En matière de jeu, on est plutôt sur du Bouzkachi désormais (article des Echos du jour).
Une ESN fonctionne à la confiance, comme une banque.
Le vaudeville en cours, pour rester sur une comparaison plus policée, en est un répulsif.
Tu as raison, mais dans cette pièce de théâtre, l'Etat a tout de même déjà placé quelques éléments de confiance:
1) Un contrat important qui indique clairement que l'Etat ne veut pas d'un Cap Gemini tout puissant. Après on peut aussi penser à une montée de Sopra et le perdant Atos.
2) Bruno est déjà venu parler, en dernière instance, que cela soit avec ou contre les actionnaires, Atos sera refinancé.
Est-ce suffisant?
Nous ne le serons qu'avec quelques indicateurs à la fin. Il est certain que lorsqu'on écoute des managers (des cadres très importants d'Atos) on peut s'inquiéter, mais Bruno a bien fait plier l'économie russe, pourquoi donc s'inquiéter outre mesure?
Il y a une chose que je ne comprends pas dans la stratégie d'Atos.
Ok pour distinguer TechF d'Eviden sachant que le groupe serait resté "uni" industriellement. Mais dans le second pas de Meunier cette union perd encore en force, puisqu'elle a une durée limitée (personnellement l'AK ne m'aurait pas gêné car je pense qu'on aurait évité le drame actuel, mais le drame actuel est amusant aussi).
Enfin, tout tourne autour du coeur de métier et donc l'intérêt social d'Atos est construit autour de ce coeur (core). Pour moi BDS reste dans le "core".
Certes, la transformation digitale n'a pas besoin de cybersécurité de pointe, et encore moins de supercalculateurs (en dehors de marketing du genre, s'ils savent faire aussi haut, ils sauront faire pour mon petit besoin), mais comme le souligne Map (et là dessus je valide), derrière "cybersécurité" il y a aussi beaucoup d'ingénierie banale qui consiste à travailler pour TechF et la partie digitale.
L'activité la moins "core" c'est Syntel. Sauf si soudain Syntel permet à Atos de bénéficier de supers ingénieurs indiens méga formés à faible coût, mais jusqu'à présent, ça ne s'est pas vu, non?
Parce qu'honnêtement le point faible vient de l'Allemagne, et l'Allemagne n'a pas été particulièrement généreuse avec Atos, Siemens s'est débarrassé très vite de ses actions alors qu'il aurait pu stabiliser le cours, sachant qu'il avait encore signer un partenariat industriel de longue durée. Et quand on sait que le problème d'Airbus, en plus venant d'actionnaires anglais, vient aussi de son côté allemand. Alors même que le problème vient essentiellement de ce que j'ai compris d'une surcapacité allemande.
Certes, on a la rentabilité avec Syntel, mais Syntel se vendrait rapidement à au moins 1,2/1,4 milliard d'euros. Et encore, là c'est vraiment je pense un minimum. On n'a pas tous les détails concernant Syntel, mais je doute qu'on ne trouve pas rapidement des acheteurs.
Alors le but n'est pas nécessairement de vendre Syntel, mais de vendre ensuite en ayant le plus de pouvoir?
Le drame actuel d'Atos c'est les banques, le suspens "vont elles reconduire le prêt A" alors que l'agence de notation dit "attention risque de liquidités", enfin on est en pleine boucle paradoxale d'un circuit financier amusant.