Ce n'est pas une crise de Gouvernance ... mais une crise de légitimité

euro17

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Ce n'est pas une crise de gouvernance…
 
Intituler ce paragraphe en affirmant qu'il ne s'agit pas d'une crise de gouvernance  pourrait m'attirer les foudres de bons nombres, si, au préalable, les bases n'avaient pas étés posées avec l'article précédent "Juin : le mois du débarquement", comprenant l'évocation des options.
 
En effet, il convient de chercher précisément à comprendre et définir le problème. Sans cette étape, la solution préconisée serait vaine, car ne touchant pas sa cible, ou plus exactement ne contribuerait pas à la résolution du problème à sa source. .
Nous ne sommes plus dans une crise de gouvernance, car cette situation est "derrière nous" si je puis dire. Elle s'est manifestée principalement  durant les années 2021 et 2022 (c'est ce qui a été décrit dans l'article précédent). L'essentiel n'est donc plus tout à fait là car le S2 2022 et presque la première moitié 2023, c'est à dire 1 an, n'a pas connu de nouveaux soubresauts, hormis bien sûr les évaluations "à boulets rouges" de certains analystes. 
 
... mais une crise de légitimité
 
Quand le problème est mal posé, il ne peut être résolu.
 
Le problème n'est pas la crise de gouvernance qui n'est est plus, ni le plan de scission. Plus exactement, on ne peut affirmer avec certitude que ce plan soit bon ou mauvais, du fait que personne ne le comprend, hormis pour des considérations financières comme expliqué précédemment.
Mais ce n'est pas la raison qui a été utilisée pour justifier et "vendre" le plan. Il faut se rappeler qu'ATOS a très précisément affiché que l'entreprise avait sécurisé son financement et renégocié ses covenants après renégociations bancaires (ce fut une jolie page power point dans leur présentation d'octobre 2022). 
Donc, on a un plan qui se veut initialement une restructuration opérationnelle que personne ne comprend, mais qui en fait s'apparente à un plan aux connotations financières (comme expliqué précédemment), alors que justement, l'entreprise avait précisément indiqué qu'il n'y avait pas de problème de financement.
 
Mais quel est le problème alors ? On s'y perd un peu, non ?
 
Et bien, suite à la deuxième moitié de 2022 et, après presque la première moitié 2023, c'est à dire 1 an depuis l'annonce du plan de scission, le board n'est pas parvenu à convaincre les parties prenantes (y compris les actionnaires, fonds, entreprises,...) de croire au bien-fondé du projet de scission, et donc d'y adhérer. 
 
Après 1 an, un fonds (indépendamment de sa taille) s'est manifesté et a rendu publique une gronde bien présente chez un grand nombre d'actionnaires. Certains diront que c'est une réaction tardive (ah, les marchés sont par nature impatients). Mais ce fonds, a justement accordé un délai raisonnable d'1 an pour permettre au board de convaincre. La réaction de Sycomore est donc ni plus ni moins que le témoignage d'un résultat peu glorieux du board d'ATOS.
 
Cela veut dire que d'une crise de gouvernance passée, nous arrivons, après 1 an, au constat que nous avons atteint  une crise de légitimité, bien réelle aujourd'hui.
 
Le Board a raison lorsqu'il affirme dans son communiqué qu'Atos ne vit pas une crise de gouvernance. Cela en effet appartient au passé. Par contre, ce qui est incontestable car observable (le cours de bourse étant un indicateur parmi beaucoup d'autres) après un délai accordé d'1 an, c'est que le board a perdu toute légitimité.
Résoudre ce problème de légitimité revient en fait à se poser une question et une seule :
 
Face a cette crise de légitimité incontestable, sur qui repose la responsabilité de déstabilisation potentielle de l'entreprise et comment l'éviter ?
 
Sur un fonds et des actionnaires, témoins de cette crise et qui veulent y mettre fin par le seul moyen à leur disposition ?
 
Ou sur un board et surtout son président, qui, après un délai raisonnable d'1 an se soldant par un échec, a la possibilité d'agir en responsabilité pour l'intérêt de l'entreprise (raison pour laquelle il est initialement nommé) en se mettant en retrait, évitant par la-même une nouvelle déstabilisation issue d'un vote  ? 
 
