Euro17, et si tu nous aidais avec ta science à comprendre "des négociations exclusives", vu que pour le cours je pense que tu ne peux rien faire...

map

Moderator
Membre du personnel
Tu nous as tellement éclairé par le passé de ta connaissance sur les F&A sur des dossiers qui ont fini à la poubelle Meunier, que pense que tu pourrais nous être utile à nous préciser le contexte juridique de négocations exclusives par rapport à la lettre d'intention ?

Des questions que je me pose par exemple. Est-ce que les parties ont des pénalités si elles rompent les négociation, horsmis l'approbation des actionnaires, quelques sont les autres clauses suspensives, est-ce que Meunier peut-être vicieux pour inclure une pénalité de rupture si les actionnaires refusent ?

Bref.. Un petit tuto de la réglementation qui encadre les négos exclusivent comme tu en as le talent.
 

euro17

Member
Pour faire simple :
Des négos exclusives font suite à une lettre d'intention définissant les termes principaux et un prix (même si celui ci est issu d'un mécanisme complexe)
Ces négos exclusives interdisent d'autres négos avec un tiers.
Ensuite, ces négos sont cadrées dans une durée (que l'on ne connait pas ici).
Ces négos ont donc toujours une fourchette de prix et des conditions...

Si le délai expire sans accord, les négos ne sont plus exclusives, mais peuvent se poursuivre.


Lors des négos, le prix final n'est pas encore validé, mais il y a normalement une fourchette de prix de l'acheteur et du vendeur qui entre dans la ZOPA, (Zone d'Accord Potentiel en français).
Et toutes les conditions associées sont discutées. Se pose là le problème du business croisé pour lequel TFco aurait obligation de traiter avec Eviden. Montants, durées, clients inclus et exclus....
C'est l'objet même des négos.

Bref, c'est un élément important que le Board se doit de communiquer, mais ce n'est pas une garantie de succès.

A l'époque d'Airbus, c'étaient des négos non exclusives.
Mais, aujourd'hui, Atos ne pourrait pas entrer en négos avec Airbus par exemple, à mois qu'ils n'aient définis des négos exclusives que pour la partie TFco (ce qui me paraît peu probable vu qu'lis intègrent une prise de participation dans Eviden).

Etant donné l'impact de l'annonce, je ne sais pas comment ces négos vont se développer, mais elles démarrent très mal (ou très bien si on est de l'autre côté).

Meunier semble avoir joué son va-tout avec le coup de l'AK à 20 € pour une petite partie d'Eviden.
C'est un cop de comm raté, et pour Kretinsky, c'est même drôle. Car lui, il sait précisément (et c'est le seul) le montant que cela représente et le % associé . Il a tout simplement intégré ce coût dans le coût global de rachat (c'est à dire une miette).


Le seul élément qui peut intervenir en même temps que des négos exclusives, c'est un OPA, car étant extérieure aux parties en négo.

C'est bref, et peut-être avec quelques fautes, je suis en vacances....
 

map

Moderator
Membre du personnel
Merci de ces précisions.

Oui pour le coup des 7.5% et du prix de 20€. Je pense qu'il s'en foutait un peu que ce soit 15, 18 ou 20€, comme tu dis ça fait partit d'un coup global et qui faisait plaisir à Meunier marketinguement parlant, mais comme tu dis aussi c'est raté, et je pense qu'il a compris que ça rassurait Meunier qu'il ait des billes dans Eviden pour les ventes croisées.

Mon on peut aussi imaginer l'homme plus subtil, il sait que avec 9% à la fin de l'opération, il peut éjecter Meunier voir une partie du board à tout moment car il lui suffirait de ralier Sycomore et 2/3 autre plus les PP et il aurait très vite 15% ce qui est un seuil minimel assez courant pour réussir un raid anti direction.

Par contre si les discussions étaient très très avancées (on parle quand même depuis octobre 2022 (voir article Figaro sur le blog) et qu'on parle juste de se laisser le temps de figer sur les papier tous les détails d'un accord complexe de plusieurs centaines de pages, peut-il y a voir des pénalités importantes sur une des parties met fin aux négos.

Pour l'affaire Arnault et Le joailier américain Thimoty, l'accord était signé ou c'était négo exclusives ?

Dernière question, est-ce que les parties sous réserve qu'elles ne discutent pas avec d'autre avant la fin de la période, peuvent mettre fin aux négos de façon anticipée.

