Inconscience ou clairvoyance

euro17

Member
Un analyse brève qui reprend quelques points clés afin d'éviter la dispersion.
Brève petite chronologie
Nous venons d'apprendre qu'Airbus ne souhaite pas poursuivre les discussions avec ATOS pour la prise de participation de 29% d'Evidian.
Si on reprend la chronologie, début janvier puis en février et mars, Airbus a montré sont intérêt, et est entré en discussion pour.... 29% d'Evidian, avec transmission d'une lettre d'intention.
Un peu plus d'1 mois plus tard, on nous dit que :

les 29% ne l'intéressent plus
le prix demandé par Atos est trop élevé
le périmètre d'Evidian est trop large.

Hors, comme évoqué au début, Airbus est entré en discussion officiel peu avant, connaissant à l'époque, peut être pas le prix attendu (c'est l'objet de la négo), mais en tout cas, le périmètre d'Evidian proposé à la vente.
Que s'est -il passé entre temps? 

Du côté d'Airbus, on a eu la réaction forte de TCI (fonds activiste), qui s'est fermement opposé au deal (et qui encore aujourd'hui ne semble pas vraiment chaud pour une acquisition de 100% d'Evidian).
Du côté d'Atos, on a eu une publication de résus "meilleurs" qu'attendus, qui pourrait être l'amorce d'un retournement proche en territoire positif. 

De ce fait, l'engouement d'Airbus s'est trouvé entravé par une possible fronde de TCI, avec risque de contagion auprès d'actionnaires et administrateurs du groupe. IL ne faut pas oublier que les administrateurs doivent veiller aux intérêts des parties prenantes, mais aussi, c'est un fait, au maintien de leur place et fonction...
Et du côté d'ATOS, il semble ne pas y avoir eu de compromis significatif, tendant à une réduction de prix.
Bien sûr, nous ne connaissons pas l'écart de prix, ou plus précisément, l'offre qu'Airbus a communiqué.
Que pouvons nous en déduire ? Quelles sont les hypothèses ?
Tout d'abord, on peut imaginer qu'ATOS ne veut pas brader Evidian. Dans ce cas, qui peut être recevable, il faut qu'ATOS soit vraiment très confiant dans les perspectives de redressement de l'entreprise pour se permettre de refuser l'adossement d'un géant tel qu'Airbus. Le CA du 1er trimestre 2023 et les news associées seront un révélateur. 
Ensuite, on peut imaginer une situation délicate au sein d'Airbus. Certes ils ne veulent pas laisser Evidian (et surtout la cyber), leur passer entre les mains au profit de Thalès (son concurrent majeur non pas pour les avions, mais pour la défense et cybersécurité, un sujet et domaine hautement porteur pour les années à venir; au sein duquel l'association Dassault (Avionneur)- Thalès (logiciels et cyber) en fait un l'acteur majeur. Mais, la pression de TCI constituait une menace trop forte vis-à-vis de la gouvernance au sein de l'avionneur. Cela les a peut-être conduit à revoir leurs ambitions affichées suivant les termes initialement posés par ATOS.
Enfin, on a pu constater quelques sous-entendus du genre "pas 29% mais 100%", ou encore "un périmètre d'Evidian à revoir". Bref, on ne ferme pas la porte, mais il faut revoir la copie. Plusieurs scénarios peuvent se dessiner :

