ISS est la plus grande agence de conseil en vote (de résolutions) au monde (je ne parle pas des agences institutionnelles types Fitch, Moddy's et S&P, ce n'est pas exactement le même métier).
Ces agences ont vu le jour en exploitant une lacune d'ordre logistique dans la chaine d'évaluation des entreprises.
Les fonds sont positionnées sur des dizaines, voire des centaines et parfois même des milliers de valeurs, et, comme tout actionnaire, doivent voter. Hors, vu le nombre de positions prises, elles doivent décortiquer des dizaines, des centaines de milliers de pages de rapport financiers et analyser des milliers de résolutions soumises au vote, tout cela, en moins de 60 jours (la majorité des entreprises clôturent leurs comptes en décembre, et c'est le délai entre la divulgation des résolutions et le vote).
Il est donc impossible pour les fonds d'analyser tout cela. C'est dans dans cette "niche" que sont apparues ces agences qui émettent des avis sur les résolutions soumises au vote.
Cela amène sont lot de controverses, pour raison de conflits d'intérêts, dont ISS d'ailleurs. En effet, ces agences proposent aussi des services aux entreprises dont elles émettent des avis sur les résolutions.
En outre, le même problème que pour les fonds se pose pour ces agences, à savoir la masse à traiter en très peu de temps. Les très grosses agences (ISS est la plus grosse) suivent des milliers d'entreprises :
cela impose d'utiliser des matrices standardisées
cela impose de faire appel à du personnel intérimaire
Enfin, les avis émis ne font l'objet d'aucune annexe détaillée et ne peuvent faire l'objet de discussions.
Donc, plus l'agence est importante, plus elle a de renommée, mais, plus elle est opaque. C'est donc une solution "par défaut", qui permet aux fonds de "se couvrir", et d'éviter une surcharge de travail qui ne serait pas gérable. Comme dans sa globalité, les accidents boursiers (type Orpea) sont statistiquement "faibles" et autres, c'est un système qui sied à tout le monde.
ATOS continue donc sa joute contre Sycomore et les frondeurs, en exploitant l'avis d'ISS, alors que les méthodes d'évaluation standardisées par nature, ne permettent pas une bonne appréciation des entreprises connaissant de sérieux accidents de parcours. (cela ne peut être correctement pris en compte dans une matrice, standardisée par essence).
Pour preuve, après 2 profits warning et 3 changements de direction, les avis pour l'AG 2022 auraient du être négatifs, ce qui n'a pas été le cas. La raison est que les entreprises, connaissant ces agences, peuvent préparer des résolutions qui satisfont les critères et matrices de ces agences de conseils en vote.
En d'autres termes, cela s'appelle des petits arrangements entre alliés de circonstances où chacun en ressort gagnant.