Le problème avec ATO c’est l’ampleur du mouvement de balancier entre l’extrême négative et l’extrême positive.
S’il n’y avait pas les discussions avec Airbus, le cours aurait sans doute monter depuis le 1er janvier mais de manière plus mesurée et solide.
Fondamentalement, depuis octobre il y a eu une tendance de retournement qui a été enclenchée avec quelques partenariats et repositionnements stratégiques et une amélioration des performances, confirmée fin février. Il y a eu l’émergence d’un profile au sein d’Atos, celui de Nourdine Bihmane, qui semble être l’un des très rares maîtrisant son sujet et qui a déjà montré qu’il était capable de délivrer des résultats concrets. La scission est en marche, les étapes se succèdent, il y a un effort pour dégraisser et améliorer les marges, le soutien bancaire est là aussi.
Je fais une parenthèse sur ce dernier point: le soutien continuera car dans le milieu bancaire ATO est un groupe stratégique et même si les agences de notation l’ont placé en Non-Investment Grade, même si certains comités de crédit peuvent être tendus, on finit toujours par soutenir une boîte pareil, on peut s’agiter pour augmenter la marge ou serrer quelques paramètres ou demander un mécanisme de garanties mais la finalité sera toujours là : Atos sera soutenu par les banques françaises « systémiques ». (Vous avez des situations encore plus criantes avec des groupes hôteliers ou industriels qui restent, de mon point de vue, beaucoup moins stratégiques qu’Atos).
Les pourparlers avec Airbus ont amené le buzz et les attentes vers l’extrémité positive et le balancier est parti tellement vite avec des scénarios poussés à l’extrême et des hypothèses de valorisation allant bien au-delà du wishful thinking.
Les scénarios imminents d’OPA ont cependant laissé place au scénario (imminent aussi) d’un gros impact négatif du jugement Syntel qui est certes un boulet qu’Atos traine mais tout sauf une surprise car bien connu depuis longtemps.
Enfin, il a suffi que ce qui était initialement perçu comme un ´bonus’ - c-à-d le rachat des 30% d’Evidian par Airbus - tombe à l’eau et que le balancier commence le retournement vers l’extrême négative malgré l’évolution fondamentale positive depuis octobre.
On a tous l’impression aujourd’hui qu’Atos va continuer ce mouvement de balancier vers une extrémité basse, je ne sais pas s’il y a une perte de confiance mais il y a en tout cas un buzz ou une fébrilité autour d’Atos en ce moment. Les avis de BoA, SG, HSBC, Kepler Chevreux, etc. semblent aujourd’hui bien dépassés voire peu crédibles par rapport à un objectif sorti du chapeau comme les 7 eur du Revenu. Par ailleurs, ce dernier cloue d’emblée le bec à tous ceux qui souhaitent comprendre car il n’y a aucune accroche possible, aucun chiffre pour appuyer leur objectif des 7 eur. Un vrai acte de foi qui peut éloigner beaucoup de PPs, déjà grillés sur la valeur.
Du coup, il y a fortement à parier que le mouvement de balancier ne va pas s’arrêter car on va découvrir subitement des sujets qui vont à nouveau gonfler le cours et, le comble, probablement avec le même management en place…
Pour ma part, je précise que j’ai récemment liquidé toute ma position ATO (7500).
A ce stade, je n’ai pas de décision arrêtée concernant mon retour sur le titre, je regarde toutefois l’actualité d’Atos et bien sûr ce qui sort sur le blog.
je reste positif sur la valeur, entre le Revenu et le reste des analystes je penche plutôt sur l’avis de ces derniers concernant la valeur du titre. Je considère qu’on est toujours en tendance positive.
Pas d’incitation, bien entendu.