Atos reste droit dans ses bottes et maintien la proposition telle quelle. Encore une fois, cela n'a de sens que s'ils ont vraiment confiance dans le redressement de l'entreprise, et ils seront attendus au tournant pour en faire la démonstration (à commencer par le CA du 1et trimestre et les infos associées)
Atos accepte l'idée d'une cession de 100% d'Evidian. Cela sous-entend pour Airbus le besoin de s'adosser avec d'autres acteurs pour un achat global, puis une redistribution entre eux.
Atos revoit sa copie et modifie le périmètre d'activités d'Evidian (ce qu'il avait fait au départ pour éviter que Thalès ne s'engouffre dans un rachat), mais justement, cela peut amener Thalès à s'engouffrer, avec pour nuance le fait que d'autres acteurs seraient également sur les rangs.
Atos travaille avec Airbus à l'élaboration d'une co-entreprise. Création d'une filiale chez ATOS détenue à 100% par ATOS qui apporte en nature la partie du périmètre Evidian qui plait à Airbus, et achat par Airbus de 51% du capital de cette filiale . Cette option (par voie de filialisation, maintiendrait en partie la scission (avec un nouveau périmètre), éviterait de mettre en cotation cet ensemble (l'Evidian réduit), et permettrait de générer de la valeur à la fois pour ATOS (détenteur d'une filiale avec Airbus), et pour Airbus (disposant d'un moteur de croissance dont il a la contrôle, quitte par la suite, à racheter le solde des parts détenus par Atos, car le postulat initial était qu'à terme, Atos  ne détienne plus de parts dans  Evidian).

A ce niveau, tout est sur la table, mais ce sont là des options possibles. Il y en a plein d'autres (OPA amicale ou hostile, vente d'ATOS et non d'Evidian,....), mais je reste dans cette analyse sur l'axe principal, objet des débats récents.
Bref, il y a un grand nombre d'opportunités qui laissent dire que l'affaire n'est pas pliée. Mais en tout état de cause, la colonne vertébrale reste l'activité et la profitabilité d'Atos... un premier élément de réponse avec des annonces de contrats ? Peut-être. Mais en tout état de cause, un élément daté est bien la publication du CA pour le T1 2023 fin avril, c'est à dire dans moins d'un mois....
Affaire à suivre....
 

b78945

New member
En attendant les grandes manœuvres, le PP que je suis ne se plaint pas de détenir 100% d’Evidian et 100% d’AtosTFCO, en espérant que les équipes d’Atos travaillent pour rendre ces deux entités totalement indépendantes d’un investisseur extérieur pour survivre.
Ce sera dans ce cas la clairvoyance de ne pas vouloir brader tout ou partie de la Ste dans une période difficile au plus mauvais moment.
 

admin

New member
 
Mais pourquoi en permance chercher des solutions alternatives et pas abandonner la scission. Tout le monde cherche des solutions rustines pour pas fermer la porte avec Airbus, mais il suffit de jeter cette putain de scission aux orties et de continuer en l'état.
Je n'ai pas eu le temps de faire la partie 2 de mon article mais cette scission était un plan sauve qui peut. On est plus dans une situation sauve qui peut et les sommes importantes de restructuration de TFco était nécessaire avant la scission pour que TFco ait le cash une fois la scission faite. Si y'a plus scission, y'a pas besoin de sortir le cash, et il suffit d'utiliser le cash de l'opérationel du groupe entier.
Euro17, dans la mesure où il y a eu une lettre d'intention. Normalement il n'y a que le prix qui peut être un facteur de rupture des négo. Si c'est pas le prix, le cédeur peut-il demander des compensations financières pour le temps perdu ?
 

euro17

Member
Concernant la scission, plusieurs raisons, et j'en avais parlé dans un précédent post. Il est plus aisé de vendre une partie qu'e le tout. Il faut se rappeler que la scission a été décidée quand ATOS se trouvait dans l'incapacité de trouver preneur pour certaines activités. La sommes des parties se révèle être alors plus intéressante que le seul tout.
En outre, l'objectif d'ATOS était (et est toujours) de récupérer du cash nécessaire à la restructuration/désendettement. Les options sont AK (non merci), prise de participation dans le tout (pas réalisable), ou mise sur le marché d'une partie (Evidian) qui permet alors la vente des parts détenus par ATOS sur le marché au fil du temps ou hors marché. 
Bien sûr, de bons résultats pourraient laisser penser qu'ils n'ont pas besoin de cette approche de scission, et qu'ils pourraient se renflouer. Mais, un problème de taille réside dans le facteur temps. Cela prendrait trop longtemps et, au moindre écueil sur le parcours de la recovery, ils se trouveraient coincés, n'ayant pas la possibilité d'emprunter sans limite auprès des banques (sachant en outre que les coûts d'emprunts jouent aussi un rôle). Par ailleurs, un apport de cash rapide permet de créer un effet de levier par l'accélération de de la normalisation de leur business (allégé de charges courantes).
Concernant ta question sur la lettre d'intention, non, il n'y a pas que le prix qui entre en ligne de compte. Il y a tout un tas de conditions suspensives que l'on peut y greffer. Ils ont très bien pu indiquer dans leur lettre un mécanisme d'acquisition de parts, conditionné à la survenance d'évènements ou d'objectifs par exemple. Cela, on ne peut malheureusement pas le savoir, hormis quelques morceaux choisis distillés par voie de presse. 
 

