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Débâcles boursières, quel sort pour le ( petit ) actionnaire ?
Pour un journaliste financier, un investisseur en bourse, voire même un contribuable lambda, "assister" au naufrage boursier de trois valeurs emblématiques de la cote française, a tout d'abord quelque chose de la sidération.
En un an, Atos, le "champion" français de l'informatique et de la cybersécurité a chuté de 85%. Casino, né à Saint-Etienne, leader historique de la distribution, de l'hyper jusqu'au magasin de proximité en centre-ville, en passant par l'attractif et profitable Monoprix, s'est effondré de 95%. Quant à Orpea, l'ex locomotive des maisons de retraite, le recul est abyssal : plus de 100% !
Loin de moi l'idée de contester l’évidence qu'un investissement boursier ne soit pas automatiquement un placement de « bon père de famille. » En l’espèce, dans ces 3 cas emblématiques, les raisons sont mutuelles. Citons la stratégie de développement hasardeuse, l’endettement excessif, puis l’aveuglement des dirigeants , de leur conseil d’administration, coopté dans le secret des officines.
Sans oublier l’emprise du « politique », et de la technocratie. S’agissant d’Atos, en 10 ans, par une croissance externe à tout va, sans réelle stratégie (si ce n'est celle de son égo), au détriment de son core business, Thierry Breton, en toute impunité,
a mis à genoux l'entreprise maintenant confrontée à une dette colossale. Et le voilà, es qualité de Commissaire européen au marché intérieur, donnant des leçons auxn véritables entrepreneurs !
A l’extrême opposé de la chaîne de responsabilité, en cas de dégringolade boursière, le "petit porteur" se retrouve donc le principal dindon d'une sinistre farce.
Il ne le sait sans doute pas toujours, mais il est la toute dernière roue du carrosse en déconfiture. Et pourtant s’il avait été plus attentif aux propos des "dirigeants"n d'entreprises en grande difficulté, il ne se ferait pas "avoir" à chaque fois ! Ecoutons
l'arrogant Jean-Pierre Mustier, qui s'était illustré à la Société Générale lors du "hold-up" de son subordonné, Jérôme Kerviel. En 2008, le trader-fou avait fait perdre près de 5 milliards d'euros à la banque du boulevard Haussmann. Aujourd'hui
président... d'Atos, l'X-Mines expliquait doctement le 5 janvier 2024 au Figaro, lors de sa première interview officielle : notre priorité, c'est la poursuite de l'intérêt social d'Atos, au bénéfice de ses employés, de ses clients, de ses créanciers et ... de ses actionnaires, dans cet ordre-là. Mustier faisait simplement référence au cadre légal qui sied actuellement aux procédures de protection judiciaire - mandat ad hoc - bien et trop souvent "l'antichambre" du dépeçage et de la liquidation judiciaire.
Monsieur le ministre de la Justice, permettez-moi de contester ce tout à fait arbitraire classement des "bénéficiaires" d’une par définition très limitée, voire même improbable, indemnisation partielle ! Monsieur le ministre de la Justice, soyez davantage attentif à la pertinence de l’avis et des droits à la transparence financière de l’actionnaire individuel, qui, sans filet, engage son épargne personnelle sur son intime conviction d'une dynamique de marché. Alors que confortablement installés parmi les créanciers prioritaires, les banquiers se sont dès l’origine « couverts » par des garanties absolument léonines, comparables à celles prises sur un infortuné emprunteur lambda.
« En face », les dirigeants imprudents, mais non responsables sur leurs biens propres, avec l’argent de leurs diverses catégories d’investisseurs, n’hésitent pas à recourir, en toutes circonstances au « concours de cabinets spécialistes » qui facturent de méga commissions sur une bien hypothétique réorganisation, au prix de la ruine des actionnaires et du licenciement de nombreux salariés. Orpea, Casino et Atos aujourd’hui en apportent la démonstration.
