La lettre A 25/08: Atos : le futur Eviden héritera aussi des contrats dans le rouge

marcel

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Pas si surprenant... La MoP globale décevante d'Eviden par rapport aux concurrents à bien une explication.

La partie digitale, c'est super rentable chez tout le monde. Mais Atos a réussi l'exploit d'avoir de gros contrats dans le rouge dans cette entité...
Curieux d'en apprendre davantage.

En tout cas, c'est un festival de mauvaises nouvelles, il me paraît loin le tps ou le news flows nous faisait rêver à un avenir radieux. Ils nous l'ont bien mise profonde Meunier et sa clique...
 

marcel

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Map, que penses tu de ce nouvel article ? D'après tes sources, tu indiquais une MOP correct du côté de Digital ? Surtout tirée par Syntel j'imagine...
 

map

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Map, que penses tu de ce nouvel article ? D'après tes sources, tu indiquais une MOP correct du côté de Digital ? Surtout tirée par Syntel j'imagine...

Je confirme, j'avais fait un article où je disais que Eviden c'était pas si terrible que ça, de mémoire il y a 4 mois et je m'étais fait lapider. La MOP est artificiellement tirée par le haut pas Syntel 18% de MOP sur 800M€. Vous enlevez Syntel, (faites le calcul sur Excel) ça doit faire 3.8% de MOP donc guère plus que TFCo.

Le boulet c'est Big Data MOP entre 1 et 1.5% et le contrat qui est cité par la Lettre A est dans Big Data...
 

map

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COPRYRIGHT LETTRE A

Atos : le futur Eviden héritera aussi des contrats dans le rouge​

Le pari de l'état-major d'Atos était de conserver les activités les plus porteuses en cédant les moins rentables à Daniel Kretinsky. Mais, selon des données internes obtenues par La Lettre A, le pôle Digital du futur Eviden affiche des taux de marges inquiétants sur plusieurs importants contrats.​

Publié le 25/08/2023 à 6h20 Lecture 4 minutes Robin Carcan

Eviden - nom que le groupe Atos adoptera une fois que la cession de sa division Tech Foundations (TFCo) à Daniel Kretinsky sera entérinée - est censé offrir des perspectives de marges opérationnelles prometteuses. Le story-telling du découpage du fleuron informatique français prévoyait de le délester des activités jugées peu rentables d'infogérance pour mieux conserver les plus porteuses, autour d'une activité Big data et cybersécurité (BDS) et d'un pôle Digital, au sein d'Eviden. Or ce n'est pas franchement la martingale vendue à longueur de conférences au marché et aux investisseurs. Car ce pôle Digital - qui représentera 62 % du futur Eviden - affiche des marges alarmantes sur plusieurs importants contrats, d'après les données confidentielles recueillies par La Lettre A pour l'année 2022.

La multiplication de ces deals mal gérés a plongé le fleuron informatique français dans une véritable tourmente financière depuis un an. Probablement à leur insu, plusieurs groupes français ont vu leur contrat avec Eviden classés en rouge par l'équipe de Bertrand Meunier, président d'Atos. Cette étiquette signale les comptes présentant des profits insuffisants et s'accompagne généralement de mesures visant à réduire les coûts des ingénieurs missionnés.

Le CEA plombe les marges​

Titulaire de plusieurs contrats noués avec Atos de longue date, la SNCF occupe une place de choix dans cette liste. Pour le contrat appelé "RAE", la marge attendue au troisième trimestre 2022 était de -727 % (contre -345 % au trimestre précédent) et a plongé de -1,3 million d'euros. D'autres prestations sont aussi à l'origine d'importantes pertes, comme le contrat de services fourni à l'entreprise Plastic Omnium. La mission réalisée pour le sous-traitant automobile présidé par Laurent Burelle devait générer 300 000 € au troisième trimestre. Mais à l'arrivée, Plastic Omnium a plombé les comptes d'Atos de 1,3 million d'euros. Une telle moins-value est difficilement admissible pour un groupe évoluant en première division des services informatiques.

