce que concrètement, Atos possèdera toujours 30% d'Evidian donc le Ministère de l'économie sera là pour s'opposer à toute prise de contrôle d'Atos par une entreprise étrangère. Sinon ladite entreprise étrangère contrôlera 30% d'Evidian.
Cette participation de 30% d'Atos dans Evidian pose deux vrais problèmes : d'abord les actionnaires actuels vont se faire voler de 30% de leurs actions Evidian, qu'ils possèdent aujourd'hui dans Atos et comme énoncé plus haut, aucune entreprise entreprise étrangère ne pourra faire une offre sur Atos dans la mesure cette dernière possèdera près d'1/3 de la très stratégique Evidian.
 
Pas d’accord avec votre puisque nous détiendrons ces 30% en tant qu’actionnaire d’Atos et nous profiterons donc de leur vente dans la valorisation d’atos nous ne maîtriserons juste pas le timing et le prix…
 
Quand Elior monte , Derichebourg monte aussi …
Je trouve ce montage plutôt malin, à terme je crois qu’il ne nous desservira pas sauf si vous vendez vos actions Atos juste après la scission. Je suis assez confiant sur la valorisation des deux actions je vois bien un Evidian à 40€ et un Atos à 20 € assez rapidement (2024-2025) , alors 2-3 c’est long mais 600% en 2-3 ans …
 

tobias

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@M8994812 ton questionnement quant aux 30% d'Evidian détenus par New Atos suite à la scission est judicieux.
 
Je ne pense pas, pour ma part, que le rachat éventuel de New Atos (qui est désormais clairement à vendre à lire l'interview de son DG) par des étrangers soit impossible de ce fait là (la participation dans Evidian). J'ai toujours vu cette participation dans Evidian comme une pomme pour la soif pour New Atos. Il ne fait aucun doute pour moi, que pour se restructurer, New Atos va vendre d'un bloc ou au fur et à mesure ses actions Evidian. Cela a d'ailleurs été dit à demi-mots par Oliva et même Meunier il y a peu.
 
Ceux qui voient cette participation dans Evidian comme une mesure anti-OPA sur la société éponyme se trompent. C'est plus bassement matériel, plus basique et pragmatique. Juste de l'argent dans un coffre qui servira à financer la restructuration de l'infogérance jusqu'en 2025/2026. Ils ont d'ailleurs fait cela, il y a peu,  en cédant la participation qu'ils (Atos) avaient encore dans Worldline. Particulièrement mal vendue d'ailleurs…
 
Ce qui est quasiment acquis, c'est que l'actionnaire Evidian et/ou New Atos  n'en profitera certainement pas beaucoup de ces 30% Evidian vu que cette vente aura lieu très certainement de gré à gré (hors marché). Finalement, on nous dépossédera donc de ces actions Evidian qu'on le veuille ou non en contrepartie de pièces sonnantes et trébuchantes pour restructurer l'infogérance. On va dire que cela contribuera à rendre la boite profitable. Je suis certainement trop optimiste de ce point de vue là...
 
Cette participation est donc à voir, au mieux pour nous, comme une sécurité financière pour l'avenir de New Atos et rien de plus. Le cours de bourse de New Atos n'en tirera pas grand bénéfice. Peut-être, en étant optimiste (encore), que cela apportera une certaine stabilisation et évitera un naufrage du cours dans les premiers temps, les premiers mois. Nonobstant, le bon point pour l'actionnaire, c'est l'attractivité spéculative d'une société devenue désormais opéable.
 
Le cours de bourse d'Evidian, lui, ne sera que peu impacté par cette participation détenue par New Atos SAUF si New Atos se met à vendre au fur et à mesure ou en gros blocs sur le marché. Cependant, je ne vois pas l'intérêt de vendre sur le marché des actions que le futur acquéreur d'Evidian (Thales) leur achètera à un cours bien supérieur hors marché. Surtout que la négociation de ces actions là, sera le passage obligé pour espérer un retrait de la coté (OPR) d'Evidian (détenir au moins 90% du capital).
 