Même si elle s'est partiellement déconsidérée en siégeant, pendant plus de 10 ans, jusqu'en ... 2022, au conseil d'administration d'Atos, l'infatigable présidente de l'ADAM, l'Association de Défense des Actionnaires Minoritaires, disait cela dans sa tribune au Echos du 20 octobre 2023. Point crucial souligné par Colette Neuville :
l’intervention des actionnaires ne doit pas être combattue mais considérée avec attention. Lorsqu’ils soulèvent des sujets dans les assemblées générales ou auprès des administrateurs et du management, c’est souvent à juste titre, pour
attirer l’attention des dirigeants sur les problèmes qu’ils ont décelés, et ce au terme d’analyses beaucoup plus pertinentes que ne veulent bien l’admettre les directions d’entreprise dans la plupart des cas. Certains connaissent mieux
leurs dossiers que les administrateurs auxquels ils s’adressent et les entreprises auraient tout à gagner en les considérant comme des partenaires et non des adversaires.
Pas étonnant que la majorité de nos compatriotes se tienne à l'écart de l'étrange population de "boursicoteurs," comme elle les qualifie avec un brin de mépris. La France est encore loin d'être un pays d'actionnariat populaire : après avoir culminé
à plus de 6 millions dans la deuxième moitié des années 2000, le nombre d'actionnaires directs reste inférieur à 4 millions, observait, en mai 2023 Philippe Crevel, le directeur du cercle de réflexion le Cercle de l'épargne. En comparaison
avec les 69 millions d'actionnaires aux Etats-Unis, notait déjà Les Echos en 1999, le désamour national est flagrant. Autre point de référence, en Europe, cette fois, l'Allemagne compte 13 millions d'actionnaires privés, Les Echos, octobre 2000. Et encore ce chiffre ne tient-il pas entièrement compte du nombre d'actionnaires allemands dans les sociétés non cotées.
Comparaison n'est pas raison, mon propos ne vise pas à analyser le pourquoi du comment et les conséquences ou non de la maigre appétence de nos concitoyens pour la détention d'actions. Il vise, on l’aura compris, à obtenir, pour l’actionnaire,
individuel, dans un schéma de déconfiture, une écoute, une prise en charge, une « protection » décente, une mise à niveau digne des autres parties prenantes, compte tenu des risques préalablement encourus.Si nos dirigeants, d’aujourd’hui et de demain, veulent vraiment réconcilier une bonne fois pour toutes les français avec une partie significative du financement de leurs entreprises, pas seulement du CAC 40, mais surtout de l’indispensable tissu d’ETI, Entreprises de Taille Intermédiaire, ce maillage territorial qui fait le succès des industries allemande et italienne, ils doivent, condition sine qua non réformer au plus vite le droit des entreprises en difficulté. En instituant , notamment pour le mandataire ad hoc chargé de négocier avec les différents créanciers. une « feuille de route » donc plus équilibrée. Dans les 3 dossiers, Atos, Casino, Orpéa, c’est maître Hélène Bourbouloux, qui préside à cet « équilibre » des créances, équilibre dont sont encore une fois quasiment exclus les actionnaires, petits et individuels, spécialement. Or, de la part des mandataires judiciaires, et, avant la débâcle, de celle des dirigeants et de leurs conseils d’administration, par trop « consanguins », dans l’entre-soi de la rue Montaigne et de Saint-Germain-des-Prés, les petits actionnaires ont DROIT à l’obligation d’une transparence comparable de l’information financière ! Aujourd’hui, ce DEVOIR de transparence financière leur est dénié par cette camarilla. Ce qui participe à l’entretien de ces scandales boursiers. A REPETITION.
>à propos de Pierre-Dominique Cochard
Ex grand reporter à Valeurs Actuelles & au Figaro-Magazine. Ai co-dirigé notre entreprise familiale de
produits aromatiques. Et exercé des responsabilités dans le marketing (horloger), la communication
(bancaire), ainsi que des charges d’enseignement.