Les équipes de Digital ont aussi des sueurs froides avec le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Sa marge est tombée à -125 %, après deux trimestres à -20 %. Une situation inconfortable, qui renvoie aux prestations fournies du côté de TFCo, également sous contrat avec le CEA et dont les marges avaient dangereusement chuté, comme l'avait montré La Lettre A (LLA du 23/02/23).

Contrats classés "rouges"​

Sur la même période, le business avec Stellantis, Renault-Nissan ou encore la RATP n'a pas été aussi fructueux qu'attendu. A la différence du contrat "Mistral" signé avec Réseau Ferré de France (RFF, devenu SNCF Réseau). C'est avec ce projet que le gestionnaire du réseau ferroviaire français achève le futur outil de commande centralisée des 15 000 itinéraires du réseau. La marge d'Atos plafonne cependant à 4 %. L'ensemble de ces contrats ont été classés "rouge" par le groupe de services informatiques fin 2022 et sont placés sous haute surveillance. Certains ont dû être abandonnés.

Aucun de ces éléments ne transparaît dans la communication financière d'Atos. En guise de mea culpa, la direction s'est contentée de reconnaître en interne une insuffisance de suivi des contrats ainsi qu'"une mauvaise maîtrise sur certains projets" de l'entité Digital. En clair, la gestion des projets est aussi approximative que chez TFCo, présenté depuis un an comme le "boulet" d'Atos dont il fallait se débarrasser au plus vite, car il générait peu de cash. Reste à savoir si les mêmes causes produiront les mêmes effets dans le futur Eviden.

Le lourd héritage de la méthode Breton​

Ces errements montrent que la dégringolade du groupe a bien démarré sous l'ère de Thierry Breton. Nombre d'indicateurs (chiffre d'affaires, marge opérationnelle, trésorerie, etc.) ont commencé à plonger significativement sous son règne, et ce, à partir de 2018. L'ancien patron d'Atos a quitté ses fonctions fin 2019 pour rejoindre la Commission européenne, mais les effets contre-productifs de sa méthode - nourrie des préconisations de McKinsey - apparaissent au grand jour. Il s'agissait d'abord de décrocher coûte que coûte des contrats avec des clients de premier rang (EDF, CEA, Safran, Engie, Naval Group…) quitte à compresser les marges. Puis, dans un second temps, de gérer (au mieux) leur rentabilité et de se rattraper en proposant des services additionnels.

Au fil des années, ces dérapages en série sont devenus fatals. Pour la première fois, en 2018, le groupe a été plombé par une trésorerie négative colossale de -2,8 milliards d'euros (et -1,7 milliard d'euros en 2019). L'ex-PDG d'Atos suit d'ailleurs ce dossier comme le lait sur le feu depuis Bruxelles, inquiet de voir son étoile d'ex-homme d'affaires visionnaire se ternir mois après mois auprès du Tout-Paris.

 

marcel

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Et bah, c'est vraiment pas rassurant tout ça...
On comprend mieux le retrait d'Airbus. Si autant de contrat sont à pertes et que l'équipe dirigeante est incapable de redresser le tir...
 

ozymandias

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Bon papier. Qui en plus a le mérite de mettre une bonne cartouche à Thierry Breton, je crois que je l'exècre encore plus que Meunier.
 

lg600

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Après avoir contribué à detruite Atos Breton met actuellement ses immenses compétences à liquider l'industrie automobile Européenne....
 

homiz

Member
Ce sont ces parasites du haut qui vont contribuer à liquider la France...ils ne payent jamais pour leur méfaits...ils sont punis en étant parachuter sur un autre poste a 6 chiffres minimum
 

pierre

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Un intervenant du forum Boursorama est aussi de cet avis :

« Thierry Breton n'a pas de chance tout de même : il préside Thomson et après son départ Thomson se casse la figure, il préside France Telecom et après son départ France Telecom vacille, il préside Atos et après son départ Atos dégringole ... alors soit ses successeurs sont tous très mauvais ... soit Breton a le don de partir en courant quand il se rends compte de ce que va devenir la société après sa prestation d'illusionniste court terme ... »
 

map

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Un intervenant du forum Boursorama est aussi de cet avis :