euro17

Member
Comme on dit, "gouverner, c'est prévoir". La question financière ne se pose pas pour 2023, mais à partir du 2eme semestre 2024. C'est maintenant qu'ils doivent agir, et ainsi se prémunir de toute difficulté inhérente au business, quand la situation n'est pas critique.
Ensuite, comme on dit également "stagner, c'est mourir". L'entreprise se doit d'avancer et se développer, cela peut passer par certains investissements. Et là aussi, une recovery trop lente équivaut à une stagnation.
 
 
 

admin

New member
Je partage tout à fait ton point de vue sur le fait qu'il faut céder quelque chose. Quand on a fait des erreurs il faut l'assumer.
Cyber contribue peut au RN MOP de 6 à 7% d'après mes infos, mais vaut très cher en terme d'actifs. En ce qui concerne le périmètre d'Evidian, d'après des infos d'une personne très fiable le périmètre initial de la scission était BDS mais les banques étaient pas d'accord sur les covenants, périmiètre trop petit pour y loger la dette. La définition du périmètre Evidian s'est pas faite par logique industrielle (ce que je vais expliquer en partie 2), mais pour que le périmètre soit suffisant pour y loger la dette. Peut-être que dans 10 ans on regrettera d'avoir vendu Cyber, mais si on vent Cyber à Thalès ou je répète 70% de Cyber en en gardant un peu, on fait rentrer beaucoup en cash et on perd peu en MOP en valeur absolue. Alors qu'en vendant Evidian on perd beaucoup en MOP et on gagne pas tant que ça en valeur absolue.
En gros 100% d'accord avec toi, que en cas d'accident, notamment contexte Macro-économique, Atos est encore très fragile, mais Evidian n'attire pas. D'ailleurs si on regarde objectivement, Layani était attiré mais à prix minimal, Astek était attiré, mais un périmètre différent.
En vendant 70% de Cyber, soit 500M€ on peut en espérer 4x le CA, soit 2Md€ c'est à dire moitié de Layani et on conserve 85% du CA de Evidian.
 

b78945

New member
Il me semble que les financements de restructuration sont nécessaires avec ou sans scission. Tu as toi-même écrit il y a quelques jours je crois, que les formations des salariés aux nouvelles techniques avaient 5 ans de retard qu’il faut désormais rattraper puisque les anciens dirigeants ne l’ont pas fait. Je rappelle que ces financements sont déjà en place et qu’ils ne dépendent pas d’un investisseur extérieur.
 

euro17

Member
C'est pour cela que je parlais d'un périmètre Evidian restreint dans mon post, à savoir un bouquet d'activité suffisamment conséquent (Cf dettes) et qui correspond aux attentes (Airbus ou autres).
Dans mon post également, je parle non pas de scission, mais de filialisation, qui n'a plus la forme telle que définie par Atos en juin 2022. Je pense notamment au fait de ne pas passer par la case "cotation", ce qui pourrait satisfaire également l'ensembles des parties prenantes. 
 

Baaze

Member
Il paraît donc évident de voter contre la scission d’Atos en deux entités distinctes.

A mon avis, la réorganisation du groupe est une bonne chose parce que lire le bilan avec l’organisation Spring c’était incompréhensible : dire en introduction 50% du CA sur des activités d’avenir et ne pas retrouver ce chiffre dans les comptes c’était littéralement de la fumisterie !
 

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