Pour un journaliste financier, un investisseur en bourse, voire même un contribuable lambda, "assister" au naufrage boursier de trois valeurs emblématiques de la cote française, a tout d'abord quelque chose de la sidération.
En un an, Atos, le "champion" français de l'informatique et de la cybersécurité a chuté de 85%. Casino, né à Saint-Etienne, leader historique de la distribution, de l'hyper jusqu'au magasin de proximité en centre-ville, en passant par l'attractif et profitable Monoprix, s'est effondré de 95%. Quant à Orpea, l'ex locomotive des maisons de retraite, le recul est abyssal : plus de 100% !
Loin de moi l'idée de contester l’évidence qu'un investissement boursier ne soit pas automatiquement un placement de « bon père de famille. » En l’espèce, dans ces 3 cas emblématiques, les raisons sont mutuelles. Citons la stratégie de développement hasardeuse, l’endettement excessif, puis l’aveuglement des dirigeants , de leur conseil d’administration, coopté dans le secret des officines.
Sans oublier l’emprise du « politique », et de la technocratie. S’agissant d’Atos, en 10 ans, par une croissance externe à tout va, sans réelle stratégie (si ce n'est celle de son égo), au détriment de son core business, Thierry Breton, en toute impunité,
a mis à genoux l'entreprise maintenant confrontée à une dette colossale. Et le voilà, es qualité de Commissaire européen au marché intérieur, donnant des leçons auxn véritables entrepreneurs !
A l’extrême opposé de la chaîne de responsabilité, en cas de dégringolade boursière, le "petit porteur" se retrouve donc le principal dindon d'une sinistre farce.
Il ne le sait sans doute pas toujours, mais il est la toute dernière roue du carrosse en déconfiture. Et pourtant s’il avait été plus attentif aux propos des "dirigeants"n d'entreprises en grande difficulté, il ne se ferait pas "avoir" à chaque fois ! Ecoutons
l'arrogant Jean-Pierre Mustier, qui s'était illustré à la Société Générale lors du "hold-up" de son subordonné, Jérôme Kerviel. En 2008, le trader-fou avait fait perdre près de 5 milliards d'euros à la banque du boulevard Haussmann. Aujourd'hui
président... d'Atos, l'X-Mines expliquait doctement le 5 janvier 2024 au Figaro, lors de sa première interview officielle : notre priorité, c'est la poursuite de l'intérêt social d'Atos, au bénéfice de ses employés, de ses clients, de ses créanciers et ... de ses actionnaires, dans cet ordre-là. Mustier faisait simplement référence au cadre légal qui sied actuellement aux procédures de protection judiciaire - mandat ad hoc - bien et trop souvent "l'antichambre" du dépeçage et de la liquidation judiciaire.
Monsieur le ministre de la Justice, permettez-moi de contester ce tout à fait arbitraire classement des "bénéficiaires" d’une par définition très limitée, voire même improbable, indemnisation partielle ! Monsieur le ministre de la Justice, soyez davantage attentif à la pertinence de l’avis et des droits à la transparence financière de l’actionnaire individuel, qui, sans filet, engage son épargne personnelle sur son intime conviction d'une dynamique de marché. Alors que confortablement installés parmi les créanciers prioritaires, les banquiers se sont dès l’origine « couverts » par des garanties absolument léonines, comparables à celles prises sur un infortuné emprunteur lambda.
« En face », les dirigeants imprudents, mais non responsables sur leurs biens propres, avec l’argent de leurs diverses catégories d’investisseurs, n’hésitent pas à recourir, en toutes circonstances au « concours de cabinets spécialistes » qui facturent de méga commissions sur une bien hypothétique réorganisation, au prix de la ruine des actionnaires et du licenciement de nombreux salariés. Orpea, Casino et Atos aujourd’hui en apportent la démonstration.