Ils vont se faire des couilles en or chez New Atos ! A n'en pas douter. Mais sauront-ils utiliser cette manne à bon escient ?
 

m8994812

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Tu te leurres Granulomes. Ca prouve que les manigances de Meunier et sa communication avec ses Directeurs Généraux, non élus par les actionnaires, mais qu'il a choisis, fonctionnent bien. Beaucoup d'actionnaires n'ont pas acheté Atos pour l'infogérance mais pour la transformation numérique, la cyber sécurité, l'IA, le cloud et le HPC.
Je suis en tous points d'accord avec Tobias. Non seulement nous allons nous faire spolier de 30% des actions Evidian car elles ne seront pas reversées aux actionnaires comme elles auraient dû l'être mais ces 30% d'Evidian dans Atos ne seront pas autant valorisés que ce qu'ils seraient sur le marché, comme c'est toujours le cas quand une société détient une ou des participations dans des sociétés cotées.
Mais effectivement, il y a une divergence de points de vue entre d'un côté, les actionnaires, entrés très récemment, sur des cours très bas qui n'ont que peu souffert des manigances de Meunier et sa clique et qui ne voient donc pas le problème à se faire déposséder de 30% d'Evidian. Et de l'autre côté, les anciens actionnaires, qui ont déjà beaucoup perdu (des dizaines de milliers d'euros) et qui vont encore se voire amputer de 30% des activités de croissance qu'ils avaient achetées en achetant Atos.
A la limite, que ce soit un peu juste, et que les actionnaires ayant acheté des actions Atos avant l'annonce du plan de scission du 15 juin 2022, soit au dessus de 25 euros, soient dédommagés en recevant 100% des actions Evidian qu'ils devaient possédaient avant l'annonce et avant la scission. Et si les nouveaux actionnaires sont contents de continuer avec Atos parce qu'ils ne perdent presque rien au cours actuel, bah qu'ils ne reçoivent que 70% des action Evidian !
Là, le problème, c'est qu'on nous impose une scission et on ne nous laisse pas le choix de rester actionnaires d'Atos ou de vendre nos actions Atos après scission puisque dans ce cas, nous nous ferons spolier de 30% des actions Evidian au regard du cours actuel. Les anciens actionnaires sont piégés par Meunier et sa clique.
 

epsi

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Si vous restez actionnaire du New Atos vous garderez bien les 30% restant d'Evidian ?
Cette scission est pratiquement identique à celle d'Ivendi et UMG
 

m8994812

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Euh non Epsi, cette scission n'a pas grand chose à voir avec celle de Vivendi - UMG. UMG, c'est une très forte croissance à deux chiffres et c'est surtout une machine à cash. La génération de revenus est énorme alors qu'Evidian a une croissance faible sur les derniers trimestres et des dépenses importantes pour les composants de HPC.
Même si Vivendi a gardé 40% d'UMG, je te renvoie à la chute de cours de Vivendi depuis la scission. C'est dingue, les gens ne se rendent pas compte des chutes de Vivendi depuis la distribution d'UMG ou des actions Kyndryl qu'IBM a distribué à ses actionnaires après cessions. Nous avons des exemples très clairs de dépréciations de ces sociétés, soient scindées, soit distribuées, et les gens continuent de croire au père Noël, genre chez Atos, ça va être différent ... 
La preuve que ce ne sera pas différent, quelque soit la bonne nouvelle pour Atos (même le partenariat dans le cloud avec Amazon), le cours ne monte pas. Il n'a plus jamais dépassé les 11,5 euros depuis le mois de juillet, soit une division par plus de deux du cours avant annonce du plan.
 

epsi

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Pour la chute de Vivendi après, pas tt à fait apres quand même, il ne faut pas oublier la "cuisine" de Bolloré sur sa galaxie qui n'est d'ailleurs pas terminée.
Les deux valeurs UMG et Evidian ne sont pas dans la même confirmation lors de la scission mais les modalités de leur maison mère respective sont dans la même approche
 

epsi

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Personnellement j'ai apres qcq temps liquidé UMG pour Bolloré puis Vivendi tj pour Bolloré
Affaire à suivre ...
 

tobias

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 "Ces 30% d’Evidian dans Atos ne seront pas autant valorisés que ce qu’ils seraient sur le marché, comme c’est toujours le cas quand une société détient une ou des participations dans des sociétés cotées" dixit M8994812.
Tout à fait d'accord @M8994812. Cependant, quand New Atos va présenter les titres à la vente au futur acquéreur d'Evidian ça va lui apporter pas mal d'argent, ce qui en soit n'est pas une mauvaise nouvelle ses actionnaires si tant est que cet argent soit "bien dépensé" pour rendre la boite rentable et profitable. 
 
Les actionnaires historiques ou "anciens" avec des PRU au delà de 35/40 euros sont en effet quelque peu piégés comme tu le dis. Si ils vendent maintenant ils dégageront une grosse MV et si ils vendent après scission la MV sera moins importante c'est quasi certain mais en étant "MAITRES" de seulement 70% d'Evidian il est fort probable qu'ils ne soient pas, du moins à CT/MT, en plus-values. Avec  la "maîtrise" de 100% d'Evidian, je pense que même un actionnaire avec un PRU à 40 euros aurait eu une grosse chance d'être en petite MV à la scission.
 
