Le cas Thalès

euro17

Member
Thalès prétend ne pas être dans la course, c'est le message qu'il fait passer à travers les médias....
On sait que Thalès ne vise que la partie Cyber et rien d'autre.
Ces communications récentes me laissent penser que Thalès envoie un joli petit message, dans le sens où, indirectement (via les médias), ils envoient un signal aux grosses structures (qui bien entendu sont au courant de par la veille économique) qu'elles peuvent les approcher, avec, éventuellement, une possibilité d'entente pour une acquisition d'Evidian qui serait alors partagée dans le cadre d'un accord préalable.
En effet, leur message est tout en nuance.... 

d'un côté on ferme la porte à une participation minoritaire dans Evidian
d'un autre, on affiche clairement son intérêt pour la partie cyber uniquement (donc, pas minoritaire)
On fait en sorte que cela se sache (on a lancé les lignes, et on attend d'avoir des touches) pour envisager un retour "d'associés" partenaires dans l'opération.

Selon moi (opinion personnelle bien sûr), Airbus a pris les devants pour mettre Thalès dans une situation de précipitation (des bâtons dans les roues en d'autres termes), afin de l'empêcher de construire à son rythme sa stratégie (avec l'Etat) et de devoir en élaborer une autre rapidement.
En février 2022 Thalès s'est fendu rapidement  d'un communiqué officiel pour mettre un terme aux rumeurs.
En janvier 2023, pas de communiqué de Thalès. Au lieu de cela, les médias relaient une forme de je ne dirais pas défiance, mais "réticence" (tout est dans la nuance) de l'Etat vis à vis de l'intérêt d'Airbus, 24 h seulement après que cela (cet intérêt) apparaisse dans les médias.
En parallèle, ces mêmes médias évoquent, dans les même papiers une "préférence" (encore de la nuance) de l'Etat pour Thales...
Que s'est-il passé ensuite ? Le PDG d'Airbus lui-même prend le temps d'intervenir moins de 24-48h après, en direct sur BFM (on imagine mal que cela soit planifié de longue date (l'agenda du PDG d'Airbus est plutôt du genre chargé et millimétré), mais plutôt que BFM Business accepte de suite de recevoir chez eux une telle pointure.
A ce moment là, le patron d'Airbus revendique son statut Français et non seulement Européen. Il envoie un message fort à Thalès et à l'Etat. 
C'est la rapidité de réaction du Patron d'Airbus qui est intéressante.

Il réagit très vite, ce qui envoie un signal d'intérêt fort (pas juste des simples discussions) pour Evidian.
Il ne laisse pas Thales maîtriser le calendrier
Il revendique auprès de l'Etat sa légitimité concernant le problème de souveraineté.

Mais Thalès, qui en février 2022 pond un communiqué officiel très rapidement, ne le fait pas cette fois-ci, et laisse juste trainer quelques bruits dans les médias.
Cela laisse sous-entendre (selon moi bien sûr) que Thalès travaille en coulisse à un projet. 
Mais ils ont un problème non négligeable, c'est qu'Airbus les a mis dans une situation où ils doivent agir rapidement.
Je retiens donc 2 choses:

Airbus va selon moi continuer son plan très rapidement afin de mettre Thalès sous pression, (dans une forme d'incapacité de ficeler un plan de reprise rapidement). C'est selon moi ce qui contribue à cette hausse du cours ces derniers temps, sachant que la VAD n'a pas suffisamment baissé pour générer mécaniquement une telle hausse. Certains "informés" doivent prendre quelques positions actuellement, en anticipant (selon moi) une formulation d'offre d'Airbus "rapidement".
Thalès va devoir agir vite s'il veut vraiment la partie cyber et contrer Airbus. Eux, peuvent tenter du parasitage via l'Etat. Mais c'est la raison pour laquelle le patron d'Airbus a bien insisté sur cet aspect de compatibilité vis-à-vis de la souveraineté. Tant à l'oral et surtout à l'écrit, on a pu lire aussi qu'il donnait des exemples précis pour appuyer ses propos. Il a donc, à mon avis, voulu étouffer dans l'œuf (comme on dit) les tentatives à venir de parasitage émanant de Thalès/Etat. Si Airbus pond une offre, je pense que l'Etat va utiliser un droit de regard, ce qui laisserait alors à Thalès le temps de boucler une offre avec un ou plusieurs partenaires....

