Challenge sort un nouvel article

maxmax

Member
Consultable sur le forum Boursorama
Le dossier Atos n'en finit pas d'attiser les passions dans les milieux de la politique et de la finance. Mais ce n'est pas tout, la scission d'Atos en deux parties et la vente d'une d'entre elles au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky suscite également des réactions dans le secteur du nucléaire.

Ainsi, Challenges révèle une note adressée le 6 septembre dernier à l'Elysée et rédigée par Daniel Verwaerde, ancien administrateur du CEA (Commissariat à l'Energie Atomique), et toujours consulté par le Conseil de Politique Nucléaire qui défend l'idée d'un "plan de sauvetage d'Atos alternatif aux menaces de démantèlement". Atos et le CEA collaborent depuis de longues années pour la mise au point de supercalculateurs destinés à avoir des applications civiles ou militaires dans la simulation des essais et des armes nucléaires.

La préoccupation majeure de l'auteur de la note, toujours très influent dans le secteur du nucléaire, concerne la "souveraineté numérique" de la France. Une préoccupation partagée par le groupe LR à l'Assemblée nationale qui doit proposer cette semaine un amendement au projet de loi visant à réguler l'espace numérique pour sécuriser les "entreprises stratégiques" en allant jusqu'à la nationalisation si nécessaire.

Atos, "fournisseur clef de la défense nationale"
Daniel Verwaerde ne va pas jusque là dans sa note même s'il souhaite "attirer lattention sur la situation particulièrement critique que traverse lentreprise Atos qui doit être considérée comme une entreprise majeure de la souveraineté numérique de la France, avec les enjeux stratégiques qui découlent de cette situation."

L'ancien administrateur du CEA souhaite d'abord rappeler que bien que coté en Bourse, le spécialiste de services du numérique "n'a plus aucun actionnaire de référence" et qu'il "est confronté à une détérioration grave de ses performances qui résulte de l'absence de stratégie cohérente, dacquisitions ratées ou inopportunes et de problèmes de gestion".

Une situation qui entrave, selon lui, "la capacité de l'entreprise à innover, capacité qui avait fait sa réputation et qui lui a permis de sétablir comme le fournisseur clef de La Défense nationale, notamment de la Dissuasion, en matière de supercalculateurs et de cyber-technologies." Un choix stratégique majeur qui remonte notamment à l'acquisition de Bull en 2014 quand Atos était dirigée par Thierry Breton, aujourd'hui commissaire européenne.

Atos BDS (ex-Bull) est considéré dans les milieux de la défense comme le seul constructeur français et européen capable de fournir de manière autonome les supercalculateurs dont le ministère des Armées a besoin pour la dissuasion nucléaire française et donc un enjeu majeur pour la souveraineté nationale.

L'hypothèse Kretinsky, un démantèlement fatal à l'entreprise
En revanche, le constat de la note est sans appel sur les erreurs commises par les différentes directions d'Atos sur la stratégie industrielle du groupe "inefficace" et des initiatives "malheureuses" qui sont en train de "conduire à la compromission des compétences les plus sensibles pour la dissuasion et à la remise en cause de lintégrité de lentreprise qui se traduisent aujourdhui par un projet de démantèlement".

S'il ne cite pas l'actuel président du conseil d'administration du groupe, Bertrand Meunier, ni le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, l'ex-administrateur du CEA dénonce clairement le projet de scission d'Atos en deux entités, Eviden et TechFoundation, qu'il qualifie de "démantèlement". Un démantèlement qui serait "fatal" à l'entreprise s"il se réalisait et, corollaire classique, lexposerait à des tentatives multiples de prédations industrielles et financières. Sous-jacentes à cette situation, des contraintes financières qui résultent dune accumulation de déficits et de dettes sajoutent aux difficultés structurelles et lexposent à une cessation de paiement imminente".

Daniel Verwaerde appelle donc l'Etat à "marquer son désaccord de toute urgence" à la cession de TechFoundation à Daniel Kretinsky, actuellement en "négociations exclusives" avec Atos et conseille un "plan alternatif préservant lintégrité de lentreprise et assurant son développement à moyen terme".

D'abord, selon lui, "les deux divisions qui constituent en effet aujourdhui Atos, Eviden et TechFoundation, ne pourront pas se développer lune sans lautre." Une façon précise de contester le plan élaboré par l'actuelle direction d'Atos : Il précise : "Effectuer une scission de lensemble pour céder le contrôle de lune ou lautre de ces divisions conduirait à la mort certaine des deux à relativement court terme. Une telle stratégie est de plus inacceptable par les banques créancières".

Un risque également pointé par les petits actionnaires d'Atos dont certains redoutent une procédure de sauvegarde sur une des filiales pour éviter le dépôt de bilan.

