Atos écartelé entre Airbus et Daniel Kretinsky

keru2

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Deux extraits
Les discussions avec Airbus ne sont pas les seules à occuper la direction d’Atos. Selon nos informations, elle discute en parallèle avec Daniel Kretinsky (actionnaire indirect du Monde), attiré pour sa part par les métiers historiques du groupe dans l’infogérance
Atos devrait le payer pour reprendre sa filiale, à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros pour assurer le besoin en fonds de roulement de Tech Foundations et financer son redémarrage. Autre sujet de négociations : les garanties de passifs, notamment les engagements de retraite des filiales allemandes.
Publié dans le monde aujourd'hui à 10h01
 

lamaban

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Lourdement déficitaire en 2021, à hauteur de 2,9 milliards d’euros, Atos va un peu moins mal. Le groupe d’informatique, dont le chiffre d’affaires a recommencé à progresser en 2022, de 1,3 %, a divisé par trois sa perte nette. Surtout, « c’est la première fois depuis deux ans que nous atteignons nos objectifs », souffle, soulagé, mardi 28 février, son président, Bertrand Meunier. Sans les charges liées à la restructuration lancée en juin 2022, Atos a quasiment stoppé son hémorragie de cash. « Certains ne croyaient pas en notre plan. Ces résultats démontrent que nous avons pris la bonne direction », affirme M. Meunier. Avec, au bout du chemin, un probable découpage total de l’entreprise.

Atos a annoncé le 16 février avoir engagé des négociations avec Airbus pour lui vendre 29,9 % du capital d’Evidian, sa future filiale qui regroupe ses activités les plus glamour, dans la cybersécurité, le big data et les supercalculateurs. Sa valeur est estimée à 7 milliards d’euros, dont 3 milliards de dette. « La proposition d’Airbus répond aux trois critères que nous nous étions fixés pour ouvrir des discussions : une valorisation intéressante pour Evidian, une solidité financière de l’acquéreur et une complémentarité industrielle forte », insiste M. Meunier.

« Un partenariat stratégique et technologique entre Airbus et Evidian » serait bénéfique aux deux sociétés, en « renforçant leur offre et leur positionnement respectifs dans les segments de marché critiques du numérique et de la sécurité », explique Airbus. « Le groupe d’aéronautique n’a pas de division cyber dédiée mais, depuis plusieurs années, ce type de services se diffuse dans ses trois plates-formes industrielles (avions civils, hélicoptères, défense et spatial) et à vocation à prendre de l’ampleur, par exemple avec le développement du système de combat aérien du futur (SCAF), piloté par informatique dans le cloud », ajoute une source proche.

De rares candidats

Ces arguments ne convainquent pas TCI. Le fonds d’investissement britannique, détenteur d’un peu plus de 3 % du capital d’Airbus depuis des années, ne voit pas d’intérêt à ce que le groupe d’aéronautique dépense un peu plus d’un milliard d’euros pour acheter une part minoritaire d’une société de cybersécurité. « Ce serait des capitaux échoués et une utilisation extrêmement inefficace des fonds des actionnaires », tance TCI qui préférait qu’Airbus utilise ses « cash-flows prodigieux et croissants » pour « augmenter le dividende ou racheter ses propres actions ». Frondeur, TCI a adressé le 20 février une série de seize questions en prévision de l’assemblée générale d’Airbus du 19 avril. Airbus a prévu d’y répondre.

Si les négociations avancent bien avec le fabricant d’avions, le président d’Atos n’a jamais fermé la porte à une proposition concurrente : « Si elle remplit nos trois critères, nous l’examinerons. » Mais les candidats se font rares. Intéressé, Thales a finalement renoncé car il ne souhaite pas racheter tous les métiers d’Evidian. Les sociétés de conseil OnePoint et Astek ont levé le doigt mais n’ont pas fait d’offres.
Les discussions avec Airbus ne sont pas les seules à occuper la direction d’Atos. Selon nos informations, elle discute en parallèle avec Daniel Kretinsky (actionnaire indirect du Monde), attiré pour sa part par les métiers historiques du groupe dans l’infogérance, logés dans une société baptisée « Tech Foundations ». L’intérêt de l’homme d’affaires tchèque pour cette partie d’Atos avait été connu dès l’automne 2022. Le porte-parole de sa holding EPH avait démenti le 3 octobre « avoir acheté la moindre action Atos ». Mais trois semaines plus tard, Atos reconnaissait des marques d’intérêt. Daniel Kretinsky est aujourd’hui le seul encore en contact avec Atos, confirment plusieurs sources. Son porte-parole n’a pas répondu à nos sollicitations.

