Sycomore apporterait une solution avant la scission :
L'actionnaire Sycomore réclame un appel d'offresLa bataille entre les deux groupes français ravit les actionnaires d'Atos. Ils comptent bien en profiter pour faire monter les enchères alors que le cours de Bourse a chuté de 75% en un an. Mais ils craignent qu'Atos ne favorise Airbus pour échapper aux griffes de Thales. "Si la direction veut ouvrir le capital d'Evidian, elle doit lancer un appel d'offres pour tous les candidats, explique Cyril Charlot, responsable de Sycomore, l'un des actionnaires minoritaires les plus actifs. Il n'est pas question de faire une transaction de gré à gré". Hervé Lecesne veut rester positif mais ne dit pas autre chose. Il fait partie d'un petit groupe d'investisseurs qui pèse près de 5% du capital d'Atos. "Il est un peu tôt et tout le monde attend la publication des résultats annuels 2022, confie-t-il. Mais les négociations avancent".Chez Atos, on promet que le "processus est ouvert à tous ceux qui ont des projets à proposer mais Airbus s'inscrit dans notre projet de création d'Evidian". La réalité semble bien différente. "Nous sommes seuls à discuter" assure un proche d'Airbus. Selon nos informations, le groupe aéronautique a même mandaté Ernst and Young et Alvarez & Marsal pour commencer l'audit des comptes d'Atos.Un avantage de taille alors que, selon plusieurs sources, aucune discussion n'a lieu ni avec Thales, ni avec One Point. Le "petit poucet" de l'informatique avait proposé une offre de rachat de 4,2 milliards d'euros des activités digitales, cyber et "big data" d'Atos au mois de novembre. Pire, selon nos informations, le président d'Atos a éconduit une nouvelle approche du patron de One Point, David Layani, avant les fêtes. Il a en revanche reçu en octobre le PDG de Thales, Patrice Caine, pour lui signifier qu'il ne signerait pas de transaction avant la création d'Evidian en juin prochain... Pour le moment, Airbus est seul dans la course qui va durer jusqu'à l'été prochain.Matthieu Pechberty