Une restructuration pour se concentrer sur les activités stratégiques du groupe
Pour échapper à cette issue critique, l'auteur préconise un plan en cinq points qui comprend une atténuation de la pression financière sur l'entreprise par une augmentation de capital d'un milliard d'euros, un nouveau pacte d'actionnaires qui pourrait comprendre un ou deux acteurs reconnus de la défense - le groupe Thales est régulièrement cité -, du numérique et de la cyber français associés avec un investisseur institutionnel, une gouvernance rénovée tant au niveau de la direction que du conseil d'administration - une façon "diplomate" de dire que l'actuelle direction d'Atos devrait sauter. Mais également une restructuration profonde de l''entreprise qui devra se focaliser sur ses activités stratégiques, ce qui pourrait conduire à une division par trois de l'actuelle taille d'Atos.

En conclusion, l'auteur de la note estime que "la gravité de la situation dAtos appelle une réponse immédiate et concertée de l'État avec les initiateurs de ce plan et toutes les parties intéressées pour préserver les intérêts stratégiques de la France en matière industrielle et de souveraineté". Une façon claire de privilégier une solution 100% française dans la restructuration d'Atos.
 

hayd75

Active member
Dans tous les cas, il y aura besoin d'une AK. Ce sont des années de galères à suivre même si la société survie.
Je ne vois pas du tout ton raisonnement. L'AK est obligatoire sans vente d'actifs. Atos n'a plus les moyens de financer tous ces actifs.

Question un peu idiote:

En quoi le département "supercalculateur" dépend de tout le reste? L'infogérance, le cloud, la cybersécurité?
 

map

Moderator
Membre du personnel
En quoi le département "supercalculateur" dépend de tout le reste? L'infogérance, le cloud, la cybersécurité?
Il y a 2 entités à distinguer. Les super-calcultateurs type léonardo et Atos en vend entre 1 et 3 par an et les HPC où là les chiffres comme d'habitude chez Atos sont impossibles à savoir, mais où on serait plus sur une demi douzaine de HPC par mois. Je crois qu'on est à 3/4M€
 

hayd75

Active member
Il y a 2 entités à distinguer. Les super-calcultateurs type léonardo et Atos en vend entre 1 et 3 par an et les HPC où là les chiffres comme d'habitude chez Atos sont impossibles à savoir, mais où on serait plus sur une demi douzaine de HPC par mois. Je crois qu'on est à 3/4M€
Oui et l'élément de souveraineté nationale c'est juste les super-calculateurs, un département qui doit se vendre très bien à un groupe français qui a les moyens de le développer et qui est avant tout une "gloire nationale" et qui doit avoir un FCF nul.

Je trouve cet article, et le contenu de la lettre vraiment étrange, laissant penser que soudainement tous les départements sont fondamentalement liés alors qu'Atos est un patchwork.
 

map

Moderator
Membre du personnel
et qui doit avoir un FCF nul.
Tout à fait. La MOP de Big Data est de 1.5%. Donc quand on enlève les frais financiers et tout le tralala... C'est le TFCo d'Eviden.

D'ailleurs il faut noter que c'est une activité qui demande un renouvellement de l'outil de production tous les 4/5 ans et que les 400M€ d'investissement pour renouveler l'outil dans le CMD du 14 juin n'a toujours pas été réalisé.
Donc plus l'outil de production vieillit, plus la MOP se détériore.

Ceux qui sont le plus défaitiste aujourd'hui c'est les salariés. Nombre m'ont dit avoir passé leurs actions aux pertes et profits.
 

hayd75

Active member
Pourquoi si aucun investissement n'a été fait sont-ils quatrième au monde?
L'investissement est fait en continu depuis des années. Tu ne perds pas ton "niveau" en 1 an tout de même. Map pointe juste qu'il va falloir refaire de lourds investissements très bientôt, investissement sûrement retardés ou peut être impossible à faire en ce moment.
 

map

Moderator
Membre du personnel
Pourquoi si aucun investissement n'a été fait sont-ils quatrième au monde?
Les investissements sont fait tous les 4/5 ans. Léonardo a été conçu début 2021, assemblé début 2022 terminé à l'été 2022 et livré en octobre 2022. La concurrence, elle progresse et pas Atos.
 

map

Moderator
Membre du personnel
Léonardo est inférieur au Fugaku Fujitsu de 2020. Ca vous donne une idée du retard...

1695219765325.png
 

Elvod

New member
Dsl @map mais tes comparaisons ne sont pas bonnes...
Le test de puissance (un programme appelé linpack qu'on fait tourner) n'a pas été effectué sur l'intégralité du cluster HPC de Leonardo car le build n'était pas fini mais il etait important de communiquer avant la messe annuelle HPC (SC 2022). Refaire le benchmark plus tard a un coût (energie, occupation des serveurs etc...).
Ce qui est important aujourd'hui sur les HPC c'est le cout ramené au Petaflop ainsi que le rendement énergétique. Apres t'as des subtilités comme le ratio de GPU vs CPU qui oriente la machine vers des cas d'usage différents (l'IA a besoin de bc de GPU, la où la simulation numérique a plus besoin de CPU). Le benchmark favorise les machines à GPU.
 

Stock Update

Membres en ligne

Statistiques du forum

Sujets
3 267
Messages
35 618
Membres
752
Dernier membre
LeGrouffon
Haut