Dans les 2 cas, en tant qu'actionnaire, c'est positif, hormis le droit de regard de l'Etat évoqué ci-dessus, qui, à mon avis serait formulé dans les médias sous une forme encore bien racoleuse pour faire naître le doute, les craintes. C'est là je crois un élément qui peut bousculer le cours de bourse à la baisse, le temps que l'on y voit plus clair. Mais, vue la réactivité d'Airbus (et de son Président en personne), ils répliqueraient rapidement également dans les médias...
En conclusion, je n'exclue pas Thalès, mais ils vont devoir agir rapidement....
C'est bien entendu une analyse personnelle qui est issue du décryptage des évènements récents (cours de bourse/ infos presse écrite / interventions TV). Je ne cherche pas à convaincre, mais simplement  à partager et débattre pour affiner les opinions et convictions (un des buts but d'un forum non?)

 

r3

New member
Merci pour l'analyse, je partage ce sentiment.
Comme déjà dit, si un prédateur doit sortir il le fera avant le 26 janvier pour que les 25 jours de délai ne touche pas les résultats.

La hausse peut aussi être du a la fuite de bon résultats, puisque les données sont dans les mains d'auditeurs.

Tous ça n'est que pure spéculation, chacun ses choix et ses trades.
 

lg600

Active member
Merci pour l'analyse que je partage entièrement. J'ai échangé dans le même sens avec Map il y a quelques heures en MP



 

lg600

Active member
Pour une forte baisse éventuelle de ATOS je n'ai qu'une crainte :

Que l'Etat arrive a persuader Airbus de laisser le champs libre à Thales mais je pense que cette éventualité est faible. Il faut néanmoins la garder à l'esprit.
 

euro17

Member
C'est pour cela (l'interventionnisme de l'Etat) que le PDG d'Airbus a réagi immédiatement à l'article de presse de BFM je pense.
Il a voulu tout de suite monter les muscles. Un PDG d'une boite pareille qui se pointe sur le studio TV du même média (BFM) moind de 48 h après l'article de presse, c'est fort comme signal.
Et soi-dit en passant, en coulisse des studios, il a du aussi faire passer un message directement à BFM pour être attentif à la façon de rédiger les articles, parce que titre était bien racoleur
"Le gouvernement peu emballé par l'offensive d'Airbus sur Atos"
Il a du "moyennement" appréciér le titre...
 

lg600

Active member
Oui
N'oublions pas que Airbus a signé un accord pour le SCAF avec Dassault il y a un mois et que la guerre électronique en France est un peu la chasse gardée de Thales
Or le futur verra une interoperabilite totale entre les différentes composantes OTAN le tout dans un domaine de guerre électronique de très très haute intensité

 

euro17

Member
Map,
Je n'ai peut-être pas été clair, je voulais dire que Capital et Investir les Echos ont repris par écrit les propos de Faury sur BFM Business et que ces écrits sont plus marquants que l'oral où l'on retient moins de choses.
Faury avait insisté sur l'implication actuelle d'Airbus dans des activités souveraines 
"On est suffisamment français pour être copropriétaire des activités nucléaires, en particulier du M51", le missile nucléaire français lancé depuis les sous-marins qu'Airbus produit avec Safran via leur entreprise commune Arianegroup" disait-il .
Au temps pour moi...
 
 
 

poltron

New member
J'avais déjà relevé ce point (les missiles nucléaires balistiques) il y a dix jours pour souligner qu'Airbus n’était pas n'importe qui en terme de souveraineté.
Il faut se souvenir que cette situation provient du fait que cette activité stratégique fut récupérée par Airbus car elle était dans les cartons de la défunte "Aerospatiale", membre fondateur d'Airbus et entreprise publique il faut s'en souvenir.
Je profite de l'occasion pour tempérer mon commentaire d'alors. La filialisation récente de cette activité (2017) dans ArianeGroup @50/50 avec Safran qui lui est bien franco-francais est clairement une façon de l’éloigner d'Airbus et de la mettre à l'abri de toutes sortes de regards, notamment de celui des allemands.
Airbus qui auparavant (de 2000 à 2017) fabriquait en direct le corps des missiles M51 en n'est désormais "plus que actionnaire" de la société séparée qui s'en occupe.
Le management de ArianeGroup est dans les faits autonome et ne rencontre celui d'Airbus qu'à l'occasion de conseils d'administrations et de présentation des comptes.
Certes c'est de bonne guerre pour Faury d'avancer cet argument (Les missiles M51, ça en jette) mais quand on y regarde de plus près, on constate que la filialisation traduit plutôt la "semi-méfiance" de l’état envers Airbus pour ce qui concerne les activités hautement stratégiques.
 

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