Pour rebondir sur le thread de Map qui considère le communiqué d'ATOS un peu froid, il convient je pense de reprendre le fil des évènements
Comme indiqué dans un thread précédent, Airbus avait très probablement signé un NDA (Non Disclosure Agreement), afin de de pouvoir accéder aux livres de comptes (dans un timing adapté puisque cet examen avait lieu en tout début d'année 2023, soit très proche de la finalisation des comptes annuels, ce qui permet une bonne vue d'ensemble)
La nouvelle étape qui vient d'être communiquée peut se traduire par la transmission par Airbus d'une lettre d'intention. Etant un évènement majeur, ATOS s'est vu dans l'obligation de communiquer (cela faisant partie des règles pour les sociétés cotées en Bourse).
Dans cette lettre figure nécessairement une fourchette de prix. C'est là un point important car c'est cela qui déclenche (ou pas) pour ATOS le fait d'accepter cette lettre (ou non). J'avais expliqué dans un autre thread l'importance de la ZOPA (Zone Of Potential Agreement), où zone d'accord potentiel. C'est à dire que la fourchette proposée par Airbus croise la fourchette imaginée par ATOS. De cela, on eut déjà retenir que l'offre est sérieuse et entre dans les perspectives imaginées par ATOS, ce qui a déclenché le communiqué.
C'est un premier point essentiel, capital même, car tout aurait pu s'arrêter là. Airbus aurait pu renoncer s'il ne décelait pas un potentiel qui crée de la valeur. Il faut retenir que la volonté d'acheter une entreprise ou une activité repose sur des perspectives à venir créatrices de valeur et non des résultats passés.
Donc, le potentiel est tel que :
Airbus soumet une lettre d'intention
ATOS accepte cette lettre et poursuit les échanges car la fourchette de prix entre dans la zone cible qu'il s'est fixé.
L'annonce indique qu'ATOS ne prévoit pas d'accorder une exclusivité à Airbus. C'est là que je peux comprendre la réaction mitigée de certains. Mais il faut prendre en compte plusieurs points :
Le premier et peut-être le plus important, c'est qu'avec une telle indication (négociations non exclusives), c'est qu'ATOS n'est à ce jour pas au bord du gouffre, loin de là. Ils ont confiance dans la situation économique actuelle et à venir de l'entreprise. De ce fait, ils ne sont donc pas acculés au point de s'engager avec une négo exclusive. (C'est d'ailleurs probablement un signal positif pour les résus 2022 si on lit entre les lignes).
Le second est qu'ATOS ne ferme aucune porte. Ce n'est pas nécessairement dans l'attente d'une autre offre (bien que cela soit possible, quand je vois les analyses exhaustives qui ont été réalisées et décrites sur ce post, dont la forme était certes romancée, mais le fond non dénué d'intérêt) mais cela permet d'envoyer un message pour dire qu'ATOS n'a pas l'intention de brader la valeur (le prix) associé à l'entité Evidian. Encore une fois, il faut retenir le point 1 évoqué ci-avant.
Dans la phase à venir (due diligence et négos), plusieurs aspects vont être décortiqués (aspects financiers, aspects sociaux (ne pas oublier qu'un plan de départs était dans les tuyaux), aspects légaux...). Bref, pas mal de points à verrouiller où chacun défend ses arguments et son "pré carré" si je puis dire. Mais, dans la très grande majorité des cas, lorsque on entre en négo après lettre d'intention, le prix est dans la fourchette haute (ou revu à la hausse). S'y ajoutent parfois également des clauses et mécanismes d'earn out (compléments de prix) suivant l'atteinte d'objectifs. Bref, autant d'éléments qui font évoluer la valeur à la hausse.
Enfin, du point de vue d'Airbus, ils ont une activité mature et génératrice de cash (avions), ils ont d'autres activités avec du potentiel mais petite en taille (défense, cyber entre autres...). Ils savent pertinemment que l'activité avions va petit à petit s'éroder avec l'émergence chinoise (entre autres) qui va s'affranchir des constructeurs historiques (Airbus et Boeing) et pouvoir offrir des flottes aux pays émergents. C'est aujourd'hui qu'ils doivent se placer pour les 10-15 ans à venir. Et là, s'offre à eux une opportunité de monter en taille et en puissance "du jour en lendemain" avec une entité formée, déjà en place, d'une taille significative, un des leaders mondiaux en cyber, et complémentaire à leurs activités. Si on prend en compte la NPV (Net Present Value qui permet de comparer le montant investi aujourd'hui avec sa valeur future, et donc son retour sur investissement et rentabilité), il va de soit qu'Airbus sera prêt à réviser à la hausse son offre.