Malgré le début de redressement entrevu fin 2022, Tech Foundations reste mal en point et c’est justement ce qui attire l’homme d’affaires tchèque : il a construit sa fortune, estimée à 5,2 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) par Forbes, en reprenant à bon prix des actifs dont plus personne ne voulait, comme les centrales à charbon, en misant sur leur retour en grâce. Après l’énergie, la distribution ou les médias, Atos serait sa première incursion dans les services informatiques, un métier pas forcément sorcier mais qui demande une gestion au cordeau pour ne pas voir les petites marges qu’il génère partir dans le décor. A la course derrière le numéro un européen, son compatriote Capgemini, Atos n’a pas toujours su tenir ses contrats : en juin 2022, la direction du groupe estimait que 58 % de ses missions présentaient des marges inférieures à celles du marché et que 13 % perdaient de l’argent. Depuis le second semestre, Atos s’est employée à faire le ménage dans ces contrats non rentables.

L’espoir d’un retour à la rentabilité

Le pilotage de ces métiers est d’autant plus complexe qu’ils demandent une main-d’œuvre abondante. Tech Foundations emploie 48 000 personnes dans le monde. En revanche, une telle reprise ne poserait pas de problème de souveraineté, aucun contrat d’infogérance d’Atos n’étant réellement sensible pour la sécurité nationale.

Relancer une machine de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires reste périlleux et coûteux. Atos a estimé qu’il lui faudrait engager 1,1 milliard d’euros d’ici à 2026 pour redresser l’activité, dont 750 millions d’euros rien qu’en frais de restructuration. Ce plan permettrait d’espérer un retour à la rentabilité en 2025 et une génération de trésorerie positive en 2026. D’où les exigences de Daniel Kretinsky. Selon le schéma envisagé, l’homme d’affaires ne débourserait pas un centime. Au contraire, Atos devrait le payer pour reprendre sa filiale, à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros pour assurer le besoin en fonds de roulement de Tech Foundations et financer son redémarrage. Autre sujet de négociations : les garanties de passifs, notamment les engagements de retraite des filiales allemandes.

Le candidat repreneur ne veut pas non plus entendre parler de dette. Cela suppose donc de loger les emprunts d’Atos chez Evidian. Or, même si cette nouvelle filiale est rentable, une dette trop élevée risquerait de couper son élan. Mais la sortie pure et simple de Tech Foundations aurait le mérite de simplifier la tâche de la direction d’Atos qui n’aurait plus qu’à se concentrer sur l’avenir plus radieux d’un Evidian promis à Airbus.
Olivier Pinaud
 

euro17

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Je reste mesuré (voir sceptique) sur cette marque d'intérêt de Daniel Kretinsky.
Après être monté au Capital de FNAC (20% en juillet 2022) il voudrait à présent en prendre le contrôle. Il a un portfolio diversifié, mais de là à s'engager dans TFco, à moins qu'il entrevoit des synergies (avec FNAC peut-être), c'est un peu trop gros, il pourrait cibler plus petit comme boîte....
Ce qui m'intrigue aussi, c'est le timing. On est dans une journée avec publication de résultats qui sont accueillis positivement par le marché. Cette annonce aurait mérité une autre date (quelques jours plus tard par exemple), histoire de maintenir le momentum. 
Enfin, une annonce de ce type avec des termes et conditions bien particuliers, alors qu'Atos vient de faire connaître aujourd'hui (enfin hier) seulement la situation de redressement de TCfo, cela (ces termes et conditions) n'a plus vraiment de sens. Ces termes dataient d'avant les résus. Hors je vois mal Daniel Kretinsky avoir eu une connaissance détaillée de ces résus avant leur publication. Si c'était le cas, des communications auraient été faites, comme cela l'a été pour Airbus fin décembre/début janvier.
Bref, je me demande si Le Monde (journal généraliste et non économique) ne cherche pas à surfer sur la vague du jour....
Time will tell....
 

marcel

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Payer plusieurs centaines de millions (2,3,4 ???)pour vendre TFco sans dette... Mais bien sûr...

