Article sur l'usine nouvelle

https://www.usinenouvelle.com/editorial/atos-a-l-affut-des-solutions-pour-construire-des-supercalculateurs-embarquant-des-technologies-europeennes.N2095286

 

romytaneu

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C'est énorme !

 
Merci pour l'article. Si quelqu'un l'a en entier, je suis preneur.

Atos à l’affût des solutions pour construire des supercalculateurs embarquant des technologies européennes
L'Usine Nouvelle






Alors qu’il dépend aujourd’hui exclusivement de processeurs américains pour ses supercalculateurs, Atos suit de près les initiatives de développement de processeurs européens. Le constructeur français pourrait commencer à embarquer ces technologies Made in Europe en 2023. De quoi répondre à la montée des exigences de souveraineté dans le calcul intensif tant chez les Etats que chez les grands industriels.


Le français Atos se targue d’être le seul constructeur européen de supercalculateurs. Une position qui en fait un instrument stratégique de souveraineté de l’Europe dans la course au calcul intensif. Mais dans deux des technologies clés des supercalculateurs, à savoir les processeurs de calcul et les accélérateurs de certaines tâches de traitement comme celles liées à l’intelligence artificielle, il dépend exclusivement de trois fournisseurs américains : Intel, AMD et Nvidia. Une dépendance qui pourrait bientôt s’atténuer .





 

roitelet

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L'Usine Nouvelle

Atos à l’affût des solutions pour construire des supercalculateurs embarquant des technologies européennes
Alors qu’il dépend aujourd’hui exclusivement de processeurs américains pour ses supercalculateurs, Atos suit de près les initiatives de développement de processeurs européens. Le constructeur français pourrait commencer à embarquer ces technologies Made in Europe en 2023. De quoi répondre à la montée des exigences de souveraineté dans le calcul intensif tant chez les Etats que chez les grands industriels.

Le français Atos se targue d’être le seul constructeur européen de supercalculateurs. Une position qui en fait un instrument stratégique de souveraineté de l’Europe dans la course au calcul intensif. Mais dans deux des technologies clés des supercalculateurs, à savoir les processeurs de calcul et les accélérateurs de certaines tâches de traitement comme celles liées à l’intelligence artificielle, il dépend exclusivement de trois fournisseurs américains : Intel, AMD et Nvidia. Une dépendance qui pourrait bientôt s’atténuer .

«Nous suivons de près les initiatives de développement et de production de processeurs de calcul intensif en Europe, confie à L’Usine Nouvelle Jean-Philippe Poirault, le patron de l’activité big data et sécurité d’Atos, qui fera partie de la future société Evidian que le groupe prévoit de scinder en juin prochain. Nous attendons que ces processeurs soient disponibles pour commencer à construire des machines de calcul à technologies européennes. » Aucune échéance n’est fixée à ce stade. Mais compte tenu de la feuille de route de la start-up SiPearl, qui incarne le rêve de l’Europe de devenir autonome dans les processeurs de calcul intensif, cela pourrait intervenir en 2023. Son processeur Rhea s’appuie sur la propriété intellectuelle de la société britannique ARM et l’architecture open source RISC-V. Il sera toutefois fabriqué à Taïwan par le fondeur de puces TSMC avec une technologie de 6 nanomètres. La dernière plateforme de supercalculateur XH3000 d’Atos, lancée en février 2022, est d’ailleurs compatible avec le processeur Rhea.

L'alternative Kalray
Pour l’accélérateur de calcul, au moins une alternative européenne aux solutions américaines existe déjà : le processeur Coolidge de la start-up française Kalray. Il pourrait être utilisé en tandem avec le processeur Rhea de SiPearl. Atos suit également les travaux du consortium européen EPI (European Processor Initiative) dont il est membre et qui a produit en 2021 sa première puce d’accélération de calcul sur la base de l’architecture open source RISC-V, gage d’indépendance et de souveraineté. Mais il ne s’agit encore que d’une puce de test destinée à valider la technologie retenue pour sa conception. Le consortium travaille à la miniaturiser. L’espoir européen réside sur la création d’une start-up dédiée à son industrialisation à l'instar de SiPearl dans les processeurs de calcul.

Un supercalculateur combine des dizaines, voire des centaines de milliers de processeurs. Leur réseau d'interconnexion constitue la troisième technologie-clé. Ici, c’est Nvidia qui règne en maitre avec sa technologie de réseau Infiniband. Pour se libérer de ce monopole, Atos a développé, il y a 10 ans, sa propre technologie d’interconnexion BXI. Elle équipe notamment le supercalculateur Exa1 fourni à partir de 2021 à la branche militaire du CEA.