Prenons la chose dans le sens inverse. Si Airbus ne s'engage pas, comment vont-il faire pour développer leurs autres activités ? Croite en interne ? Beaucoup trop long. Racheter quelqu'un d'autre ? Thalès ? Beaucoup, beaucoup plus chère. Donc, Airbus a tout intérêt à s'entendre avec ATOS et non l'inverse. Sinon, ils peuvent oublier le développement de ces activités car ne pourront pas atteindre facilement une taille critique. Et cela les pénalisera vis à vis de l'association Dassault-Thalès. Car c'est bien de cela qu'il s'agit pour Airbus. Créer une entité "Airbus-Evidian" pour être "armé" (adapté dans le contexte) face à Dassault-Thalès". Donc, Airbus à tout intérêt à obtenir un accord.
Oui, la communication peut paraître froide, mais ATOS n'a pas le droit de montrer tout excès d'optimisme ou de fanfaronner. Le manque d'humilié (de Breton) par le passé a couté extrêmement cher. Il ne s'agit pas de reproduite les mêmes erreurs. Ce n'est pas encore signé en plus.
Mais, selon moi (et j'accepte bien volontiers des avis divergents voir même opposés), dans l'histoire, c'est Airbus qui a le plus à perdre qu'ATOS, ce qui place ce dernier en position favorable. A titre d'exemple, et dans le contexte actuel, c'est un peu comme dans les groupe politiques, c'est le petit groupe minoritaire qui est en position de force quand il s'agit de faire pencher la majorité dans un sens ou dans l'autre en permettant d'obtenir la majorité lors d'un vote...
Et quand au cours de bourse, l'article des échos de fin décembre / début janvier a fait grimper le cours, mais pas en une seule séance. La VAD n'a pas appuyé ces derniers temps, étant en position d'attente comme les acheteurs. Mais nous sommes passé du stade de discussions à un stade de "lettre d'intention", ce qui est est un signal très encourageant.
Mais, aux vues de l'annonce, on peut penser qu'ATOS a confiance vis à vis des résus à venir, de l'avancement du plan de scission et surtout des perspectives (ce que le marché privilégie car il "price" le futur et non le passé.
Ce qui est bien, c'est qu'il y aura peu d'attente entre cette annonce Airbus et les Résus du 28... (ce qui avait généré une lente érosion du cours ces derniers jours)
D'ici là, une spécu à la hausse ou à la baisse est possible, mais pas très significative, le juge de paix étant le 28. Cela dépend de tout à chacun quand à son appétence au risque. Mais quand même, au regard de ce qui s'est passé avec l'annonce de simples discussions début janvier, on peut imaginer une petite poussée haussière plutôt que baissière sur quelques séances car la discussion est devenue plus concrète à présent.
Réponse le 28
Comme indiqué dans un thread précédent, Airbus avait très probablement signé un NDA (Non Disclosure Agreement), afin de de pouvoir accéder aux livres de comptes (dans un timing adapté puisque cet examen avait lieu en tout début d'année 2023, soit très proche de la finalisation des comptes annuels, ce qui permet une bonne vue d'ensemble)
La nouvelle étape qui vient d'être communiquée peut se traduire par la transmission par Airbus d'une lettre d'intention. Etant un évènement majeur, ATOS s'est vu dans l'obligation de communiquer (cela faisant partie des règles pour les sociétés cotées en Bourse).
Dans cette lettre figure nécessairement une fourchette de prix. C'est là un point important car c'est cela qui déclenche (ou pas) pour ATOS le fait d'accepter cette lettre (ou non). J'avais expliqué dans un autre thread l'importance de la ZOPA (Zone Of Potential Agreement), où zone d'accord potentiel. C'est à dire que la fourchette proposée par Airbus croise la fourchette imaginée par ATOS. De cela, on eut déjà retenir que l'offre est sérieuse et entre dans les perspectives imaginées par ATOS, ce qui a déclenché le communiqué.
C'est un premier point essentiel, capital même, car tout aurait pu s'arrêter là. Airbus aurait pu renoncer s'il ne décelait pas un potentiel qui crée de la valeur. Il faut retenir que la volonté d'acheter une entreprise ou une activité repose sur des perspectives à venir créatrices de valeur et non des résultats passés.
Donc, le potentiel est tel que :
Airbus soumet une lettre d'intention
ATOS accepte cette lettre et poursuit les échanges car la fourchette de prix entre dans la zone cible qu'il s'est fixé.
L'annonce indique qu'ATOS ne prévoit pas d'accorder une exclusivité à Airbus. C'est là que je peux comprendre la réaction mitigée de certains. Mais il faut prendre en compte plusieurs points :
Le premier et peut-être le plus important, c'est qu'avec une telle indication (négociations non exclusives), c'est qu'ATOS n'est à ce jour pas au bord du gouffre, loin de là. Ils ont confiance dans la situation économique actuelle et à venir de l'entreprise. De ce fait, ils ne sont donc pas acculés au point de s'engager avec une négo exclusive. (C'est d'ailleurs probablement un signal positif pour les résus 2022 si on lit entre les lignes).