Maintenant que le problème a été correctement posé (crise de légitimité et non crise de gouvernance, la bonne structuration et articulation d'un problème ayant son importance), chacun est à même de définir où repose la responsabilité. 
 

admin

New member
Autant j'adhérais avec la totalité de ta précédente analyse, autant je trouve qu'il y a une crise de gouvernance à savoir que l'on a stabilisé la partie opérationnelle de la gouvernance mais pas la partie non opérationnelle de la gouverance à savoir le CA et la présidence.
 
Je ne vais pas citer de noms, mais il y a au moins 4 personnes qui n'ont pas le niveau requis pour être dans le CA et je n'inclue pas Vernon Sankey, et 3 personnes qui ont le niveau mais dont les compétences ne sont absolument pas nécessaires à un CA, celles de Caroline Ruellan par exemple, c'est une juriste et c'est pas elle qui est allé plaider au procès Syntel. Par contre elle connait rien à l'informatique et si elle défendait les PP ça se saurait. L'ADAM n'est plus l'ombre de ce que c'était, ça ressemble à l'ARC (pour ceux qui se souviennent), c'est devenu une carte de visite pour cirer les sièges des boards.
 
Même Colette Neuville était entrée dans le système du boarding.
 
La description des capacités qu'apportent les membres du board est faite par Meunier comme s'ils avaient une fonction opérationnelle. Ils bossent 2 demi journées par moi pour la sté. En quoi les compétences de juriste de Caroline Ruellan vont être utiles, expliquez moi.
 
Lorsque l'on regarde le tableau des compétences de Sopra ou de Cap, tout est axé autour de la technologie en 1er. un peu moins Cap, mais c'est pas illogique car ils font beaucoup de conseil.
 
Chez Atos c'est le contraire. On a des compétences dans des fonctions opérationnelles, là où c'est pas leur domaine.
 
Là où on a une crise de gouvernance, c'est que le président est défaillant et n'arrive pas à avoir un cap clair. En 4 mois on passe de vendre Eviden comme l'absolu priorité qui va sauver Atos à vender TFCo et garder Eviden.
 
Pour ceux qui s'y connaissent un peu en voile, ça s'appelle louvoyer. Donc pour moi, si il y a les deux crise de gouvernance et crise de légitimité, d'ailleurs les deux sont imbriqués. Vu que 50% des membres du CA n'ont pas de légitimité soit par leur compétences soit par leur non implication, il y a donc un Ca fantome avec un président qui est LE CA, comme De Gaulle était LA FRANCE, sauf que Meunier c'est l'opposé De Gaulle. Tout ce que De Gaulle avait il ne l'a pas.
 
On a aussi une crise de gourvernance avec un DG qui n'a pas le droit de s'exprimer. On a clairement 30 à 40% des décisions opérationnelles prises par Meunier et non Bihmane et Oliva. Je ne peux pas vous dire ma source encore une fois, mais c'est proche de la direction.
 

lesablais

Member
Excellente démonstration
"Qu'en termes choisis ces choses là sont dites"
Un constat remarquable, qui j'espère devrait donner à réfléchir aux inconditionnels du CA
il faut distiller le doute chez ces gens là....
Il faudra bien que ça bouge un jour ou l'autre
MAP TOBIAS et EURO17 continuez, vous aidez les PP comme moi à comprendre les tenants et aboutissants de la gestion d'ATOS
A bientôt
 

euro17

Member
Map, je t'invite à relire l'article (et j'ai peut-être pas été suffisamment clair dans l'explication, du fait de sous-entendus qui me paraissent (à tord peut-être) évidents.
J'explique que le board (et non le président seul n'a pas su convaincre). Et quand j'insiste sur le président, c'est parce que les membres du conseil sont "façonnés" par le président et vont (humainement donc) suivre le Président. 
En l'état, à date, on ne peut plus parler de crise de gouvernance. Depuis 1 an, il n'y a pas eu de changement de personnes occupant des responsabilités exécutives (un membre du board qui part ne constitue pas une crise de gouvernance).
Ce que je veux dire par là, et je te rejoins, c'est que je ne cautionne pas le maintien de la totalité du board. Sachant qu'un board est nommé pour une part non négligeable par cooptation (j'en avais déjà parlé), cela sous-entend que le départ du président s'accompagne d'une refonte des membres du CA.
 
 

b0

New member
Je dirais même plus, comprendre les tenants et aboutissants du manque de gestion d'atos
 

euro17

Member
Et encore Tobias , il n'a pas été fait mention de la "crise de nerfs" du Président, fortement affecté dans un passé récent,  par les "méchants" forumeurs qui tenaient des propos fleuris à son encontre.... 
 

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