Tout cela reste néanmoins assez vague vu que l'on ne connaît pas encore le taux de distribution réelle (X actions Evidian pour X Atos historique détenues). Oliva a dit 7 Evidian pour 10 Atos mais je ne vois pas comment il a pu dire ce genre de choses si loin de la scission !?! Etablir un taux de répartition n'est pas si simple vu que cela tient en grande partie sur la valorisation estimée d'Evidian et de New Atos et bien malin celui qui peut dire aujourd'hui Evidian c'est 4.5 milliards de valo et New Atos c'est 1.8 milliards moi je veux bien mais je ne pense pas que cela soit si simple d'autant plus que la valorisation actuelle du groupe entier c'est UN milliard en tout et pour tout…
 
C'est tout cela, toutes ces inconnues qui font aussi que le cours actuel de notre Totos national est à 9.466 euros en ce 14 décembre 2022. Pas mal d'investisseurs et surtout des gros attendent d'en savoir plus sur les modalités de la scission. Quelles seront les valorisations estimées de chaque entité, le taux de répartition réel (X action Evidian pour X actions Atos historique), le cours estimé de cotation de chaque entité, etc... Ça reste tout de même très nébuleux tout cela mais je suis convaincu que plus on approchera de cette scission plus le cours d'Atos va monter sans pour autant exploser comme certains le pensent (20/25 euros en juin 23 ??).
 
C'est sûr que pour un type arrivé sur le titre "par hasard" il y a quelques semaines ça peut faire saliver mais pour un actionnaire rentré à 42 euros il y a 16 mois c'est de suite moins bandant...
 
@Tobias : premiers titres achetés il y a 16 mois à 42 euros… Aujourd'hui un PRU de 18.xx euros et 2650 actions avec comme principal objectif à ce jour de ne pas trop perdre d'argent sur la valeur. Faut pas être trop gourmand je pense, c'est préférable sur Atos.
 

admin

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Pour moi, la signification des propos de Nouredine c'est que le Nouvel Atos est à vendre dès à présent et donc il n'y aurait plus de scission. Evidian deviendrait nouvel Atos et c'est uniquement le périmètre TFco qui serait vendu et pas forcément la société. 
En gros et pour faire simple, la résilience de TFco (et peut-être que Nouredine a fait du bon boulot, trop difficile pour juger les résultats de T3 sont dus pour la plus grande partie au travail de Berlmer. Les deux loustics ils n'ont pris leur fonction que le 15 juin on ne peut pas être efficace si vite, mais cela étant il a la réputation de coupeur de tête, donc ils réalisent que TFco a plus de valeur qu'ils ne le pensaient auparavant et que ce serait plus simple pour eux de vendre le périmètre TFco et de ne pas faire la scission, moi je le vois comme ça. Ou alors fililiaser les activité TFco et non l'inverse.
Le message semble très clair. TFco est à vendre DES A PRESENT.
 

tobias

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Extrait de l'interview de Nourdine Bihmane :
Quelle est votre stratégie pour retrouver la croissance avec les activités historiques d’Atos, alors que vous ne récupérez que les activités en déclin ?
Point 1 / Atos a pâti d’un manque d’investissement et d’un manque de focus et de clarté dans sa vision. Ma stratégie s’articule en trois phases. La première est le recentrage, avec l’objectif de rationnaliser le portefeuille. Atos a essayé d’être partout, mais s’est perdu en chemin. Atos est un fournisseur de services, c’est un marché nécessaire et qui a un avenir. Nous allons arrêter certains contrats et activités qui ne sont plus stratégiques et recentrer les investissements.
Point 2 / La deuxième phase sera celle du redressement. Nous avons souffert de l’impact des pure players indiens qui sont arrivés sur notre marché de l’infogérance avec des prix très compétitifs. Nos prix ont donc baissé, mais les coûts n’ont pas été rationnalisés en Europe continentale. Notre plan de transformation prévoit donc d’injecter 850 millions d’euros sur cinq ans, dont 80% dans les deux prochaines années, pour réorganiser cette activité.
La troisième phase sera celle du rebond, avec des investissements dans de nouvelles sources de valeurs : le cloud souverain, l’edge computing, la réalité augmentée notamment. Le but est de stabiliser le chiffre d’affaires et de redevenirrentable d’ici à 2025.
Y’aura-t-il un plan social ?
Point 3 / Il n’y aura pas de plan social en France, où le nouveau Atos emploierait 5.700 personnes. En revanche, nous avons démarré un processus d’information et de consultation des instances représentatives du personnel au niveau européen, en vue d’adapter notre organisation.
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Mon avis :
Point 1 / Comme je l'ai dit pas ailleurs, cette façon de dire les choses de Nouredine Bihmane me plaît bien. Il faut quand même bien dire que jusqu'à présent on avait plutôt tendance à nous raconter des bobards. Là au moins cette vision me semble être le vrai reflet de la réalité.

