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Atos : 58 actionnaires demandent réparation au Civil
Cette action en justice, instruite par le cabinet Lissowski Avocats, vient s’ajouter à celle de l’Union pour la réparation des actionnaires d’Atos, conseillée par Sophie Vermeille.
Aroun Benhaddou
Publié : 17/01/2025 à 16:16 - Mis à jour : 17/01/2025 à 18:06
La liste de petits actionnaires s’estimant lésés par Atos ne cesse de s’allonger, avec à la clé de nouvelles procédures. Selon nos informations, 58 d’entre eux ont décidé de poursuivre en justice l’entreprise française de services numériques, embourbé dans une crise financière qui a fait plonger son cours de Bourse à un niveau proche de zéro. L’action, portée par le cabinet Lissowski Avocats, ciblera aussi les dirigeants Bertrand Meunier et Nourdine Bihmane. Il leur est notamment reproché d’avoir diffusé, entre 2021 et 2023, des informations inexactes, imprécises et trompeuses qui ont faussé la perception des petits porteurs sur la situation réelle d’Atos.
Contacté, l’expert en contentieux Johann Lissowski (ex-AMF) confirme. «
Nous avons envoyé des mises en demeure à Atos, qui n’a pas souhaité négocier. Nous allons donc engager une procédure au civil dans le mois. » L’avocat en est convaincu : ces informations trompeuses ont amené ses clients à investir ou à conserver des actions de l’ancien fleuron tricolore du numérique, entraînant un préjudice allant de quelques dizaines de milliers d’euros à plusieurs centaines de milliers, pour certains. Grâce à cette procédure, ils espèrent récupérer jusqu’aux trois quarts de leur mise.
En plus d’avoir caché selon eux la situation financière réelle de l’entreprise, ces demandeurs estiment qu’Atos a cherché à dissimuler ses intentions au moment de l’annonce par Nourdine Bihmane en juin 2022 du plan de scission des activités d’infogérance (Tech Foundations) et la partie digitale et cybersécurité (Evidian). Ils s’appuient pour cela sur le rapport du Sénat, sorti en avril 2024, mentionnant qu’un plan de cession de l’activité d’infogérance était en fait déjà dans les tuyaux avec le milliardaire Daniel Kretinsky au moment où le groupe a communiqué sur son projet de scission.
Cette procédure s’ajoute à celle lancée par l’Union pour la réparation des actionnaires d’Atos (Upra), une association épaulée par Sophie Vermeille. À ce titre, l’avocate a effectué des signalements auprès de l’AMF et de la Haute Autorité de l’Audit. Sont notamment pointées du doigt une absence de dépréciation suffisante des écarts d’acquisition au bilan du groupe, malgré l’effondrement de la génération de trésorerie, une optimisation agressive du besoin en fonds de roulement en fin d’exercice, une sous-comptabilisation des passifs financiers au bilan et une surestimation de la valeur des actifs liés aux contrats pluriannuels inscrits au bilan.
Contacté, Atos ne souhaite pas faire de commentaire.