Enfin est-ce que la clause suspensive de l'accord des actionnaires pourrait être assortie d'une pénalité si elle n'était pas signée ?
 

condor

Member
Map sycomore est sorti encore une mauvaise news...
Maintenant soit vente de BDS soit OPA hostile le deal de kretinsky, je ne sens pas
 

condor

Member
Tu ne m'a pas répondu hier sur to idée de valorisation en cas de vente de BDS et en gardant tout le reste?
 

queb63

Active member

Atos : dissolution de l'action de concert entre Sycomore, ASDI et Nactis​

pas sorti mais ils ont dissous l'action pour le 28 juin dernier
 

condor

Member
Donc kretinsky aurait tout intérêt a ce qu'Airbus vienne l'épauler cela valoriserait sa participation directement.
Airbus veut BdS point barre...
Etant donné la valo de BDS ce ne serait pas illogique une AK relutive à 20 euros.
Acheter 20 pourcent au marché ferait remonter d'une manière phénoménale
En tout cas c'est stressant et compliqué.
 

euro17

Member
Airbus ne va pas prendre de part, il ne va pas s'engager s'il est minoritaire....
Soit il prend tout (BDS seul ou Eviden en totalité), soit il ne s'engagera pas.
Et Eviden sans BDS, je ne sais pas ce que cela vaudrait.
Donc, pour Airbus, c'est Eviden ou rien je pense.

Dans ce cas, c'est TFCO à Monsieur K et Eviden à Airbus.
 

phildij

Member
Pour "m'amuser", j'ai joué à une simulation sur une AK "réservée" (et relutive) à Airbus, à la place d'une AK dilutive ouverte aux PP. Voir le thread "Hypothèse de deal ; K à 7,5 % et Airbus à 30 %". On s'occupe comme on peut...

Et Airbus aurait 30 % avec 682 à 720 M €, plutôt que les 1200 M € de début d'année...
 

euro17

Member
Merci de ces précisions.

Oui pour le coup des 7.5% et du prix de 20€. Je pense qu'il s'en foutait un peu que ce soit 15, 18 ou 20€, comme tu dis ça fait partit d'un coup global et qui faisait plaisir à Meunier marketinguement parlant, mais comme tu dis aussi c'est raté, et je pense qu'il a compris que ça rassurait Meunier qu'il ait des billes dans Eviden pour les ventes croisées.

Mon on peut aussi imaginer l'homme plus subtil, il sait que avec 9% à la fin de l'opération, il peut éjecter Meunier voir une partie du board à tout moment car il lui suffirait de ralier Sycomore et 2/3 autre plus les PP et il aurait très vite 15% ce qui est un seuil minimel assez courant pour réussir un raid anti direction.

Par contre si les discussions étaient très très avancées (on parle quand même depuis octobre 2022 (voir article Figaro sur le blog) et qu'on parle juste de se laisser le temps de figer sur les papier tous les détails d'un accord complexe de plusieurs centaines de pages, peut-il y a voir des pénalités importantes sur une des parties met fin aux négos.

Pour l'affaire Arnault et Le joailier américain Thimoty, l'accord était signé ou c'était négo exclusives ?

Dernière question, est-ce que les parties sous réserve qu'elles ne discutent pas avec d'autre avant la fin de la période, peuvent mettre fin aux négos de façon anticipée.

Enfin est-ce que la clause suspensive de l'accord des actionnaires pourrait être assortie d'une pénalité si elle n'était pas signée ?
Pénalités si une partie met fin aux négos ? De base, non. Chaque partie assume ses frais. Mais cela peut dépendre des modalités de rupture. Si l'autre partie conteste la rupture des négos, il peut réclamer des dommages-intérêts si la rupture est jugée non justifiée. C'est possible, mais rare.

Dans l'affaire Arnault, c'est différent. Un compromis avait été signé de mémoire, et l'affaire a capoté suite à un courrier "non contraignant" du gouvernement Français qui demandait à LVMH de différer l'opération (c'était le contexte de taxation numérique et de possibles représailles US sur le secteur du luxe). En outre, des dégradations entre compromis et réalisation (pouvant faire partie de conditions suspensives), peuvent justifier la caducité du compromis....

Un fin anticipée est toujours possible si elle est intégrée dans les termes de la discussion (c'est à dire dans la lettre d'intention), ou, si les parties constatent en cours de négos des points pour lesquels pas d'accords sont possibles.

Pénalités si pas accord des actionnaires ? C'est peu probable, car la le board ne peut pas se prononcer au nom des actionnaires. C'est la raison pour laquelle les actionnaires votent pour la reconduction (ou non) des mandats du Conseil d'Administration (qui est supposé "créer de la valeur pour les actionnaires").
 

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