Le dossier reste extrêmement spéculatif. J'aime bien l'idée du barillet et de la roulette russe. Mais le fait que ce soit Meunier qui porte le revolver ne me rassure pas.
La question que je me pose, c'est Meunier (et sa clique) pense t'il que la boîte peut s'en sortir ? En est il sûr ? Ou alors par égo souhaite t'il aller au bout de son idée quitte à prendre un mur ?
Les points qui me rendent pessimiste :
1) l'affaire Belmer, très étrange que le gars insiste pour un partenariat ou une cession au point d'aller jusqu'à la rupture définitive après 6 mois avec fracas. (Il ne ressort pas à poil, loin de là, et il a déjà un nouveau poste) c'est qu'il estimait que la société était trop mal en point pour s'en sortir.
2) La VaD. Même si elle s'est partiellement rachetée, elle reste à un niveau stratosphérique. C'est qu'elle doute de la capacité de la boîte à se sortir du bourbier. Et on peut imaginer qu'elle a un réseau lui permettant d'avoir de bonnes indications.
3) Les résultats du S1 étaient vraiment catastrophiques. Et Évidian m'inquiète. La remontada ne peut venir que par les résultats. Et Évidian même au T3 ne rassure pas. 3.5% de MOP ou lieu de 7/8, une croissance de 2% au lieu de 8% espérée. Pour la pépite du groupe, c'est pas possible...
4) la géopolitique, la crise énergétique et la montée inexorable des taux d'intérêt ne vont pas du tout dans le sens d'Atos ...
5) Le financement à l'air de ne pas tenir à grd chose. Un léger décrochage par rapport aux attentes, le procès Syntel et c'est le risque sur les covenants, l'AK prématuré ou la vente à vil prix qui arrive.
Les points qui me donnent de l'espoir ;
1) c'est la suite du précédent point 3), ils ont annoncé depuis le début de l'année que le S1 serait faible et S2 bien meilleur. Et si Meunier et sa bande avaient souhaité depuis le départ frapper un gros coup pour les résultats de fin d'année et renverser la table. Il faut une MOP de 5% en tout minimum sur le S2 pour entrer dans le bas de la fourchette, ce qui est indispensable. Et plus de 10% sur Évidian. Mais avec des jeux comptables, il est possible de faire passer plus de dépenses sur le S1, et plus de revenus sur le S2. Notamment concernant les HPC, très coûteux en matériel. Ils ont annoncé avoir sécurisé l'approvisionnement. Vu le nombre de contrats, ça peut coûter plusieurs centaines de millions d'euros. Le CA de cette entité était d'environ 700 millions d'euros en 2021. Ils ont très bien pu engager 300 millions d'euros de dépenses sur le S1, et ne percevoir les revenus de ces dépenses que sur le T4. Cela ferait exploser les compteurs du CA d'Evidian sur le T4, et ça ferait monter artificiellement la mop sur le S2 afin de rectifier la moyenne annuelle.
L'avantage c'est que ça donnerait l'impression que le redressement est violent, que la boîte va bcp mieux désormais. Et Meunier tiendrait sa vengeance.
2) Meunier a balayé l'offre de Onepoint d'un revers de la main. 4.2 milliards. S'il était entré en communication en le laissant filtrer. Les autres prétendants seraient sortis de l'ombre. Et les 5 milliards auraient été dépassés allègrement. TFco se serait retrouvé avec une manne non négligeable. Totalement désendetté. Or, ils n'ont pas du tout opté pour cette solution. Soit c'est une question d'égo et ils veulent mener leur plan jusqu'au bout coûte que coûte, soit ils pensent très sincèrement que la société est injustement pénalisée et qu'elle vaut bcp bcp plus que ça.
3) Techfondation tient plutôt bien. Et si les projections étaient trop pessimistes. Que là encore, ils avaient un peu salé l'addition pour créer de bonnes nouvelles par la suite. Dans tous les cas, ils auraient reçu plusieurs offres sur cette entité. La fin de non recevoir étaient bcp moins flagrante. Il a juste était dit que la transaction était très incertaine. C'est peut-être simplement qu'elles sont plus récentes et qu'ils n'ont pas eu le tps d'approfondir. Mais ça a le mérite de confirmer que la totalité de la société intéresse. Et qu'il y a qd même un prix plancher à l'action de la société tant que la dette est maîtrisée.
Pour conclure et répondre à ta question. C'est un peu quitte ou double. Rien ne sera pardonné à Atos. La moindre mauvaise nouvelle, c'est payé cash. Mais c'est aussi une action avec un potentiel de recovery colossal. Donc oui. On peut jouer à la roulette russe, mais il faut avoir les reins solides, peu d'investisseurs vont sur le dossier pour cette raison. Le T3 a donné des raisons d'y croire, mais le verdict aura lieu en février. (Si pas de PW avant)