Je me joins à cette salve de félicitations bien méritée, c’est un gros travail qu’il faut apprécier et qui fait honneur à ce blog.
Je suis actionnaire et très lourdement chargé en titres ATOS, comme beaucoup d’autres ici, je souhaite fortement que ce scénario se réalise. S’il ne se réalise pas, ça ne reste pas moins une bonne fiction bien ficelée!
Maintenant, comme d’autres ici, je pense sincèrement que ce beau scénario est un poil invraisemblable.
Sans ignorer les réseaux des dirigeants évoqués et leurs réseaux, toute belle entreprise de ce genre doit passer le test le plus dur, celui des sous. Or les sommes en jeu ne sont pas négligeables (en comptant le prix payé, les dettes assumées, le capital nécessaire pour restructurer certaines activités, les provisions pour risques et d’autres possibles casseroles aujourd’hui dans les placards) même dans un scénario « OPA patriotique et rapide » (scénario le moins coûteux).
Les scénarios « stressés » évaluant le coût d’une telle opération peuvent générer des variations importantes juste en faisant varier des hypothèses, individuellement marginales mais qui, additionnées, font sacrément peur. Or ces quelques dirigeants « patriotes », aussi puissants soient-ils, sont au service de corporations et font face aux banques et n’ont jamais une totale latitude dans l’utilisation de leurs ressources.
Par ailleurs, le scénario implique beaucoup d’intervenants et d’intérêts différents (pas forcément divergents mais convergents jusqu’à un certain point seulement). Cela peut fissurer assez rapidement ce qui semble sur papier une puissante alliance. Et mon propos ne concerne pas la manière dont se réalisera le « partage » des différentes activités d’ATOS entre les membres « patriotes » (très cohérent dans votre article) mais, encore une fois, les sous!
Certaines parties sont plus ou moins appétissantes et, dans le prix global d’une OPA, certains membres « patriotes » vont sûrement trouver qu’il paient trop cher leur part pour soutenir l’effort commun. Et si c’est pas eux, ce seront sûrement leurs actionnaires qui vont leur faire remarquer cela…
Mon avis est qu’une telle entreprise justifiée par une philosophie « patriotique » serait difficile de mettre en parfaite cohérence financière et réagira trop lentement par rapport à un prédateur seul. Elle n’est pas prête et ne le sera pas pour contrer si fortement ce qui est actuellement déjà en marche chez ATOS (i.e. scission).
Enfin, Airbus est à mon avis un scénario solide qui a déjà gagné beaucoup d’avance sur les autres. Mais, même si je souhaite ardemment qu’on ait des news d’ici le 31 janvier comme suggéré dans l’article pondu par Challenges il y a deux semaines, je ne m’attends vraiment pas à ce que ce deadline soit respecté (et cela me paraît normal même).
En tout cas, félicitations à Poltron et à Map pour ce travail qui, s’il est confirmé par les événements de la semaine prochaine, fera de vous « l’oracle » d’Atos.blog.
Maintenant, il est également possible qu’une « réunion de crise » ait lieu en ce moment même entre tous les protagonistes de votre article qui, du coup, hésiteront à annoncer demain une OPA hostile vu que leur plan a été divulgué sur le site atos.blog…