Ça revient à dire qu'après le plan de restructuration elle vaudrait moins que les 1.1millards - ces centaines de millions.
Soit combien ? 800millions ?

Ils parlent d'un retour aux bénéfices en 2025/2026 ? Mais ils ont lu le communiqué ? La MOP est positive dès cette année et le plan a déjà 3 ans d'avance.

Cet article n'a aucun sens. Jms Atos va payer aujourd'hui pour vendre TFco alors qu'une partie du travail est déjà fait et que la rentabilité arrive bien plus vite que prévu...

Après l'article de Challenges qui racontait vraiment de la "merde", c'est au tour du Monde de sortir le journal pour s'essuyer.


 

michako

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Attention quand même, tous les T4 d'ATOS ont toujours été le meilleur des T , un trimestre ne suffit pas comme preuve d'un retournement , le S1 2023 sera le juge de paix.
Pour ma part , j'ai beaucoup de respect pour cet homme (kretinsky) c'est un bon, comme on dit, j'ai vécu en Tchécoslovaquie, après la révolution de velours, (Tchéquie aujourd'hui) pas loin de Prague (ma femme est Tchèque) et j'ai vu au fil des années son évolution et son parcours, plus connu en Allemagne, il s’intéresse à la France depuis quelques années où il a fait une partie de ses études, il a bénéficié de la redistribution des biens appartenant aux familles avant l’arrivée  du communisme, le début de sa fortune s'est faite avec les centrales à charbon, il s'est intéressé aux médias,il a d'ailleurs prêté 14 millions a LIBERATION, il a des parts (%) chez CASINO,  FNAC DARTY aussi, pour ATOS, je n'y crois pas trop, je doute du sérieux de cette information, mais qui sait, et puis si ça peut mettre du piment a l'action !
 

tobias

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Oui @keru un émule de Bernard Tapie ce Kretinsky ;-) 
Je vous en avais déjà parlé mais il faut savoir que Saint Gobain a payé 243 millions d'euros pour se séparer de sa filiale Lapeyre en 2021. "Vendue" à des allemands.
Nonobstant, à la vue des résultats publiés hier soir, il serait je pense assez mal venu de "donner" TFCo qui nous prouve qu'un autre scénario plus glorieux et rémunérateur est possible à MT/LT. D'autant plus si le deal se fait avec Airbus et que la dette est reprise même partiellement par l'avionneur.
Y'a encore du jus et du potentiel chez TFCo :)
 

tobias

New member
Je tiens à préciser que je n'ai jamais considéré que Saint Gobain était une société bien gérée..
 

marcel

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Perso, Je ne critique pas ce M. Kretinsky que je ne connais pas et qui est certainement très bien mais l'article et son contenu.
Peut-être qu'il est en contact, mais l'histoire des centaines de millions qu'Atos donnerait à ce monsieur pour se débarrasser de TFco n'est absolument pas actualisé avec les données du jour très encourageante sur l'infogerance.

Pourquoi le sortir maintenant ?

Sinon, je suis tt à fait d'accord que les résultats doivent être lissés sur l'année pour avoir du sens. En revanche, le T4 2021 était catastrophique.
 

marcel

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Je tiens à rajouter au sujet de Kretinsky qu'il possède 26.5% du journal le monde. Donc c'est pas très sain cette article...
 

matabeta

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Si on peut être payé des centaines de millions pour racheter Tfco sans dette et qui dégage de la marge, je vais également faire une offre. J' espère que Le Monde en parlera avec autant de sérieux. Je suis très sérieux.
 

xxl2000

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Apparemment Reuter a publié la même info que la Direction d'Atos discute avec Kretinski. Je ne comprends pas cette intention de se séparer de TfCo. La Direction n'a pas confiance ?
 

boson

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Nan mais je suis d'accord, dans ce cas on fonde une société ensemble et on reprend TFCO, mais d'où donner de l'argent + Evidian porte la dette ? Il rêve
 

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