Le second est qu'ATOS ne ferme aucune porte. Ce n'est pas nécessairement dans l'attente d'une autre offre (bien que cela soit possible, quand je vois les analyses exhaustives qui ont été réalisées et décrites sur ce post, dont la forme était certes romancée, mais le fond non dénué d'intérêt) mais cela permet d'envoyer un message pour dire qu'ATOS n'a pas l'intention de brader la valeur (le prix) associé à l'entité Evidian. Encore une fois, il faut retenir le point 1 évoqué ci-avant.
Dans la phase à venir (due diligence et négos), plusieurs aspects vont être décortiqués (aspects financiers, aspects sociaux (ne pas oublier qu'un plan de départs était dans les tuyaux), aspects légaux...). Bref, pas mal de points à verrouiller où chacun défend ses arguments et son "pré carré" si je puis dire. Mais, dans la très grande majorité des cas, lorsque on entre en négo après lettre d'intention, le prix est dans la fourchette haute (ou revu à la hausse). S'y ajoutent parfois également des clauses et mécanismes d'earn out (compléments de prix) suivant l'atteinte d'objectifs. Bref, autant d'éléments qui font évoluer la valeur à la hausse.
Enfin, du point de vue d'Airbus, ils ont une activité mature et génératrice de cash (avions), ils ont d'autres activités avec du potentiel mais petite en taille (défense, cyber entre autres...). Ils savent pertinemment que l'activité avions va petit à petit s'éroder avec l'émergence chinoise (entre autres) qui va s'affranchir des constructeurs historiques (Airbus et Boeing) et pouvoir offrir des flottes aux pays émergents. C'est aujourd'hui qu'ils doivent se placer pour les 10-15 ans à venir. Et là, s'offre à eux une opportunité de monter en taille et en puissance "du jour en lendemain" avec une entité formée, déjà en place, d'une taille significative, un des leaders mondiaux en cyber, et complémentaire à leurs activités. Si on prend en compte la NPV (Net Present Value qui permet de comparer le montant investi aujourd'hui avec sa valeur future, et donc son retour sur investissement et rentabilité), il va de soit qu'Airbus sera prêt à réviser à la hausse son offre.
Prenons la chose dans le sens inverse. Si Airbus ne s'engage pas, comment vont-il faire pour développer leurs autres activités ? Croite en interne ? Beaucoup trop long. Racheter quelqu'un d'autre ? Thalès ? Beaucoup, beaucoup plus chère. Donc, Airbus a tout intérêt à s'entendre avec ATOS et non l'inverse. Sinon, ils peuvent oublier le développement de ces activités car ne pourront pas atteindre facilement une taille critique. Et cela les pénalisera vis à vis de l'association Dassault-Thalès. Car c'est bien de cela qu'il s'agit pour Airbus. Créer une entité "Airbus-Evidian" pour être "armé" (adapté dans le contexte) face à Dassault-Thalès". Donc, Airbus à tout intérêt à obtenir un accord.
Oui, la communication peut paraître froide, mais ATOS n'a pas le droit de montrer tout excès d'optimisme ou de fanfaronner. Le manque d'humilié (de Breton) par le passé a couté extrêmement cher. Il ne s'agit pas de reproduite les mêmes erreurs. Ce n'est pas encore signé en plus.
Mais, selon moi (et j'accepte bien volontiers des avis divergents voir même opposés), dans l'histoire, c'est Airbus qui a le plus à perdre qu'ATOS, ce qui place ce dernier en position favorable. A titre d'exemple, et dans le contexte actuel, c'est un peu comme dans les groupe politiques, c'est le petit groupe minoritaire qui est en position de force quand il s'agit de faire pencher la majorité dans un sens ou dans l'autre en permettant d'obtenir la majorité lors d'un vote...
Et quand au cours de bourse, l'article des échos de fin décembre / début janvier a fait grimper le cours, mais pas en une seule séance. La VAD n'a pas appuyé ces derniers temps, étant en position d'attente comme les acheteurs. Mais nous sommes passé du stade de discussions à un stade de "lettre d'intention", ce qui est est un signal très encourageant.
Mais, aux vues de l'annonce, on peut penser qu'ATOS a confiance vis à vis des résus à venir, de l'avancement du plan de scission et surtout des perspectives (ce que le marché privilégie car il "price" le futur et non le passé.
Ce qui est bien, c'est qu'il y aura peu d'attente entre cette annonce Airbus et les Résus du 28... (ce qui avait généré une lente érosion du cours ces derniers jours)
D'ici là, une spécu à la hausse ou à la baisse est possible, mais pas très significative, le juge de paix étant le 28. Cela dépend de tout à chacun quand à son appétence au risque. Mais quand même, au regard de ce qui s'est passé avec l'annonce de simples discussions début janvier, on peut imaginer une petite poussée haussière plutôt que baissière sur quelques séances car la discussion est devenue plus concrète à présent.
Réponse le 28