« Pour quâAtos puisse retrouver lâambition »
Par Charles Dehelly, Bruno Fabre, Herbie Leung, Francis Meston, Jean-Marie Simon, anciens membres du comitĂ© exĂ©cutif dâAtos.
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Anciens Membres Du ComitĂ© ExĂ©cutif Dâatos
29 Oct 2023, 5:55
(Crédits : Sarah Meyssonnier)
Depuis des mois, Atos occupe la une des journaux et, malheureusement, l'histoire racontée est celle d'une sorte de descente aux enfers boursiers d'un groupe qui, longtemps, a été l'un des plus beaux fleurons de l'industrie française.
C'est pourquoi nous, cadres dirigeants historiques d'Atos, avons décidé de rétablir la vérité en nous appuyant uniquement sur des faits et des chiffres incontestables à partir de 2008, date à laquelle Thierry Breton crée, à son arrivée, la nouvelle équipe de direction générale. à l'époque, l'entreprise, qui réalise un chiffre d'affaires de 5,5 milliards d'euros pour 55 000 salariés, est positionnée essentiellement sur l'infogérance (55 % du chiffre d'affaires), dans quatre pays principaux.
En 2019, au départ de Thierry Breton pour la Commission européenne, Atos affiche un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros, emploie 110 000 salariés, avec une marge opérationnelle dépassant les 10 %, à 1,2 milliard d'euros. En 2019, Atos, largement réorienté vers les secteurs à forte croissance, est devenu numéro 1 européen - et numéro 3 mondial - des services de cybersécurité ; numéro 1 européen - et numéro 3 mondial - des supercalculateurs et de l'edge computing ; numéro 1 européen des simulateurs quantiques ; numéro 1 européen de la gestion de data centers sécurisés ; mais aussi un leader mondial en cloud privé et leader européen en cloud hybride (public-privé), leader en externalisation de data centers et d'infrastructures hybrides en Europe et en Amérique du Nord, numéro 1 européen de l'orchestration cloud ; leader en automatisation des processus robotisés et en intelligence artificielle pour le secteur bancaire...
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Les raisons de cette rĂ©ussite sont incontestables. Atos a bĂ©nĂ©ficiĂ© de onze annĂ©es de stabilitĂ© managĂ©riale, Ă©lĂ©ment clĂ© dans un secteur oĂč le management et la rĂ©tention des talents sont dĂ©terminants pour la satisfaction des clients. Quatre acquisitions ciblĂ©es - en moyenne une tous les trois ans - ont permis au groupe de se positionner ou de se renforcer sur des mĂ©tiers et des territoires d'avenir.
Nous n'acceptons pas la diffusion de contre-vérités que les faits et les chiffres démentent : non, Atos n'a pas raté le virage du cloud puisqu'il en était devenu le leader européen. Non, Atos n'a pas raté le virage de la compétitivité et de l'internationalisation, puisqu'il comptait 42 % de l'ensemble de ses salariés en « offshore ». Non, Atos n'a pas été submergé par de prétendues dettes engendrées par ces acquisitions puisqu'en 2020 le groupe avait zéro dette nette. Une absence d'endettement qui lui permettait de bénéficier de la notation élevée BBB+.
Non, Thierry Breton n'a pas vendu ses titres au plus haut lorsqu'il a Ă©tĂ© contraint de les cĂ©der directement sur le marchĂ©, Ă la demande du Parlement europĂ©en, pour Ă©viter tout conflit d'intĂ©rĂȘts dans ses nouvelles fonctions. En effet, le cours a continuĂ© Ă progresser par la suite - en 2019 puis en 2020 - de plus de 15 %, dĂ©montrant qu'Atos Ă©tait l'un des groupes qui avaient le mieux rĂ©sistĂ© au Covid.
La chute de son cours boursier à partir de 2021, deux années aprÚs la derniÚre clÎture des comptes de l'ancienne équipe dirigeante, a démarré brutalement à l'annonce d'une potentielle OPA d'Atos sur le géant de l'infogérance DXC Technology, prenant les marchés à rebours. Celle-ci s'amplifiera avec la spirale d'instabilité managériale qui va suivre - cinq équipes de direction générale en trois ans -, et ses conséquences inévitables sur la confiance des marchés et de défocalisation de l'entreprise.
Or, compte tenu de la nature mĂȘme du secteur des services informatiques - oĂč la gestion des Ă©quipes joue un rĂŽle primordial -, toute dĂ©focalisation a un effet immĂ©diat sur la dĂ©tĂ©rioration de la productivitĂ©, sur le suivi rigoureux des contrats, du BFR (besoin en fonds de roulement), et donc sur la dĂ©gradation, voire l'effondrement, du rĂ©sultat opĂ©rationnel. Sans parler de la confusion interne provoquant dĂ©couragement et dĂ©part de talents clĂ©s.
Nous nous exprimons pour rĂ©tablir ces faits. Pour qu'Atos puisse retrouver l'ambition et la rĂ©ussite qui l'ont animĂ©e et qu'elle reste une trĂšs grande entreprise toujours forte de compĂ©tences humaines et technologiques exceptionnelles â .
Nous n'acceptons pas la diffusion de contre-vérités que les faits et les chiffres démentent
PAGES COORDONNĂES PAR
NICOLAS PRISSETTE
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