Manque de focus et de clarté dans sa vision
Atos s'est perdu en chemin

Reste à faire ce qu'il dit :

Se recentrer et rationaliser le portefeuille 
Arrêter certains contrats et activités qui ne sont plus stratégiques

Je m'étonne quand même que depuis au moins deux ans personne n'ai pris l'initiative de faire ce travail. Girard était vraiment un incapable, c'est maintenant avéré.
Point 2 / Je ne suis pas un spécialiste du monde informatique mais il me semble quand même que le groupe Atos à un fort pourcentage d'employés en Inde... Sont pas capables avec ces personnels là de concurrencer un intervenant indien en infogérance ? (merci de m'éclairer). 
"[...] Nos coûts n'ont pas été rationalisés en Europe Continentale [...] "
Cela veut-il dire qu'au delà de répercuter une baisse des prix à leurs clients ils n'ont pas utilisé leurs employés "à bas coûts" notamment indiens pour honorer leurs contrats ? Les "pure players" sont bien indiens non ? et Atos, il n'ont pas d'Indiens pour faire ce job là ? Ou alors on a vendu des contrats "à perte" fait par des gens de chez nous payés autrement que les Indiens ? Je comprends mieux maintenant que 75% des contrats infogérance ne rapportent rien voire nous coutent… Girard, je te hais ! T'étais vraiment un dirigeant d'opérette (lol).
Les 850 millions d'euros dédiés à cette restructuration font partie des (fameux) 1.6 milliards dévolus à la scission (arrêtez-moi si je m'égare !).
Point 3 / Je suis tout de même fort surpris (ou pas.?..) qu'il n'y ait pas ne serait-ce qu'un petit plan social en France dans l'infogérance ou alors petits malins qu'ils sont, ils vont aussi envoyer (en plus de la dette) "le surplus" le "gras" en personnel chez Evidian et charge au repreneur (Thales) de faire les chèques de départ pour tout ce petit monde ?
Dommage qu'on en soit encore à la phase d'information et de consultations des instances représentatives du personnel au niveau européen. Il y a pourtant urgence d'arrêter de bouffer du cash chez Atos, non ?
Sur ce dernier point, je remercie d'avance les syndicalistes et autres sympathisants de gauche ou d'extrême gauche de s'abstenir de tout commentaire désobligeant à mon encontre. Je donne mon avis poliment et sans insulter quiconque, merci de faire de même. A bon entendeur…
 
 
 
 
 

tobias

New member
Dés à présent, je ne sais pas, mais plus sûrement une fois que les contours des deux entités (TFCo et Evidian) auront été bien définis dans le cadre de la future scission ce qui n'est pas, il me semble, le cas à ce jour.
A moi aussi, cette vente de Tech Found me conviendrait même qu'en l'état on en tirerait pas forcément grand chose (1/1.5 milliards d'euros ?). Vu le cours actuel de l'action Atos, ne plus avoir que la "pépite" Evidian en portefeuille valoriserait tout autrement la société en bourse.
Après faut être réaliste, je n'y crois guère à cette vente de TFCo maintenant. La situation de l'infogérance est à mon avis trop mauvaise chez Atos avec tous ces contrats passés "à perte", tout ce travail de restructuration à faire. Qui pourrait bien être intéressé par un pareil chantier ? Sans oublier le coté social du dossier trop souvent sous-estimé par nombre d'entre nous et pour lequel l'Etat mettra d'une manière ou d'une autre son grain de sel.
Tout comme toi @map j'aimerais assez ce scénario mais malheureusement… 
 

tobias

New member
Elon M. je t'aime !
Elon M. tu me manques !
 
Pas d'insultes merci ! C'est pour rire !  Nous sommes en France, dormez tranquille et bien profondément braves gens !
 
Plus sérieusement, je ne l'ai jamais trop aimé Elon. Je l'ai toujours considéré certainement à tort, comme "le méchant" d'un James Bond. Faut quand même dire que sa façon de faire avec Twitter ne manque pas de panache. Le libéralisme à l'américaine on en dira ce que l'on voudra mais avec de telles façons de faire c'est pas étonnant qu'ils (les ricains) nous taillent des croupières et nous écrasent en permanence. On fait pas le poids, sont bien trop pragmatiques nos "amis".
 
Je ne parlerai pas de Space X que je connais plutôt bien en comparaison du spatial européen ou Français (Arianespace) là non plus, y'a pas photo, et c'est bien triste. Je vais pleurer...
 

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