Deux grandes puissances du calcul intensif ont déjà pris leur indépendance dans les processeurs de calcul vis-à-vis des Etats-Unis : d’abord la Chine avec une technologie propriétaire, puis le Japon avec un processeur développé par Fujitsu sur la base d’une technologie ARM. L’Union européenne cherche à suivre leurs exemples.

L'Europe en course pour combler son retard
Mais pas question de couper les liens avec Intel, AMD et Nvidia. «Ce sont des partenaires importants pour nous, affirme Jean-Philippe Poirault. Ils le resteront. Nous profitons de notre position dans la cybersécurité pour ajouter, au-dessus de leurs matériels, une couche logicielle de sécurité.» Une précaution censée atténuer les risques liés à l’utilisation de technologies non européennes. Atos regarde avec intérêt l’expansion des capacités de production d’Intel en Europe, avec notamment le projet d’une megafab à Magdebourg, en Allemagne. Cela offre l’avantage de sécuriser la chaine logistique et de donner une dimension européenne aux processeurs sortant des usines d’Intel en Europe, même si les composants restent de conception américaine.

Le calcul intensif fait l’objet d’une course effrénée entre les Etats-Unis, la Chine, le Japon et l’Union européenne, avec comme horizon le passage aux exaflops, c’est-à-dire à des supercalculateurs capables d’effectuer des milliards de milliards d’opérations en virgule flottante par seconde, alors que la puissance de calcul des machines actuellement en service se compte en petaflops, c’est-à-dire en millions d’opérations en virgule flottante par seconde. Il en va de l’inventivité de leurs recherches académiques et de la compétitivité de leurs industries.

Avec l’initiative EuroHPC, l’Union européenne entend combler son retard en équipant sa recherche d’une infrastructure de calcul intensif au top niveau. Huit supercalculateurs pétaflopiques ont été ainsi acquis, dont six remportés par Atos (les deux autres sont fournis par le constructeur américain HPE). Et cinq autres sont en projet, dont Jupiter, le premier supercalculateur exaflopique d’Europe, qui équipera le centre de recherche FJZ à Juliers, en Allemagne. Il représente un investissement de 273 millions d’euros. L’appel d’offre pour le choix de son constructeur est en cours. L’issue sera un test de la capacité d’Atos à rivaliser avec HPE dans les machines exaflopiques.

Réveil européen
Jean-Philippe Poirault salue une prise de conscience en Europe des enjeux stratégiques du calcul intensif. «Il y a eu un réveil des Etats européens à la faveur de la pandémie du Covid, estime-t-il. Ils ont compris qu’ils ne pourront pas être souverains sans une souveraineté dans le calcul intensif. C’est particulièrement vrai dans la recherche avec l’initiative EuroHPC. Mais ce réveil touche aussi les industriels dans la défense, le pétrole, l’énergie, l’aéronautique, la santé ou encore l’automobile. Ils ont, eux aussi, compris, la nécessité de mettre à niveau leurs moyens de calcul pour avancer sur le plan technologique et gagner en compétitivité.»

L’Union européenne se targue de disposer aujourd’hui de deux des quatre supercalculateurs les plus puissants au monde selon le dernier Top 500, le classement des 500 supercalculateurs les plus puissants de la planète publié en novembre 2022 : le Lumi, en Finlande, à la troisième place avec une puissance de calcul de 309 petaflops (1 petaflops vaut un million de milliards d’opérations en virgule flottante par seconde) selon le référentiel HPL Linpack, et le Leonardo, en Italie, à la quatrième place avec une capacité de 175 petaflops. Ils ont été acquis dans le cadre d’EuroHPC. Le premier est signé HPE et le second Atos.

Selon les chiffres communiqués à L’Usine Nouvelle par Hyperion, un cabinet américain spécialisé dans le calcul intensif, Atos fait figure de cinquième constructeur mondial de supercalculateurs avec 3,7 % du marché en 2021. Mais sur le marché européen des machines à plus de 500 000 dollars (le constructeur français n’est pas présent sur les segments en dessous de ce prix), il occupe la deuxième place avec une part d’environ 28 % du gâteau, derrière HPE, crédité d’une part d’un peu plus de 35 %. Il réalise en Europe plus de 95 % de son chiffre d’affaires total dans cette activité.
Commentaire :
Ce qui m'intéresse dans cet article est le positionnement de KALRAY startup française de DPU. Je suis actionnaire d'Atos et de KALRAY ?
 

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