Même si elle s'est partiellement déconsidérée en siégeant, pendant plus de 10 ans, jusqu'en ... 2022, au conseil d'administration d'Atos, l'infatigable présidente de l'ADAM, l'Association de Défense des Actionnaires Minoritaires, disait cela dans sa tribune au Echos du 20 octobre 2023. Point crucial souligné par Colette Neuville :
l’intervention des actionnaires ne doit pas être combattue mais considérée avec attention. Lorsqu’ils soulèvent des sujets dans les assemblées générales ou auprès des administrateurs et du management, c’est souvent à juste titre, pour
attirer l’attention des dirigeants sur les problèmes qu’ils ont décelés, et ce au terme d’analyses beaucoup plus pertinentes que ne veulent bien l’admettre les directions d’entreprise dans la plupart des cas. Certains connaissent mieux
leurs dossiers que les administrateurs auxquels ils s’adressent et les entreprises auraient tout à gagner en les considérant comme des partenaires et non des adversaires.
Pas étonnant que la majorité de nos compatriotes se tienne à l'écart de l'étrange population de "boursicoteurs," comme elle les qualifie avec un brin de mépris. La France est encore loin d'être un pays d'actionnariat populaire : après avoir culminé
à plus de 6 millions dans la deuxième moitié des années 2000, le nombre d'actionnaires directs reste inférieur à 4 millions, observait, en mai 2023 Philippe Crevel, le directeur du cercle de réflexion le Cercle de l'épargne. En comparaison
avec les 69 millions d'actionnaires aux Etats-Unis, notait déjà Les Echos en 1999, le désamour national est flagrant. Autre point de référence, en Europe, cette fois, l'Allemagne compte 13 millions d'actionnaires privés, Les Echos, octobre 2000. Et encore ce chiffre ne tient-il pas entièrement compte du nombre d'actionnaires allemands dans les sociétés non cotées.
Comparaison n'est pas raison, mon propos ne vise pas à analyser le pourquoi du comment et les conséquences ou non de la maigre appétence de nos concitoyens pour la détention d'actions. Il vise, on l’aura compris, à obtenir, pour l’actionnaire,
individuel, dans un schéma de déconfiture, une écoute, une prise en charge, une « protection » décente, une mise à niveau digne des autres parties prenantes, compte tenu des risques préalablement encourus.Si nos dirigeants, d’aujourd’hui et de demain, veulent vraiment réconcilier une bonne fois pour toutes les français avec une partie significative du financement de leurs entreprises, pas seulement du CAC 40, mais surtout de l’indispensable tissu d’ETI, Entreprises de Taille Intermédiaire, ce maillage territorial qui fait le succès des industries allemande et italienne, ils doivent, condition sine qua non réformer au plus vite le droit des entreprises en difficulté. En instituant , notamment pour le mandataire ad hoc chargé de négocier avec les différents créanciers. une « feuille de route » donc plus équilibrée. Dans les 3 dossiers, Atos, Casino, Orpéa, c’est maître Hélène Bourbouloux, qui préside à cet « équilibre » des créances, équilibre dont sont encore une fois quasiment exclus les actionnaires, petits et individuels, spécialement. Or, de la part des mandataires judiciaires, et, avant la débâcle, de celle des dirigeants et de leurs conseils d’administration, par trop « consanguins », dans l’entre-soi de la rue Montaigne et de Saint-Germain-des-Prés, les petits actionnaires ont DROIT à l’obligation d’une transparence comparable de l’information financière ! Aujourd’hui, ce DEVOIR de transparence financière leur est dénié par cette camarilla. Ce qui participe à l’entretien de ces scandales boursiers. A REPETITION.
>à propos de Pierre-Dominique Cochard
Ex grand reporter à Valeurs Actuelles & au Figaro-Magazine. Ai co-dirigé notre entreprise familiale de
produits aromatiques. Et exercé des responsabilités dans le marketing (horloger), la communication
(bancaire), ainsi que des charges d’enseignement.