Le 16 juin 2023
Les marchés n'en ont pas fini avec les banques centrales et l'inflation. Alors que de nombreux économistes espéraient une réelle clarification sur ces deux questions qui nous tiennent en haleine depuis près de deux années, les décisions prises cette semaine par la Fed et la BCE n'ont fait qu'ajouter encore un peu plus de confusion dans les esprits. D'un côté, la Réserve fédérale des Etats-Unis a été conciliante en laissant ses taux directeurs inchangés, de l'autre elle s'est montrée très agressive en indiquant qu'elle n'excluait pas de procéder à deux hausses supplémentaires d'ici à la fin de l'année si l'inflation ne reculait pas de façon significative dans les prochains mois. Comme attendu, la Banque centrale européenne a, pour sa part, relevé ses taux directeur de 25 points de base, mais elle s'est montrée nettement plus agressive qu'attendu, en révisant à la hausse ses prévisions d'inflation et en indiquant qu'elle était prête à relever ses taux une nouvelle fois en juillet et peut-être même en septembre si nécessaire.
Ne sachant pas vraiment quoi penser de la situation, les investisseurs ont fait contre mauvaise fortune bon cœur. Ils ont préféré s'en tenir à une lecture plutôt pragmatique de la situation en retenant que l'inflation reste certes élevée, mais qu'elle continue de refluer dans les pays développés, ce qui est plutôt encourageant. L'activité a également tendance à ralentir, sans toutefois s'orienter vers une récession sévère. Ils pensent que les banquiers centraux sont dans leur rôle en affichant leur détermination à combattre l'inflation, mais restent convaincus que nous sommes peu ou prou arrivés au terme du processus de durcissement des politiques monétaires.
La semaine se termine donc sur une hausse de la plupart des grands indices : +3,95% à la clôture de jeudi pour le Nasdaq Composite, +1,57% pour le Dow Jones et +1,76% pour l'EuroStoxx50. A la Bourse de Paris, l'indice CAC 40 est parvenu à retrouver les 7.300 points à l'ouverture de la séance de vendredi. La cote est portée par le retour en grâce de nombreuses valeurs qui avaient été négligées au cours de ces derniers mois de hausse, comme Teleperformance, Renault, STMicroelectronics, Capgemini, Airbus, Air Liquide ou Pernod Ricard. Faute de visibilité sur l'évolution de l'inflation et par ricochet sur l'attitude qu'observeront les banques centrales, les investisseurs se concentrent sur les données fondamentales des entreprises. A quelques semaines de la publication des résultats semestriels, ils regardent de plus en plus du côté des sociétés qui ont de bonnes chances de publier des performances solides et qui restent encore raisonnablement valorisées.