Sauf que lamaban:
L'annonce de Meunier a tenu 3 heures et comportait beaucoup plus de détails.
On savait qu'il y avait "directement" 100 millions dans les caisses, mais qu'Atos allait jouer sur le BFR qui n'est plus vu comme des liquidités disponibles puisque le BFR est pris dans son jeu entre l'actif et le passif circulant.
Donc techniquement, on en sait encore moins avec Mustier quant à la valeur d'Atos.
Mais pourquoi inférer négativement?
Il se peut qu'il y ait 500 millions en cash, 800 millions ou 50 millions.
Mais ce que l'on apprend c'est qu'Atos développe une stratégie pour éviter "un peu plus qu'avant" l'AK. Et je pense que dans une certaine mesure, c'est une bonne nouvelle.
Donc oui, on aurait aimer au moins l'information concernant le jeu du cash/dettes financières alors que Meunier a grossièrement joué sur le passif au bilan qui n'est pas de la dette financière et donc qui sauf à penser qu'Atos s'est mis à louer des hôtels pour 3 ans dans une démesure absurde et injustifiée comptablement, n'est pas particulièrement pertinent.
Pour les annonces dramatiques, il reste moins d'un an, donc il est normal d'envisager la possibilité de faillite. Les conditions de "faillite" sont évidentes, autant les énoncer et se protéger juridiquement. Que Mustier connaisse bien le fonctionnement des banques ne signifie pas qu'il sait qu'Atos se verra accorder la reconduction d'emprunts (puisque le coût via les banques sera sûrement du SOFR+2/3%), à ce que je sache Mustier ne produit pas les conditions macro-économiques, les banques elles-mêmes ne savent pas ce qu'il en sera.
En fait, vous pouvez retourner l'incertitude positivement, Airbus dit ne pas vouloir payer plus d'1,8 milliards en VE mais l'exclusivité n'est pas là, Mustier joue aussi simplement la tentation d'un autre candidat.
Honnêtement, Meunier n'est pas responsable du marché il a tenté d'obtenir une AK quand le cours était à 15. On sait qu'actuellement le marché ne veut rien financer (à part de l'IA et des mineurs de BTC), Meunier ne le savait pas, et au lieu de vous fixer sur le cadeau de 800 millions à Daniel K, on aurait pu aussi se fixer sur les potentielles participations que conservaient Atos dans les bénéfices futurs.
Quant à la lecture d'Atos et la magie de leur comptabilité, cette ingénierie financière n'est pas propre à Atos. Si je me souviens bien, vous défendiez comme valeur Rubis, mais Rubis pendant des années qu'ont-ils fait?
Ils ont donné certes du dividende mais ils ont réussi à augmenter de 10% le nombre d'actions avant que le marché inverse la tendance de Rubis. Dans mon souvenir, ils ont donné 130 millions de dividende en 2017, avec une AK de 110 millions, en 2018, c'était 165 millions de dividende pour une AK de 150 millions, en 2019, c'était 150 millions de dividende pour une AK de 130 millions. Alors certes c'est assez simple mais cela reste de la vulgaire ingénierie financière où statistiquement on attire les "investisseurs en dividende" alors même qu'on leur reprend via une dilution du titre.
Vous critiquiez la notion de survaleur chez Atos et Alstom mais chez Rubis c'est aussi très important, on a 1.5 milliards pour 6.5 milliards d'actifs alors même qu'ils sont confrontés à d'autres risques et que leur tournant énergies renouvelables est récent.
Donc ce qui me fascine c'est plutôt ce côté "si tout va bien le marché ne dit rien, ne voit rien", puis la moindre sophistication en ingénierie financière devient source de tous les maux, et l'amnésie devient générale. Je rappelle qu'Atos c'est une boite qui a donné du cash pendant des années (jusqu'en 2020), que la partie en crise qui plombe tout le résultat opérationnel semble pouvoir se sauver et dans un marché qui n'est pas voué à la disparition, au contraire, il y a de la place pour "l'infogérance".
Quant à la marge, c'est toujours complexe à analyser mais Rubis ne marge pas "énormément" non plus.
Enfin dernier point, étant donné ce que le marché, et les hedge fund ont fait à Atos (même si bien sûr il y a des responsables dans Atos), il n'est pas absurde de penser que le conseil jouera un jeu contre la VAD pour enfin inverser une tendance boursière et les prendre à contre pied. Pour l'instant c'est inutile, d'une part Atos ne cherche plus dans les mois qui viennent à faire d'AK, le principal actionnaire souhaite se renforcer et n'a aucun intérêt à voir le cours exploser.
Donc l'incertitude a aussi du bon.
De plus du point de vue de l'ordre plus général dans lequel s'insère Atos:
Les marchés et notamment la technologie sont au plus haut. Il est très possible qu'après une phase de retracement on reprenne la hausse et on enclenche une éventuelle hausse irrationnelle. L'inflation en UE s'est en partie effondrée (on est passé de 10% à 2,5%), de nombreux groupes sont pris au piège de la dette et donc on peut très bien avoir une spirale "explosive". Je ne dis pas que cela va arriver, mais c'est un scénario possible que la tendance depuis octobre 2022 rend réaliste.