Article Les Echos

sinwave

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Il n'est pas disponible dans la version papier du 30/08, quelqu'un aurait accès à la version en ligne ?
 

lillois

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Sur le papier, le plan semblait avoir tout pour convaincre. Début août, Atos se réjouissait d'avoir finalement trouvé un repreneur pour sa branche historique et lourdement endettée, Tech Foundations. Le groupe informatique annonçait être entré « en négociations exclusives » avec EP Equity Investment, le fonds du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Dans un communiqué, l'équipe dirigeante disait voir dans cet accord « une étape cruciale dans la réalisation de la transformation en profondeur » de l'entreprise. Le plan de scission de ses activités, annoncé l'an dernier alors que le groupe de 110.000 salariés est confronté depuis plusieurs années à des mauvais résultats commerciaux et financiers, allait enfin pouvoir se concrétiser. Une bonne nouvelle après le coup dur de mars dernier, quand s'était envolée la belle option d'une participation d'Airbus.


Mais l'opération qui devait tourner la page de la crise est en train de mettre de l'huile sur le feu. D'abord, du côté des actionnaires, dont une partie était déjà en croisade contre la direction d'Atos depuis plusieurs mois. « Nous avons été victimes d'une communication mensongère », estime Marc, qui ne veut pas donner son nom de famille. Celui-ci est le coordinateur de l'UDAAC, l'« Union des actionnaires d'Atos en colère », une association officiellement créée la semaine dernière. Comptant 350 adhérents, principalement des petits porteurs, elle affiche sa volonté de destituer le PDG, Bertrand Meunier, et son équipe, et de faire barrage aux négociations lors de l'assemblée générale (AG) prévue en fin d'année.


Un risque de dilution du capital

Car jusqu'ici, Atos misait sur un spin-off (sous la bannière « Eviden ») des activités convoitées de cybersécurité et qui aurait été introduit en Bourse. Or, le nouveau plan ne prévoit pas d'IPO : le groupe Atos se renommera « Eviden » et restera coté à la Bourse de Paris, tandis que le nom « Atos » sera cédé à Kretinsky, avec les activités d'infogérance, et sorti de la Bourse.


Pour cela, le groupe va recourir à une importante augmentation de capital, une option exclue jusque-là. Une émission de 720 millions d'euros est prévue, ainsi qu'une prise de participation de 7,5 % du capital par le milliardaire tchèque dans Eviden (grâce à une autre augmentation de capital à un prix fixé de 20 euros par action).


Les marchés ont mal réagi à ces annonces. Des notes salées d'analystes ont été publiées et S&P a placé la note de crédit de long terme de l'entreprise sous surveillance. Résultat, l'action, déjà en pleine dégringolade avec l'annonce de nouvelles pertes semestrielles fin juillet, a encore chuté de 20 %. Au final, depuis le début de l'été, elle aura perdu plus de 50 % de sa valeur, jusqu'à tomber en dessous de 7 euros… Au grand dam des actionnaires. « Une augmentation de capital d'un montant total de 900 millions d'euros pour une entreprise dont la capitalisation boursière est tombée à moins de 1 milliard… C'est extrêmement dilutif », signale Nicolas David, analyste chez Oddo.


« Un prix de cession négatif »

Alors, pourquoi une telle opération ? Car Atos a besoin d'environ 1 milliard d'euros pour apurer le BFR (besoin en fonds de roulement) de Tech Foundations et réduire son endettement, relèvent HSBC et d'autres analystes. En bref, le groupe aide le futur Atos avec les vieilles activités à se constituer une trésorerie. Et cette charge est portée par la partie Eviden, « ce qui a déçu le marché », souligne Nicolas David. « Et on ne pensait pas que le BFR serait aussi important pour ce type d'activité - la gestion d'un parc informatique déjà installé -, ce qui soulève peut-être une problématique de gestion », pointe l'analyste.


Autre point noir de l'opération, même si le communiqué évoque un impact positif de 100 millions d'euros, « le prix de cession s'avère quand même négatif » après financement du BFR de TechFoundations, note Nicolas David. « C'est un effet de communication de leur part. » Une critique reprise en choeur par l'UDAAC, qui s'insurge également que les dettes bancaires soient conservées par la partie Eviden. « On brade la marque Atos, sa notoriété, ses brevets, son matériel, ses milliers de serveurs, sa clientèle… », déplore l'association.


Pour ne rien arranger, le projet s'est aussi attiré les foudres des politiques. Une tribune, publiée récemment dans « Le Figaro » par 82 sénateurs et députés Les Républicains, défend qu'Atos doit être « absolument maintenu sous le giron français ».


Les signataires voient d'un mauvais oeil le milliardaire tchèque se rapprocher d'activités stratégiques, tels que les supercalculateurs indispensables aux simulations d'essais nucléaires. Des inquiétudes auxquelles le principal intéressé a répondu en assurant qu'il n'accroîtra pas sa part dans Eviden (la partie hébergeant les supercalculateurs) et n'y jouera « aucun rôle actif de quelque nature que ce soit ».
 

teemo123

New member
Merci pour le partage.
Rien de nouveau sous le soleil.
Je pense qu'une grande partie des articles sont commandés, je pense par exemple des articles de MATTHIEU PECHBERTY.

Que des articles sur Atos sortent aussi régulèrement, ça veut dire qu'il y a des mécontents et c'est un bon signe pour nous
 

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