« Thierry Breton n'a pas de chance tout de même : il préside Thomson et après son départ Thomson se casse la figure, il préside France Telecom et après son départ France Telecom vacille, il préside Atos et après son départ Atos dégringole ... alors soit ses successeurs sont tous très mauvais ... soit Breton a le don de partir en courant quand il se rends compte de ce que va devenir la société après sa prestation d'illusionniste court terme ... »

C'est vrai qu'après son départ il y a eu la vague des suicides. Mais après Didier Lombard a été condamné pour ça, donc il porte la plus grosse part de responsabilité. Mais comme d'hab, succession de merde, le mec (Didier Lombard) n'avait jamais eu de fonctions opérationnelles dans une boite.

Lire interview de Bernard Bourigeaud sur le blog à propos d'exemple de bons et mauvais patrons...

 
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pierre

Active member
Avoir à concilier les intérêts aussi contradictoires et antagonistes que ceux des salariés, des clients, des fournisseurs, des actionnaires, des pouvoirs publics demande en effet une certaine souplesse et beaucoup d'expérience. Quelle que soit la taille de l’entreprise, la fonction de chef d’entreprise demande donc un apprentissage qui pour partie ne peut s’exercer que sur le tas. De nombreuses erreurs, qui peuvent parfois être fatale pour sa survie, se réalisent pendant cette période où le taux de survie de ces entreprises est de moins de 50% à 5 ans après création, y compris dans les plus petites TPE ou le patron doit cumuler toutes les fonctions (financières, juridiques, comptables, techniques, sanitaires, etc…)

Faire son apprentissage à plus de 60 ans dans une entreprise de 110000 employés n’est donc pas une bonne idée, on en voit le résultat avec Atos.
 

aramis

Member
Il y a quand même une différence avec TFCO. C'est que les marchés d'Eviden sont porteurs et en croissance.

Cà n'enlève rien aux contrats négatifs mais, quand tu as besoin d'un produit et même de plus en plus, tu es tout de même plus enclin à accepter de le payer plus cher.
 

karsenna

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Un dirigeant habile serait sûrement capable de renégocier ses contrats négatifs étant donné le niveau de complexité des solutions mises en place, d intégration fait, … il n est pas dans l intérêt d’un client de changer de crémerie ou de voir leur fournisseur crever car ils y perdront aussi.
Ce n’est jamais évident de demander à quelqu’un de payer plus pour un contrat déjà négocier mais parfois le problème de votre fournisseur devient très vite le votre.

Diplomatie, tact, ingéniosité pour travailler avec les clients peut amener à des solutions pour renflouer les caisses et améliorer les perfs. Des stratégies fortes, des femmes et des hommes forts à la barre, avec de la crédibilité, du respect, des visions claires, peuvent faire cela.
Les dominés, incompétents, résignés, faibles, les laxistes qui dorment au lieu de mouiller la chemise, évidemment ceux là subissent et échouent
 

ozymandias

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Ce que tu dis est vrai mais à mon avis le problème d'Atos se situe plutôt du côté des sorties que des entrées.
De la même façon que Elon Musk a viré la moitié du personnel de Twitter sans que personne ne voit la différence, on doit pouvoir faire pareil chez Atos, surtout au niveau des salaires supérieurs à 50k€.
 

map

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Un dirigeant habile serait sûrement capable de renégocier ses contrats négatifs étant donné le niveau de complexité des solutions mises en place, d intégration fait, … il n est pas dans l intérêt d’un client de changer de crémerie ou de voir leur fournisseur crever car ils y perdront aussi.

Atos et Next le fond de pension anglais se sont mis d'accord pour interrompre un contrat à 1.8Md€ sur 15 ans. Probablement que le contrat n'était pas rentable.

L'équation complexe de Eviden, c'est que s'ils enlèvent les contrats pas rentable, ils vont faire de la décroissance et là le marché serait impitoyable sur la sanction. C'est à mon avis la raison de la croissance séquentielle S2/2022 et S1/2023 mais de la décroissance séquentielle de la MOP sur la même période. Ils n'ont pas voulu tailler dans les contrats à perte.
 

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