Bluebell Capital Partners veut secouer Worldline
[FR:FR0011981968:0]Worldline[:FR] avance timidement de 0,5% à 15,6 euros en ce début de semaine alors que Bluebell Capital Partners appelle à remanier le Conseil d'administration et à remplacer son président pour "restaurer la confiance du marché" après la récente dégringolade du titre. Selon les informations de 'Bloomberg', l'investisseur activiste, qui détient une participation non divulguée dans le spécialiste du paiement, a également demandé à l'entreprise de revoir "la performance" de son directeur général.
Il n'y a "aucune excuse pour retarder le début d'un vaste remaniement du conseil d'administration", affirme Bluebell qui appelle à la démission immédiate de quatre administrateurs, dont le président Bernard Bourigeaud, ex-directeur de l'ancienne société mère de Worldline, Atos, ainsi que deux autres administrateurs affiliés à Atos, Gilles Arditti et Danielle Lagarde, ainsi que Michael Stollarz, qui a des liens avec la coentreprise allemande de Worldline.
L'équipe de direction est composée d'anciens dirigeants d'Atos, de sorte que les administrateurs indépendants ayant des liens avec Atos devraient quitter le Conseil d'administration pour assurer une surveillance appropriée de la direction, estime Bluebell. Worldline devrait également réduire la taille de son CA de 9 à 13 membres, contre 17 actuellement. Bluebell estime par ailleurs que Worldline devrait céder sa division de mobilité et de services transactionnels électroniques, la qualifiant d'unité non essentielle.
Bluebell fait pression sur Worldline à la suite de l'annonce surprise de la société, le 25 octobre, selon laquelle la croissance des ventes serait bien inférieure aux prévisions cette année. Le titre a chuté de 59% ce jour-là et de 80% au cours des trois dernières années. "Nous pensons que la perte de confiance due à la décision de la BaFin et à la communication tardive avec le marché qui en découle a contribué à la destruction de valeur survenue lors de la présentation des résultats du troisième trimestre", indique Bluebell dans une lettre adressée au Conseil. Worldline a été frappée par la décision du régulateur financier allemand d'imposer de sévères restrictions à sa filiale locale pour avoir échoué à empêcher la fraude à la carte de crédit par certains tiers.
Les investisseurs commencent à perdre patience face aux fintechs, qui ont connu un essor considérable pendant la pandémie alors que les gens menaient la majeure partie de leur vie quotidienne en ligne. Depuis lors, les inquiétudes suscitées par les valorisations élevées et un ralentissement plus large des dépenses de consommation ont ramené les actions sur terre. Et ce malgré la spéculation qui entoure le secteur.